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Flash spécial Amundi sur la situation en Ukraine
information fournie par Amundi 11/03/2022 à 09:41

Réaction de la communauté internationale, marchés sous tension, annonce des banques centrales… Ce qu'il faut retenir des derniers développements sur le conflit russo-ukrainien.

Alors que les forces russes poursuivent leur offensive pour encercler Kiev et qu'une maternité de Marioupol a été bombardée, la communauté internationale continue de prendre la mesure de l'ampleur de la crise. Aux Etats-Unis, le président américain Joe Biden a annoncé avoir ordonné un embargo sur le pétrole et le gaz russes, afin d'alourdir les sanctions imposées à Vladimir Poutine. Les élus de la Chambre des représentants ont, en parallèle, adopté un nouveau budget fédéral américain qui comprend une enveloppe historique de près de 14 milliards de dollars (12,6 milliards d'euros) pour la crise.  Les dirigeants des vingt-sept pays membres de l'Union européenne se retrouvent, quant à eux, aujourd'hui et demain pour le sommet des chefs d'État et de Gouvernement. L'objectif affiché est de poser les fondations d'une Europe plus souveraine après l'invasion russe en Ukraine.

Les marchés financiers restent sous pression et la volatilité demeure très élevée. Les bourses européennes ont été largement pénalisées, l'indice Eurostoxx 50 reculant, à la clôture du 8 mars, de près de 20% par rapport à ses plus hauts de novembre dernier. La demande pour les actifs refuges reste forte, bien qu'elle se stabilise. Le taux 10 ans américain est tombé à 1,7% (pour remonter ensuite) et l'or a franchi le cap des 2 000 dollars/l'once.

Avec l'embargo américain et britannique sur le pétrole russe, les prix bruts ont atteint jusqu'à 130 dollars le baril. Record également pour le prix du gaz européen, qui a franchi la barre des 300 euros par mégawattheure lundi 7 mars. Cette envolée des cours s'est également propagée aux autres matières premières, à des niveaux jamais vus auparavant. Les perspectives de la crise apparaissent très incertaines : les négociations en cours sont centrées sur les demandes russes concernant le Donbass et la Crimée et la neutralité de l'Ukraine vis-à-vis de l'OTAN, mais aucune résolution ne se profile à l'horizon.

La crise ukrainienne devrait avoir des conséquences très significatives pour l'Europe, compte tenu de sa dépendance énergétique et de sa proximité géographique. Bien que l'incertitude quant à l'évolution et à l'issue de la crise rende difficile l'évaluation de son impact sur les fondamentaux macroéconomiques, nous pensons que l'inflation dans la zone euro restera élevée au cours de l'année en raison de la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation. Cette forte inflation devrait impacter négativement la consommation et la rentabilité des entreprises (via la hausse de coûts de production). Cela pourrait même conduire à une récession temporaire dans l'hypothèse basse de nos prévisions.

La Chine est, quant à elle, en train d'adopter une position plus neutre dans le conflit et pourrait jouer un rôle de médiateur. En effet, l'Europe est une zone clé pour le pays en termes économiques mais aussi stratégiques pour le maintien d'un nouvel ordre mondial. Ainsi, l'Empire du Milieu peut devenir le pendule de la crise, mais aussi un moteur de croissance qui peut empêcher une nouvelle détérioration de la situation macroéconomique. Dans cette optique, la Chine a, en début d'année, assoupli sa politique monétaire et réduit les coûts de financement des entreprises pour soutenir son économie dans un contexte de difficultés économiques croissantes. Alors que la crise du marché immobilier et d'importantes restrictions sanitaires face au Covid-19 ont pesé sur la confiance des consommateurs, Pékin s'est fixé un objectif de croissance « d'environ 5,5% » cette année avec une inflation contenue.

De leur côté, les banques centrales doivent adapter leur stratégie, l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe rebattant les cartes. L'inflation, déjà supérieure à leur objectif de moyen terme, accélère dans les pays développés, atteignant des niveaux inégalés depuis des décennies. La guerre entre la Russie et l'Ukraine devrait exacerber la hausse des prix. Les banques centrales seront donc confrontées au dilemme suivant : agir contre l'inflation ou éviter de graves perturbations économiques sur fond de forte incertitude.

Si, en février, la Banque centrale européenne (BCE) s'apprêtait à entamer le virage du resserrement monétaire, sans précision de calendrier, les dernières communications de l'institution reconnaissent désormais la nécessité de prendre en compte les risques pesant sur la croissance et l'inflation. En outre, le soutien attendu des politiques budgétaires, qui signifie plus de dette et de besoins de financement à l'avenir, jouera un rôle dans la fonction de réaction de la BCE. D'éventuelles émissions importantes d'obligations européennes sont évoquées pour financer des plans énergétiques et de défense. La BCE restera donc prudente et ajustera son processus de normalisation en fonction des prochaines données économiques et en particulier des hausses salariales dans la zone euro.

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait, quant à elle, mettre fin à son programme d'assouplissement quantitatif en mars et devrait relever ses taux le même mois. La Fed se déclare prête à agir de manière offensive si l'inflation s'avère supérieure aux attentes. Les marchés tablent désormais sur près de six hausses de 25 points de base d'ici février 2023.

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