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France/Carburant: Le conflit social se tend, grève reconduite, nouvelles réquisitions
information fournie par Reuters 13/10/2022 à 13:42

Un drapeau du syndicat CGT et des pneus enflammés devant la raffinerie de pétrole ExxonMobil

Un drapeau du syndicat CGT et des pneus enflammés devant la raffinerie de pétrole ExxonMobil

PARIS (Reuters) - Le conflit social dans le secteur pétrolier français s'est durci jeudi, le gouvernement ordonnant de nouvelles réquisitions pour le dépôt de carburants de Mardyck, près de Dunkerque (Nord), tandis que TotalEnergies a jugé que la reconduction de la grève et la poursuite des blocages empêchait la tenue de négociations sur les salaires.

"Nous constatons que les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages", a déclaré TotalEnergies jeudi dans un communiqué, dans lequel il annonce en outre le versement d'une prime exceptionnelle représentant un mois de salaire à tous ses salariés dans le monde.

Le groupe pétrolier se dit également disposé à envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l'inflation 2022.

La direction du groupe français a accepté mercredi de recevoir une délégation de la CGT dans le cadre de rencontres bilatérales avec les syndicats représentatifs après avoir renoncé à sa condition d'une levée du blocage des raffineries.

Pour engager des négociations salariales en bonne et due forme, elle continue toutefois de réclamer la levée du blocage des expéditions de pétrole pour permettre d'alimenter les stations-service en France, où la crainte d'une pénurie d'essence provoque de longues files d'attente d'automobilistes.

De son côté, la CGT a annoncé jeudi matin la poursuite de la grève sur cinq sites.

Evoquant l'inflation élevée et les profits engrangés par TotalEnergies à la faveur de la flambée des cours du pétrole, le syndicat réclame pour sa part des négociations sur des augmentations immédiates et rétroactives pour 2022.

NOUVELLES RÉQUISITIONS

Dans ce contexte, Matignon a annoncé à la mi-journée avoir demandé au préfet des Hauts-de-France de prendre "un arrêté pour la réquisition des personnels strictement indispensables à la distribution du carburant" à partir du dépôt TotalEnergies de Dunkerque.

Selon un représentant de Force ouvrière (FO), cinq salariés ont été réquisitionnés pour travailler à partir de 14h00 (12h00 GMT) dans ce dépôt.

Les premières réquisitions ont été décrétées mercredi et concernaient quatre employés (deux pour ce mercredi et deux pour jeudi matin) du site de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime) d'Esso, filiale d'ExxonMobil, autre groupe pétrolier touché par le mouvement de contestation en France.

La CGT a dénoncé ces réquisitions, assimilable à ses yeux à une entrave au droit de grève et Philippe Martinez, son secrétaire général, a annoncé jeudi matin sur BFM TV et RMC qu'un référé avait été déposé à ce sujet.

Le gouvernement a pour sa part de nouveau appelé jeudi TotalEnergies et la CGT à négocier, invitant le groupe à augmenter les salaires et la centrale syndicale à cesser de bloquer dépôts et raffineries.

TotalEnergies "doit augmenter les salaires (...) il faut que le partage de la valeur soit équitable", a dit Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, sur RTL, avant le communiqué de TotalEnergies sur son offre de bonus.

"Le gouvernement compte toujours sur le fait que le dialogue puisse reprendre dans les prochaines heures entre la direction de l'entreprise et les représentants des salariés", précise-t-on à Matignon, tout en insistant sur les difficultés rencontrées par les habitants ainsi que par certains secteurs économiques.

LA CGT MISE SUR LA CONTAGION

Alors que des mouvements de grève ont également affecté plusieurs centrales nucléaires d'EDF faisant l'objet de travaux de maintenance ainsi que des stockages de gaz d'Engie, le syndicat FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l'énergie) a appelé jeudi dans un communiqué à "l'élargissement de la grève dans toutes les entreprises de l'énergie".

La CGT doit par ailleurs se prononcer dans la journée sur un mouvement de grève nationale interprofessionnelle la semaine prochaine.

"Nous allons proposer que dès la semaine prochaine il y ait un nouvel appel à grève et manifestations dans toutes les entreprises publiques comme privées", a déclaré son secrétaire général Philippe Martinez jeudi matin sur BFM TV et RMC.

La journée de mardi semble la plus probable, une manifestation nationale étant déjà prévue de longue date à l'appel de la fédération CGT des cheminots, ainsi qu'une grève nationale à l'appel d'une intersyndicale de l'enseignement public et privé contre le projet de réforme des lycées professionnels.

La FNME-CGT a d'ores et déjà fait part de son intention de participer à "la grève interprofessionnelle à l'appel de la CGT, le 18 octobre".

(Reportage Elizabeth Pineau, Forrest Crellin, Pascal Rossignol et Caroline Pailliez, rédigé par Bertrand Boucey et Myriam Rivet, édité par Matthieu Protard, Jean-Stéphane Brosse et Sophie Louet)

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24 commentaires

  • 13 octobre 14:15

    Si les syndicats étaient des organisations démocratiques et non staliniennes, les décisions portant sur la grève devraient être prises par le vote à bulletin secret, et non à la main levée


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