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France/Retraites-Heurts et feux en épilogue d'un regain de la contestation
information fournie par Reuters23/03/2023 à 23:20

        * 
      Mobilisation en hausse, 1,08 million de manifestants selon
le
ministère
    

        * 
      Affrontements et incendies à Paris et dans d'autres villes
    

        * 
      172 interpellations au niveau national, dit Darmanin
    

        * 
      L'intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation le 28
mars
    

  
 (Actualisé avec précisions, point de presse de Darmanin)
       PARIS, 23 mars (Reuters) - 
    Des heurts ont éclaté jeudi à Paris et dans d'autres villes
françaises en marge et à l'issue des manifestations contre la
réforme des retraites, passée au forceps au Parlement, alors que
cette neuvième journée de contestation a été marquée par un
regain de mobilisation pour dénoncer l'"entêtement" de
l'exécutif.
  
        Au lendemain d'une 
    intervention télévisée du président Emmanuel Macron
     pour défendre sa réforme, dont la mesure emblématique est
le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans,
les Français sont une nouvelle fois descendus massivement dans
la rue, tandis que de nombreux secteurs, des transports à
l'énergie ou l'éducation, étaient perturbés par des mouvements
de grève.
  
        En début de soirée, des affrontements ont opposé à Paris
des groupes de casseurs, dont des "Black Bloc", et les forces de
l'ordre, lesquelles ont fait usage de gaz lacrymogène. Plusieurs
incendies ont par ailleurs été constatés dans la capitale.
  
        Des rassemblements nocturnes ont aussi eu lieu à Lyon ou
encore à Bordeaux, où la porte de la mairie a été incendiée.
  
        Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait
savoir dans la soirée que les forces de l'ordre avaient procédé
à 172 interpellations dans le pays, dont 77 à Paris.
  
        S'exprimant devant des journalistes lors d'un
déplacement à la Préfecture de police de Paris, il a indiqué que
149 policiers et gendarmes ont été blessés, dénonçant des jets
d'acide, de pavés et de cocktails Molotov.
  
        Condamnant des dégradations et pillages dans plusieurs
villes du pays, Gérald Darmanin a déclaré aussi que 140 feux ont
été déclarés, dont des dizaines alors toujours en cours.
  
        Via Twitter, la Première ministre Elisabeth Borne a
dénoncé des "violences et dégradations (...) inacceptables".
  
        Ce neuvième acte de la contestation avait été
globalement pacifique, avec quelque 1,08 million de manifestants
à travers le pays selon les données du ministère de l'Intérieur.
La CGT a fait état quant à elle de 3,5 millions de personnes
dans la rue.
  
        Réunie en fin de journée, l'intersyndicale a appelé à
une nouvelle journée de mobilisation nationale le mardi 28 mars,
dénonçant l'"entêtement incompréhensible" d'Emmanuel Macron.
  
        "Le puissant rejet social de ce projet est légitime et
son expression doit se poursuivre", a dit Marylise Léon,
secrétaire générale adjointe de la CFDT, lors d'une conférence
de presse.
  
        Plus tôt, au départ du cortège parisien, le secrétaire
général de la CGT, Philippe Martinez, s'est félicité d'un "très
haut de niveau de mobilisation", citant les informations qui lui
remontaient à ce moment-là, alors que "le gouvernement comptait
sur l'essoufflement du mouvement après (l'adoption du projet de
loi sans vote grâce à l'article) 49.3 (de la Constitution) et
l'intervention du président de la République".
  
        
  
        MACRON N'A PAS CONVAINCU
  
        Si les précédentes grandes manifestations syndicales
s'étaient largement déroulées dans le calme, des violences ont
cette fois très vite éclaté en tête de cortège entre la police
et des protestataires très remontés et généralement plus jeunes
que jusqu'à présent.
  
        Dans les rues de la capitale jonchées de détritus, qui
s'accumulent en raison de la grève des éboueurs, des petits
groupes ont incendié des poubelles ou encore attaqué un
restaurant McDonald's, selon des images retransmises à la
télévision et des journalistes de Reuters sur place.
  
        Des heurts ont été signalés dans d'autres villes, comme
Rennes, Nantes, Bordeaux, Lorient, où des feux de poubelles
devant la sous-préfecture et le commissariat ont suscité la
condamnation du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ou
encore Rouen où, selon la chaîne BFMTV, un manifestant a eu le
pouce arraché.
  
        A Marseille, Lyon, Toulouse ou Paris, les syndicats ont
fait état d'une participation aux manifestations en nette hausse
par rapport aux derniers rassemblements, un rebond en partie
corroborés par les estimations des préfectures de police.
  
        Présent dans le cortège parisien, le secrétaire général
de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit convaincu qu'il y aurait
plus d'un million de manifestants dans toute la France et il a
appelé une nouvelle fois l'exécutif à mettre en "pause" sa
réforme.
  
        Avant que les premières violences n'éclatent, le
responsable syndical avait lancé un appel "au calme et à la
mesure de tout le monde", sentant le risque de radicalisation du
mouvement de contestation.
  
        Les tensions ont été alimentées par recours du
gouvernement au 49.3, le rejet lundi des deux motions de censure
déposées contre l'exécutif et l'intervention télévisée
d'Emmanuel Macron, laquelle semble avoir produit le même effet
incendiaire que des prises de parole durant la crise des "Gilets
jaunes". 
  
        La prise de parole du chef de l'Etat a "augmenté la
colère", a estimé Laurent Berger sur BFMTV. "C'est lui qui met
le feu au pays", a renchéri la secrétaire confédérale de la CGT,
Céline Verzeletti, sur France Inter.
  
        Arrivé jeudi midi à Bruxelles pour un sommet européen de
deux jours, Emmanuel Macron a soigneusement évité les
journalistes et n'a fait aucune déclaration.
  
        
  
        RÉQUISITIONS
  
        Outre les violences en marge de certains cortèges,
souvent imputables à des éléments radicaux, comme les incidents
qui avaient éclaté ces derniers soirs dans plusieurs villes,
certains syndicalistes ont aussi décidé de durcir leur mouvement
en multipliant des opérations coup de poing dans le pays.
  
        La circulation a ainsi été paralysée jeudi matin sur les
périphériques de Toulouse et Lyon par des manifestants et des
feux de palettes. Le trafic ferroviaire a aussi été interrompu à
la gare Saint-Charles de Marseille, et à la gare de Lyon à
Paris, des syndicalistes occupant les voies.
  
        Un barrage établi dans la matinée aux abords de
l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle a contraint des voyageurs à
terminer leur trajet à pieds pour ne pas rater leur vol. 
  
        "On n'a pas d'autre choix que la grève et bloquer
l'économie jusqu'à ce qu'(Emmanuel Macron) cède et retire son
projet", a déclaré à Reuters Fabrice Criquet, secrétaire général
de Force Ouvrière (FO) à Aéroports de Paris (ADP).
  
    Pour l'heure, le gouvernement veut afficher sa fermeté face
aux grévistes. 
        Après la réquisition d'éboueurs à Paris, où des milliers
de tonnes d'ordures continuent de s'entasser sur les trottoirs,
et d'employés du dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, près de
Marseille, un arrêté de réquisition a également été pris - mais
pas encore notifié - pour le personnel de la raffinerie de
TotalEnergies à Gonfreville (Normandie), la plus grande du pays,
a-t-on appris d'une source au ministère de la Transition
énergétique.
  
        Les taux de grévistes demeurent importants.
TotalEnergies  TTEF.PA  a fait état de 37% de grévistes dans ses
raffineries et dépôts jeudi matin, Engie  ENGIE.PA  de 27% et
EDF  EDF.PA  de 25,3%. 
  
        Dans la fonction publique d'Etat, le taux s'élevait à
15,5% à la mi-journée, alors que celui de l'Education nationale
était de 23% dans le primaire et 19% dans le secondaire, selon
les ministères concernés, le SNES-FSU, syndicat majoritaire,
revendiquant pour sa part 50% de grévistes dans les collèges et
lycées.   
  
        Le gouvernement est "serein et attentif à ce qui se
passe aujourd'hui", a assuré le ministre du Travail, Olivier
Dussopt, jeudi matin sur RTL.
  
        Des perturbations sont déjà prévues dans les prochains
jours. Les éboueurs parisiens ont reconduit leur grève jusqu'à
lundi et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a
demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de
vols à Paris-Orly, Marseille, Bordeaux et Lyon vendredi et
samedi.
  
        La RATP a en revanche annoncé un trafic normal des
métros vendredi à Paris, et légèrement perturbé pour certains
RER.
  

 (Rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün, avec la
contribution de Dominique Vidalon, Forrest Crellin et Bertrand
Boucey, édité par Kate Entringer et Jean Terzian)
 

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1 commentaire

  • 23 mars18:03

    Merci .


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