La croissance mondiale et l'inflation rebondiront l'année prochaine, poussant les banques centrales à la prudence et justifiant une allocation moins risquée, estime mercredi Ecofi.
Aux Etats-Unis, la croissance demeurera positive, soutenue par les baisses d'impôts de Donald Trump et le rebond de la confiance des entreprises, explique Florent Wabont, économiste chez Ecofi.
Reste que la croissance américaine génèrera de l'inflation alors que celle-ci apparaît déjà plus persistante outre-Atlantique que dans le reste du monde, prévient l'économiste.
"Le 'dernier kilomètre' de l'inflation américaine sera difficile à parcourir, car l'inflation américaine a rebondi à la suite d'un choc d'offre, puis de demande", souligne l'économiste, qui estime que la Réserve fédérale porterait son taux directeur dans une fourchette de 3,5%-4,25% d'ici fin 2025, contre 4,5%-4,75% actuellement.
L'incertitude demeure sur l'ampleur du rebond de l'inflation, les gains de productivité liés, notamment, à la diffusion des outils d'intelligence artificielle pouvant absorber une partie des hausses de prix, nuance Ecofi.
En zone euro, l'assouplissement des conditions de crédit déjà en cours s'accélérerait, ce qui pourrait libérer les volumes d'épargne accumulées par les ménages européens, soutenir la consommation et encourager les entreprises à investir, estime Florent Wabont.
Cette reprise de l'activité contribuerait néanmoins à maintenir l'inflation autour de 2% à moyen-terme et éloignerait de nouvelles baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE), le taux fin 2025 devant s'établir dans une fourchette de 2% à 2,5% contre 3,25% actuellement.
Dans ce contexte, Ecofi demeure neutre sur le monétaire et les actions, favorisant les actions européennes et britanniques pour lesquelles la décote avec les actions américaines atteint un record.
"Dans un contexte de baisses de taux de la BCE et d'une stabilisation de l'inflation, le consensus des analystes sous-estime, selon nous, les perspectives bénéficiaires en Europe", justifie Florent Wabont.
Ecofi surpondère en revanche le crédit et les souverains.
Le crédit de qualité européen offre un portage plus intéressant que le haut rendement, pour lequel les marges de crédit, très faibles, devraient s'élargir à mesure que des faillites sur le non coté se diffusent, explique le groupe.
Par ailleurs, les titres souverains offriront en 2025 un rendement total positif sur l'année en dépit des baisses de taux des banques centrales, ajoute le gérant.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)
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