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GRAPHES-Le spread Libor-OIS en dollar se creuse, un signe de stress ?
information fournie par Reuters 28/03/2018 à 15:33

    * Le spread Libor-OIS a atteint un plus haut depuis 2009
    * Il indique habituellement un stress dans le secteur
financier
    * Mais d'autres facteurs sont cette fois-ci mis en cause
    * La disponibilité et le coût du financement en dollar
évoqués

    par Blandine Henault
    PARIS, 27 mars (Reuters) - L'écart entre le taux Libor sur
les prêts interbancaires de trois mois et le swap de taux OIS de
même échéance en dollar s'est vivement creusé ces derniers mois,
un mouvement qui pourrait s'avérer durable même s'il ne traduit
pas forcément un stress sur le système bancaire américain,
estiment plusieurs intervenants de marché.
    Le spread Libor-OIS est un indicateur de la bonne santé du
secteur financier. Il mesure la prime de risque exigée par une
banque pour prêter des liquidités à une autre banque, ce qui
permet notamment d'évaluer la probabilité de défaut de la
contrepartie bancaire. 
    Cet écart atteint actuellement aux Etats-Unis 58 points de
base, soit son plus haut niveau depuis mai 2009, alors qu'il
évoluait encore autour de 25 en début d'année. 
    
    
    "Sa valeur 'normale' est de moins de 10, au-delà de 50,
c'est un indicateur de risque systémique majeur", préviennent
les stratèges de Mirabaud Securities.
    Et de rappeler que ce même spread avait commencé à exploser
le 8 mars 2007, en faisant un signe précurseur de la crise des
"subprimes" qui allait suivre. 
    
    
    Habituellement, le Libor à trois mois évolue de façon
corrélée avec le niveau du taux directeur et le swap OIS
("overnight indexed swap"), qui constitue une mesure des
anticipations de la politique de taux de la Fed.
    Mais depuis la fin 2017, le taux Libor en dollar a nettement
accéléré, un mouvement qui pour l'heure ne s'est pas transmis
aux marchés en euro et en livre sterling. 
    

    
    
    
    Pour autant, cette nette remontée du spread Libor-OIS aux
Etats-Unis mérite d'être nuancée, relèvent plusieurs
observateurs.
    
    DES FACTEURS TECHNIQUES 
    "Habituellement, la montée de l'écart entre Libor et OIS est
liée à une dégradation de la situation économique et financière.
Ce n'est pas le cas aujourd'hui", estime Hervé Goulletquer,
stratège chez LBPAM. 
    

   L'indice de la Fed de Chicago sur les conditions financières
s'est resserré mais reste relativement accommodant. 
    
    
    "L'élargissement du spread Libor-OIS à trois mois n'est
probablement pas lié à des craintes sur la qualité de crédit des
banques, mais plutôt à des facteurs qui affectent la
disponibilité et le coût du financement", estiment ainsi les
stratèges de Bank of America-Merrill Lynch (BAML).
    Premier facteur avancé par plusieurs observateurs: la très
nette augmentation des émissions de papiers courts (T-Bills) par
le Trésor américain ces dernières semaines.
    Les analystes de BAML constataient mi-mars que le montant
d'obligations émises sur les cinq semaines précédentes avait
dépassé le double du montant net des titres adjugés sur l'année
2017. 
    
    
    "Cette offre élevée a causé une nette dépréciation des
T-Bills face au swap OIS. Cela a conduit à rendre moins chers
les autres produits sur le marché monétaire et à forcer les
banques à relever leur taux d'emprunt pour attirer des
financements", expliquent-ils.
    L'offre élevée de T-Bills, qui intervient après une récente
pénurie, devrait également pousser les fonds monétaires - des
acteurs majeurs du financement de l'économie américaine à court
terme - à réallouer leurs investissements au détriment des
titres privés, ce qui contribue à tendre le marché du crédit.
    
    UN MOUVEMENT DURABLE
    L'élargissement du spread Libor-OIS en dollar peut aussi
être liée à un changement de comportement des entreprises
américaines en matière de financement en vue du rapatriement
prochain de leur trésorerie détenue à l'étranger. 
    Les sociétés ont notamment renforcé leur allocation dans les
fonds monétaires afin de maintenir la liquidité de leurs
portefeuilles et de se laisser du temps pour réfléchir à
l'utilisation du cash rapatrié de l'étranger, expliquent les
analystes de BAML. 
    "Les entreprises ont eu tendance à émettre plus de papier
court récemment", souligne aussi Stéphane Deo, chez LBPAM,
évoquant un attentisme de court terme avant le rapatriement de
fonds. "Cela a contribué à mettre de la pression sur la partie
courte de la courbe du crédit". 
    La réduction du bilan de la Fed est également citée comme
l'un des éléments d'explication de la hausse du taux Libor en
dollar. La banque centrale revend actuellement des obligations
sur le marché et prélève en contrepartie des liquidités, ce qui
réduit les fonds disponibles pour le marché monétaire.
    Tous ces éléments sont amenés à perdurer, ce qui laisse
présager du maintien d'un spread Libor-OIS élevé.
    "Les tensions sur le financement devraient s'atténuer en
avril puisque le Trésor va temporairement réduire ses
adjudications, mais nous pensons que les incertitudes sur le
marché monétaire ne devraient pas permettre un retracement
rapide ou un retour sur les niveaux qui prévalaient au cours de
l'automne dernier", préviennent les analystes de BAML.
    La perspective d'un rapatriement massif de la trésorerie
détenue par les entreprises américaines à l'étranger devrait
aussi peser sur les conditions de financement jusqu'à la fin de
l'année. 
    Selon BAML, les premiers rapatriements devraient intervenir
au deuxième trimestre et contribuer à durcir encore le
financement de marché en dollar.
    Sans compter que la réduction du bilan de la Fed devrait se
poursuivre et même s'amplifier.
    
    UNE INQUIÉTUDE POUR LA FED ? 
    Cet élargissement durable du spread Libor-OIS n'est pas sans
conséquence: les difficultés de financement en dollar devraient
particulièrement affecter les banques étrangères, comme en
témoigne le récent avertissement sur résultats de Deutsche Bank
 DKKGn.DE , qui intégrait entre autres une augmentation du coût
de financement.  
    Le CDS - "credit default swap" ou couverture de défaillance
- de General Electric  GE.N  a triplé depuis le début de
l'année, relève également Stéphane Déo, chez LBPAM. 
    "Le mouvement sur GE est un très bon exemple du stress
ambiant", indique-t-il, rappelant qu'il avait constitué un signe
avant-coureur de la crise de 2008-2009. 
    De quoi inquiéter la Fed ? Pour l'heure, la banque centrale
reste sereine et elle ne devrait réagir que si la dégradation
des conditions financières se répercute sur les conditions de
financement des entreprises ou commence à peser sur leur
confiance ainsi que sur celle des ménages, prédit BAML.
    "La hausse du Libor n'est pas encore suffisante pour faire
dérailler la Fed de son cycle de resserrement graduel, mais ses
responsables devraient être amenés à être plus attentifs aux
conditions financières". 
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
U.S. Net Treasury Debt issue    http://reut.rs/2BYhA2T
Le spreat Libor-OIS en dollar se creuse    https://reut.rs/2pLtgNS
Le spread Libor-OIS au plus haut depuis 2009    https://reut.rs/2IYf6Sx
Le taux Libor dollar accélère    https://reut.rs/2GfA4uk
La remontée du Libor reste confinée au marché dollar    https://reut.rs/2pKfJH3
Pas de dégradation économique derrière la hausse du spread
Libor-OIS    https://reut.rs/2IatxkW
L'indice de la Fed de Chicago sur les conditions financières
reste accommodant    https://reut.rs/2pKBd5O
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Édité par Marc Joanny)
 

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