(AOF) - Le groupe brassicole néerlandais Heineken (-7,48% à 83,92 euros) se replie à Amsterdam après avoir publié des résultats au premier semestre 2024 inférieurs aux attentes. Sur cette période, le résultat opérationnel (Ebit) s'élève à 2,08 milliards d'euros (+12,5%) contre 2,15 milliards d'euros attendus (+13,2%) en données ajustées. En outre, les volumes de bières ont augmenté de 2,1% contre un consensus de 3,4%. Les ventes ont progressé de 5,9% à 14,81 milliards d'euros contre une progression de 7,7% attendue. Le bénéfice par action ajusté a atteint 2,15 euros, en hausse de 5,9%.
En données IFRS, Heineken accuse une perte nette de 95 millions d'euros sur ce premier semestre contre un profit de 1,156 milliard d'euros, un an plus tôt. Le groupe a enregistré une dépréciation de 874 millions d'euros de sa participation dans le groupe brassicole chinois, CR Beer, dont le titre a reculé. Selon le groupe néerlandais, ce repli reflète " peut-être les préoccupations relatives à l'environnement macroéconomique en Chine et à son impact sur la demande des consommateurs.
"La région Amériques s'est distinguée, le mix du portefeuille et les importantes initiatives d'économies en cours ayant permis une forte amélioration du résultat d'exploitation, notamment au Brésil et au Mexique. L'APAC a renoué avec la croissance, grâce à l'Inde et à la stabilisation du marché vietnamien de la bière. Nous luttons activement contre la volatilité en Afrique. En Europe, nous avons gagné des parts de marché sur la majorité de nos marchés et le volume de bière a légèrement augmenté par rapport à l'année dernière, malgré les mauvaises conditions météorologiques du mois de juin", a déclaré le directeur général d'Heineken Dolf van den Brink lors de la publication des résultats ce matin.
Côté perspectives, Heineken s'attend désormais à une croissance organique du bénéfice d'exploitation comprise entre 4% et 8% en 2024, contre une croissance entre 1 et 6%.
En outre, Heineken continue de "prévoir une augmentation organique des coûts variables de 1 à 3% par hectolitre. "Bien que nous nous attendions à bénéficier de la baisse des prix des matières premières et de l'énergie par rapport à 2023, celle-ci est plus que compensée par l'inflation des coûts d'intrants locaux et les dévaluations monétaires, en particulier en Afrique. Nous prévoyons également une inflation des salaires supérieure à la moyenne historique", signale aussi le groupe néerlandais.
L'entreprise a réalisé plus de 300 millions d'euros d'économies brutes au cours de ce premier semestre. Il vise par la suite environ 500 millions d'euros d'économies pour 2024, et serait ainsi en avance sur son engagement à moyen terme de 400 millions d'euros par an.
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Des prix de l'énergie qui flambent et un appel à l'aide
Dans le passé, l'énergie représentait un coût fixe de 3% du chiffre d'affaires. Cette année, ce pourcentage grimpe à 5% voire à 7% pour les TPE-PME, selon l'Ania (Association nationale des industries alimentaires. Les professionnels sont très inquiets car jusqu'à fin 2022 ils bénéficient généralement de couvertures pour amortir ces augmentations. Or elles ne sont pas reconduites pour 2023 et après. Par conséquent, 25 des principales organisations interprofessionnelles (Intercéréales, Inaporc, Semae, etc.) appellent l'Etat au secours face à l'érosion de leurs marges et de leur capacité d'investissement.
L'Etat a proposé plusieurs dispositifs, dont un " amortisseur électricité ", qui sont jugés insuffisants. Les organisations déplorent également l'échec des négociations européennes pour aboutir à un bouclier tarifaire permettant d'éviter les distorsions de concurrence. L'agriculture et l'agroalimentaire demandent un prix plafond maximum à 180 €/MWh alors que de nombreuses entreprises achètent à des prix supérieurs à 500€/MWh sur le marché français.
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