
Hermès 3 (Crédit: Modern Affliction / Unsplash)
Le sellier du faubourg Saint-Honoré n'a pas, une fois de plus, failli à sa réputation de valeur la plus défensive du secteur du luxe. Grâce à une clientèle très aisée, locale et fidèle jusqu'en Asie, l'activité d' Hermès s'est peu ressentie, même au troisième trimestre, de la perte de confiance des consommateurs chinois ou de l'appréciation du yen, qui a dissuadé ceux-ci d'effectuer leurs emplettes chez le voisin nippon: «Au Japon, notre clientèle export est très faible, de moins de 10%», a expliqué Eric du Halgouët, le directeur général finances.
En Chine, «la baisse du trafic à l'issue du nouvel an chinois s'est stabilisée depuis fin juin. La fidélité de nos clients soutient nos ventes, restées stables entre le deuxième et le troisième trimestre», a ajouté Eric du Halgouët, qui s'est dit «surpris par la résilience du groupe par rapport à ce qu'on peut voir dans le secteur, en particulier en Chine».
La croissance d'Hermès dans la zone Asie-Pacifique (hors Japon) a toutefois décéléré durant les mois d'été, atteignant 1% à devises constantes, contre 5,5% au deuxième trimestre. Mais elle est restée soutenue au Japon, à 22,8% de juillet à septembre.
Ailleurs, pas de mauvaise surprise à noter, en dehors de la baisse de fréquentation des trois magasins parisiens à cause des Jeux olympiques, «en partie compensée par nos magasins balnéaires du sud de la France», selon Carole Dupont-Pietri, la directrice des relations investisseurs. Notre pays, où les ventes ont crû de 13,1% au troisième trimestre, a bénéficié «d'une légère progression de la clientèle étrangère, du Moyen-Orient, des Etats-Unis et d'Europe», ce qui a valu aussi pour tout le continent (en croissance de 20,3% hors France). Pas de difficulté particulière non plus à signaler outre-Atlantique (+ 13,3%).
Une marge autour de 40%?
Tout compte fait, l'augmentation du chiffre d'affaires du groupe s'est maintenue à deux chiffres sur neuf mois, à 13,8% hors effets devises, et, sur juillet-septembre, à 11,3%, sachant qu'Hermès a augmenté ses prix de 9% en moyenne en début d'année. Le sellier ne donne pas d'objectif annuel, mais Carole Dupont-Pietri a rappelé que «les impacts de change vont peser surtout dans la seconde partie de l'année», pour 650 millions d'euros environ, contre 250 millions au premier semestre, au cours duquel la marge opérationnelle avait atteint un taux de 42%.
Malgré des investissements calibrés à plus de 1 milliard, la responsable de la communication financière n'a pas démenti l'hypothèse de 40% émise par un analyste pour l'année. Le bénéfice net pourrait se voir amputé «de l'ordre de 300 millions» si la surtaxe sur les grandes sociétés était votée en France.
Nous sommes à conserver sur la valeur qui capitalise plus de 40 fois les bénéfices, reflet d'une croissance presque insubmersible qui s'est poursuivie ce mois d'octobre.
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