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Impact investing : à la rencontre de l'investisseur solidaire PhiTrust
information fournie par Novethic 11/09/2017 à 13:55

Impact investing : à la rencontre de l'investisseur solidaire PhiTrust

Impact investing : à la rencontre de l'investisseur solidaire PhiTrust

L’impact investing (investissement à impact) séduit de plus en plus d’investisseurs désireux de coupler performance financière et impact positif. Le fonds PhiTrust Partenaire, l'un des plus anciens du genre lancé dès 2004, fait partie de ceux qui font le pari de soutenir des entreprises sociales avec la contrainte d’une rentabilité modérée et d’un investissement à temps long. Et le succès est au rendez-vous.

Ils sont investisseurs mais pas que… Ils cherchent aussi à avoir un impact positif sur la société à travers leurs placements. Rassemblés au sein du club AFIC Impact depuis cinq ans, ces "investisseurs à impact" (1) gèrent 1,3 milliard d'euros autour d’un double objectif : visée sociale et performance financière.

Parmi eux, on trouve PhiTrust Partenaires, créé en 2004 par Olivier de Guerre. "Nous sommes partis du constat qu’il y avait beaucoup de financements publics pour les entreprises solidaires mais très peu de financements privés alors que le besoin était important. Au démarrage, nous avons dû faire beaucoup d’accompagnement pour les aider à structurer leur projet, à s’organiser juridiquement et à monter leur business plan".

Et l’effort a fini par payer puisque, aujourd’hui, le fonds peut se targuer de compter quelques beaux succès parmi son portefeuille de 25 entreprises. "Nous démontrons que nous pouvons avoir une certaine rentabilité avec un risque relativement faible", se félicite Olivier de Guerre.

"Une nouvelle forme de capitalisme d’intérêt général"

Le groupe La Varappe fait partie de ses fiertés. Créée en 1992 sous forme d’association par la municipalité d’Aubagne, elle pèse désormais 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un montant multiplié par quatre en l’espace de seulement quelques années. Ce groupement d’entreprises d’insertion spécialisées dans les espaces verts, la gestion des déchets et les énergies renouvelables a pour ambition de devenir l’un des premiers groupes d’insertion sociale en France d’ici 2020. Il s’est notamment spécialisé dans la transformation de containers en logements sociaux ou d’urgence.

"Nous inventons une nouvelle forme de capitalisme d’intérêt général, résume Laurent Laïk, son directeur depuis 1997. Avec PhiTrust, nous avons été clairs dès le départ sur notre objectif : nous nous inscrivons dans une démarche entrepreneuriale classique mais avec une vocation sociale qu’il était hors de question de rabaisser." PhiTrust et la Varappe se sont accordés sur une charte qui précisait par exemple la durée de l’investissement (forcément à temps long), la finalité de l’entreprise (forcément sociale). C'est sur ces critères qu'une première levée de fonds de 700 000 euros fut débloquée en 2008.

À l’époque, il s’agissait pour le groupe de se développer afin "d’augmenter son impact". La Varappe forme quelque 300 personnes par an et a créé 625 postes équivalent temps plein en insertion avec un taux de sorties positives de 73 % (ayant trouvé un poste dans une entreprise classique). Ce sont quelques-uns des indicateurs fixés avec PhiTrust pour la mesure de l’impact du groupe. Mais Laurent Laïk pense déjà à l’avenir. "On s’aperçoit que le taux de sorties positives ne suffit plus car nous voyons revenir d’anciens salariés en insertion. Il faut donc réfléchir à une insertion plus durable en développant davantage leurs compétences mais aussi leur réseau."

Plus de 91 000 emplois créés

PhiTrust compte actuellement 25 entreprises dans son portefeuille, principalement dans les secteurs de l’environnement, de la microfinance, des services et de l’immobilier. En termes d’impact, ces entreprises ont permis d’éviter l’émission de 113 000 tonnes de CO2 et de créer 91 116 emplois et de soutenir 87 761 micro-entrepreneurs. "Concrètement, nous fixons avec chacune des entreprises cinq indicateurs à suivre pour une période de cinq ans, explique Olivier de Guerre. Cette approche très pragmatique ne doit pas seulement être perçue comme un outil de reporting à destination des investisseurs mais doit véritablement servir d’outil de pilotage pour les entreprises."

Dans le cas de La Varappe, l'entreprise ne verse pas de dividendes à ses actionnaires. Elle s’appuie sur une valorisation des actions du groupe par un expert tiers pour qu’une plus-value soit réalisée au moment de la cessation des parts. "Les actionnaires nous préviennent de leur sortie un an à l’avance et charge à nous de trouver de nouveaux partenaires pour racheter leurs parts", explique Laurent Laïk.

PhiTrust Partenaires affiche un objectif de rentabilité de 3 à 4 % et compte à ce jour très peu de faillites. "Quand une entreprise est en difficulté, nous travaillons avec elle pour l’aider à rebondir", détaille Olivier de Guerre. Pour lui, la plus grosse difficulté reste de convaincre les investisseurs de le suivre. "Il y a une appétence pour le social qui se développe mais il est difficile de leur faire comprendre que ce secteur nécessite de prendre son temps."

Concepcion Alvarez @conce1

(1) Voir l’étude du centre de recherche de Novethic publié en juillet 2017 sur l'impact investing.

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