
( AFP / MARCO BERTORELLO )
L'année en cours sera "difficile" pour le marché automobile italien, a estimé mercredi à Rome le président de Stellantis John Elkann, jugeant en revanche que 2026 serait marquée par une hausse de la production.
"2025 sera une autre année difficile: le marché italien au cours des deux premiers mois s'est contracté de 7% par rapport à la même période l'an dernier", a-t-il indiqué lors d'une audition au Parlement.
"A partir de 2026 est prévue une augmentation de la production grâce au lancement de dix nouvelles versions de produits dans les usines italiennes, dont les niveaux de production dépendront du marché et des facteurs externes comme les droits de douane", a-t-il ajouté.
"Nous sommes en train de nous préparer à un monde dans lequel les règles sont en train de changer et sans aucun doute ce que décidera l'administration Trump sur les tarifs douaniers aura un impact sur ce que nous produisons en Europe, ce que nous produisons en Italie et vendons aux Etats-Unis", a-t-il expliqué.
"Même dans un moment de difficultés persistantes du secteur en Europe, nous continuons à investir en Italie, à Turin et dans l'avenir", a-t-il dit, confirmant que "Stellantis concrétise ce qu'il s'était engagé à réaliser en décembre dernier".
Le 17 décembre, lors d'une table ronde réunissant à Rome le gouvernement, les syndicats et d'autres représentants de la filière automobile italienne, le directeur pour l'Europe élargie du groupe, Jean-Philippe Imparato, avait affirmé que Stellantis comptait maintenir "toutes les usines italiennes en activité" et augmenter leur "capacité de production" à partir de 2026, "grâce à de nouveaux modèles".
Stellantis avait affiché ainsi sa volonté de tourner la page des relations tumultueuses de l'ancien directeur général du groupe, Carlos Tavares, avec le gouvernement de droite et d'extrême droite de Giorgia Meloni.
Le constructeur s'est engagé à investir l'an prochain 2 milliards d'euros et à effectuer 6 milliards d'euros d'achats auprès de fournisseurs installés en Italie.
"Sur la bonne voie"
"Nous sommes sur la bonne voie", a réagi mercredi le ministre des Entreprises Adolfo Urso. "C'est ce que nous avions convenu lors de la table ronde avec Stellantis", qui "a déjà produit ses effets en termes d'investissements dans les usines de notre pays".
M. Elkann a déploré que les constructeurs européens soient "confrontés à un désavantage structurel par rapport à leurs concurrents chinois, équivalant à 40% du coût manufacturier total.
Il a cité en particulier "les prix de l'énergie des pays producteurs de véhicules européens, qui s'avèrent cinq fois plus élevés que les prix chinois".
Une méga-usine de batteries pour voitures électriques "consomme dix fois plus d'énergie qu'une usine automobile, et l'Italie a des coûts cinq fois plus élevés que l'Espagne", a-t-il aussi observé, alors qu'un projet en ce sens en Italie a été suspendu.
Stellantis, en collaboration avec TotalEnergies et Mercedes-Benz, avait en revanche inauguré en mai 2023 une gigafactory de batteries d'Automotive Cells Company (ACC) à Douvrin, dans le nord de la France.
M. Elkann a relevé que "le gouvernement français a engagé des ressources extrêmement importantes pour pouvoir le faire".
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