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Jour historique à la Maison blanche, où les Emirats, Bahreïn et Israël franchissent un nouveau pas
information fournie par Reuters 15/09/2020 à 21:39

(Actualisé avec bilan des tirs de roquettes, déclaration du Hamas)

par Steve Holland et Matt Spetalnick

WASHINGTON, 15 septembre (Reuters) - Les Emirats arabes unis et Bahreïn ont signé mardi à Washington des accords historiques de normalisation de leurs relations avec Israël, qui traduisent le réalignement stratégique en cours au Moyen-Orient pour faire face à l'influence iranienne.

La cérémonie, présidée par Donald Trump, s'est déroulée en présence de plusieurs centaines de personnes sur les pelouses de la Maison blanche.

Les accords, que l'Etat hébreu a conclus le 13 août avec les Emirats et le 11 septembre avec Bahreïn sous l'égide des Etats-Unis, ont été paraphés par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre émirati des Affaires étrangères cheikh Abdallah ben Zayed al Nahyan et son homologue bahreïni Abdellatif al Zayani.

La double percée diplomatique rompt avec des décennies durant lesquelles il était inconcevable pour un pays arabe de reconnaître Israël sans un règlement de la question palestinienne. Seules l'Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994 avaient brisé ce tabou. L'Autorité palestinienne a condamné la décision des Emirats et de Bahreïn mais n'est pas parvenue à convaincre la Ligue arabe de faire de même.

"Au moins cinq ou six pays vont venir très rapidement" conclure le même genre d'accords avec Israël, a promis mardi Donald Trump sans les nommer, à l'issue d'un entretien avec Benjamin Netanyahu.

"Nous sommes ici cet après-midi pour changer le cours de l'histoire", a-t-il lancé ensuite du balcon de la Maison blanche, avant de saluer "une avancée majeure dans laquelle des personnes de toutes confessions et origines vivent ensemble dans la paix et la prospérité". Les trois signataires, a-t-il ajouté, "vont coopérer. Ils sont amis".

Les "accords d'Abraham" constituent un succès diplomatique majeur pour Donald Trump, qui pourra s'en targuer lors de l'élection présidentielle du 3 novembre aux Etats-Unis et faire ainsi un peu oublier les annonces spectaculaires qui ont marqué son mandat sans se concrétiser, à commencer par la Corée du Nord où ses trois rencontres ultramédiatisées avec Kim Jong-un n'ont pour l'heure rien donné.

LES REGARDS BRAQUÉS SUR L'ARABIE SAOUDITE

La normalisation des relations entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn traduit l'émergence d'un front commun contre les ambitions régionales de l'Iran chiite, que les dirigeants israéliens aussi bien qu'arabes sunnites du Golfe considèrent comme une menace prioritaire.

Signe que rien n'est réglé en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, les sirènes d'alarme annonçant des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza ont retenti dans le sud israélien pendant le déroulement de la cérémonie. Selon Tsahal, deux roquettes ont été tirées et une a été interceptée par le système de défense Dôme de fer. Les ambulanciers de l'Etoile rouge de David (Magen David Adom) ont fait état de deux blessés légers. Les Tirs n'ont pas été revendiqué.

A Gaza, plusieurs dizaines de Palestiniens se sont rassemblés devant des locaux de l'Onu pour condamner les accords avant le début de la cérémonie. "La Palestine n'est pas à vendre", ont-ils scandé. "Les peuples de la région continueront à traiter cette occupation comme leur véritable ennemi", a par ailleurs promis Sami Abou Zouhri, au nom du Hamas.

Après les Emirats et Bahreïn, Washington tente de rallier d'autres Etats du Golfe, notamment Oman dont le dirigeant, le sultan Haïtham ben Tariq al Saïd, s'est entretenu la semaine dernière avec Trump.

Le sultanat d'Oman était en outre représenté par son ambassadeur aux Etats-Unis lors de la cérémonie mais les regards sont également braqués sur l'Arabie saoudite, principale puissance arabe du Golfe, premier exportateur mondial de pétrole et gardienne des lieux saints de l'islam - qui va autoriser les avions assurant la liaison entre Israël et les Emirats à franchir son espace aérien.

Pour le chercheur Marc Owen Jones, de l'Institut des études arabes et islamiques à l'Université d'Exeter, le processus de normalisation avec les Emirats et Bahreïn permet à la monarchie saoudienne de tester l'opinion publique.

JOURNÉE AU GOÛT AMER POUR LES PALESTINIENS

Conclure un accord formel avec Israël, ajoute Marc Owen Jones, serait une "lourde tâche" pour le royaume saoudien qui, pour l'heure, campe sur ses positions : "Le royaume d'Arabie saoudite a fixé un prix à la paix entre Israël et les Arabes: c'est la création d'un Etat palestinien souverain avec Jérusalem pour capitale, conformément à l'initiative de paix arabe proposée par le défunt roi Abdallah" en 2002, a redit fin août le prince Turki al Fayçal.

Même si Netanyahu a accepté en échange du rapprochement avec les Emirats de suspendre ses projets d'annexion d'une partie de la Cisjordanie occupée , les Palestiniens y voient une trahison de leur cause et une atteinte à la cohésion diplomatique des pays arabes. Les négociations israélo-palestiniennes entamées il y a un plus d'un quart de siècle sont au point mort depuis 2014.

(Avec Dan Williams à Jérusalem, Marwa Rashad à Ryad et Aziz El Yaakoubi à Dubaï version française Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief)

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