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L'UE renvoie à juillet le coeur des discussions sur la relance économique
information fournie par Reuters 19/06/2020 à 15:37

(Actualisé après la fin du sommet)

par Anthony Deutsch et Gabriela Baczynska

BRUXELLES, 19 juin (Reuters) - Les dirigeants de l'Union européenne se retrouveront vers la mi-juillet pour un sommet "physique" afin d'entrer dans le vif des négociations sur le futur budget de l'UE et le plan de relance post-coronavirus après avoir exposé vendredi, par visioconférence, leurs positions parfois divergentes sur les propositions de la Commission.

Comme prévu, le sommet à distance organisé vendredi n'a été qu'un premier round d'observation permettant à chacun d'exposer sa position de départ dans les négociations à venir sur le prochain cadre financier pluriannuel - le "budget" de l'UE - pour la période 2021-2027, d'un montant d'environ 1.100 milliards d'euros, et sur un fonds de relance économique de 750 milliards.

Ce fonds, mêlant transferts financiers et prêts, serait adossé au budget et financé par des emprunts souscrits par la Commission européenne, des mécanismes validés par le couple franco-allemand mais qui suscitent des réticences dans certains pays.

"Je suis totalement engagé à commencer immédiatement de véritables négociations avec les Etats membres et nous avons l'intention d'organiser un sommet physique aux alentours de la mi-juillet à Bruxelles", a dit Charles Michel, le président du Conseil, ajoutant qu'il formulerait des propositions concrètes d'ici là.

Face à l'ampleur de la crise économique provoquée par le nouveau coronavirus, encore rappelée vendredi lors de ce sommet par la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde , Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d'agir vite.

"Ce serait un mauvais signal que de voir l'Europe (...) s'enliser dans une discussion budgétaire lente ou trop difficile", a dit une source à l'Elysée, rapportant la teneur de l'intervention du président français. "Si on reprenait les discussions après l'été, au mois de septembre, nous aurions des sujets sur la table aussi difficiles."

LA SUÈDE DOUTE D'UN ACCORD DÈS CET ÉTÉ

Les négociations risquent cependant de ne pas être faciles.

Les pays les plus touchés par la crise sanitaire, comme l'Italie et l'Espagne, figuraient déjà parmi les plus endettés avant qu'elle n'éclate et ils souhaitent pouvoir bénéficier de transferts financiers sans avoir le sentiment d'être placés sous tutelle politique.

En face, un autre groupe de pays, plutôt du nord de l'Europe et en meilleure santé financière, ne veut entendre parler que de prêts assortis de conditions.

"La conditionnalité est un point majeur. Un accord sur des réformes pourrait créer des marges de manoeuvre sur la question des prêts", a dit un diplomate.

La Suède, le Danemark, l'Autriche et les Pays-Bas, baptisés les "quatre frugaux", jugent aussi que le fonds de relance, tel qu'il est proposé par la Commission, est trop gros et que la répartition de ses moyens financiers n'est pas suffisamment liée aux conséquences économiques de la pandémie.

Le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, a ainsi déclaré vendredi à l'issue du sommet qu'il restait beaucoup de points à discuter et il a exprimé ses doutes sur la conclusion d'un accord dès cet été.

Les pays "frugaux" sont en outre vigilants sur les modalités de remboursement des emprunts effectués par la Commission. Cette question est aussi éminemment sensible en Allemagne, même si Angela Merkel semble avoir accepter, via un accord avec Emmanuel Macron, le principe d'une forme de mutualisation de cette dette.

La chancelière allemande a déclaré vendredi à l'issue du sommet qu'il y avait "eu des critiques sur les chiffres mais (que) la structure (du plan de relance) n'a pas été remise en cause".

Les pays de l'est de l'UE, qui bénéficient depuis leur adhésion de transferts massifs, craignent pour leur part d'être les perdants de ces tractations. Ils réclament que ne soient pas oubliées les questions du soutien à l'agriculture et de la réduction des écarts de richesse avec l'Ouest, qui étaient au coeur des débats avant la crise sanitaire.

(Avec Marine Pennetier, Michel Rose, Robert Muller, Andrius Sytas, Kate Abnett, Philip Blenkinsop, Jan Strupczewski, Andreas Rinke, Francesco Guarascio, Robin Emmott, Belen Carreno version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Marc Angrand)

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