
Le bâtiment de la Banque de France à Paris
La Banque de France (BdF) a fait état mercredi d'une perte ordinaire avant impôt de 17,9 milliards d'euros pour 2024, un record, couverte en partie par la mobilisation de ses réserves disponibles.
Dans le détail, 10,1 milliards d'euros de pertes seront couverts par le fonds pour risques généraux, la perte nette (7,7 milliards d'euros) étant affectée en report afin d'être soldée par les bénéfices futurs, détaille l'institution dans son rapport annuel d'activité.
Les pertes se sont creusées par rapport à l'année précédente où elles avaient atteint 12,4 milliards d'euros, mais le mouvement devrait progressivement s'inverser, estime l'institution.
"L'engagement que nous prenons, c'est que nos projections de résultats conduisent à des pertes additionnelles limitées dans les années qui viennent au regard des résultats de 2023 et 2024", a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la BdF.
"Nos projections, c'est aussi un retour à des bénéfices de la Banque de France d'ici un nombre limité d'année", a précisé le responsable de politique monétaire.
La situation financière de la BdF, constituée de ses capitaux nets et des plus-values latentes sur ses actifs, demeure par ailleurs solide à 202,7 milliards d'euros, ce qui écarte d'"avoir à solliciter de recapitalisation auprès de l’État actionnaire", constate l'institution.
Le relèvement des taux directeurs depuis l'été 2022 a conduit à une forte diminution des revenus de politique monétaire qui pèse sur les grandes banques centrales, ces dernières devant rémunérer les excédents de liquidités placées en leur sein à des taux plus élevés, ce que le faible rendement des actifs achetés en période de taux bas ne compense pas.
L'assouplissement monétaire entamé par la Banque centrale européenne (BCE) et l'arrivée à maturité des actifs achetés en période de taux bas devraient à terme réduire cette asymétrie.
Le mois dernier, la BCE a fait état d'une perte record de 7,94 milliards d'euros en 2024 et a prévenu que de nouvelles pertes liées à ses programmes de politique monétaire non conventionnels étaient possibles au cours des prochaines années.
(Rédigé par Corentin Chappron avec la contribution de Leigh Thomas, édité par Blandine Hénault)
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