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La Bourse moins inquiète sur l’issue du scrutin que les Français eux-mêmes !
information fournie par OBJECTIF RENDEMENT 28/06/2024 à 11:55

(Crédits photo : Pixabay / Pexels -  )

(Crédits photo : Pixabay / Pexels - )

Impossible d'assister à un dîner entre amis ou à une réunion de famille sans percevoir un énorme désarroi face au verdict des urnes de ce dimanche. Les chaînes d'info en continu distillent à longueur de journée un discours catastrophiste. Du côté des dirigeants politiques, aucune parole n'est assez forte pour discréditer l'adversaire ou effrayer l'électeur. Pendant que la société française est au bord de la crise de nerfs, les marchés financiers tentent de temporiser. Les plus gros écarts sur les valeurs du CAC 40 ont été touchés dans la semaine qui a suivi l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. Depuis, la volatilité reste forte, mais, en dépit d'une ouverture en baisse vendredi, le « sell off » que de nombreux analystes redoutaient de la part des investisseurs internationaux ne s'est pas produit.

Pendant que la société française est au bord de la crise de nerfs, les marchés financiers tentent de temporiser.

Pendant que la société française est au bord de la crise de nerfs, les marchés financiers tentent de temporiser.

Les taux de la dette française se sont tendus au cours de ces quinze derniers jours, mais autour de 3,20% pour les emprunts d'Etat à 10 ans, les rendements n'ont pas explosé à la hausse. Le « spread » de taux, l'écart de rendement par rapport à l'Allemagne, s'est creusé à 0,79 point de pourcentage dès le 10 juin et depuis il se maintient autour de ce niveau. L'écart est comparable à celui qui avait été atteint lors des élections législatives de 2017. L'incertitude politique n'est pas la seule responsable de ces tensions. L'explosion de la dette française et la dégradation de notre note financière par les principales agences internationales y sont aussi pour beaucoup dans l'aggravation de la situation. Seul point positif, la mise en place d'une procédure de contrôle de la France par l'Union Européenne pour déficit excessif est perçue par les marchés comme un garde-fou contre de nouveaux dérapages.

La sanction est plus forte au niveau des écarts de performances entre le CAC 40 et le Dax 40. A la clôture de jeudi, l'indice phare de la Bourse de Paris était en baisse de 6,54% sur un mois, comparé à un repli de 2,57% pour la référence équivalente allemande. A y regarder de plus près, il ressort que le décrochage par rapport au Dax est surtout visible en examinant les performances comparées des deux marchés depuis le début de l'année. Alors que les valeurs françaises apparaissent désormais en légère baisse sur le semestre (-0,17%), les allemandes progressent de 8,70%. Le repli dès le début du mois de mars des grandes valeurs du luxe françaises représentant un poids prépondérant au sein du CAC 40 a fortement contribué à creuser l'écart. L'autre explication est plus structurelle, elle relève de la prise en compte désormais visible de la perte de compétitivité des entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes d'outre-Rhin. Inutile de dire qu'il ne faudrait pas que nos faiblesses s'accentuent encore, avec des mesures budgétaires irresponsables prises sous la pression des deux partis extrêmes au sein de la prochaine Assemblée nationale.

La semaine dernière, nous avons pris le pari que le creux du marché serait touché dans l'entre-deux tours. Nous verrons si notre analyse s'avère fondée, mais pour l'heure nos portefeuilles résistent bien à la baisse récente des marchés. Notre premier graphique montre que nos sélections de fonds, le portefeuille ISR/PEA et le Monde composé d'ETF internationaux affichent sur un mois glissant une performance parfaitement stable, alors que le CAC 40 perd plus de 7% sur la même période.

La semaine dernière, nous avons pris le pari que le creux du marché serait touché dans l’entre-deux tours.

La semaine dernière, nous avons pris le pari que le creux du marché serait touché dans l’entre-deux tours.

La bonne tenue de la sélection Monde s'explique en grande partie par notre forte présence sur le Nasdaq via le tracker Amundi Nasdaq 100 PEA et l'achat de parts de l'Amundi Euro STXBNK investi sur les plus grandes valeurs bancaires de la zone euro ayant bénéficié d'un beau rattrapage. Le portefeuille Défensif qui sous-performe le marché depuis le 1er janvier parvient à mieux résister avec un repli de 5,21% sur un mois glissant. Cette résistance toute relative s'explique avant tout par le poids important réservé aux liquidités qui amortissent l'effet de la baisse des cours sur la valeur du portefeuille. L'Offensif, plus engagé sur le marché, baisse autant que le CAC 40 sur un mois glissant. Fidèles à notre engagement consistant à mener sur ce portefeuille une stratégie offensive en toute circonstance, nous sommes revenus à l'achat cette semaine sur deux valeurs technologiques françaises qui ont été très malmenées au cours de ces derniers temps. Il s'agit du fabricant de puces franco-italien STMicroelectronics avec 300 titres achetés mercredi après-midi et autant d'actions du concepteur de logiciels d'aide à la production industrielle Dassault Systèmes acquises le même jour.

Quelle stratégie pour l'entre-deux tours et au-delà ? La sanction subie par les valeurs françaises apparaît clairement dans la constatation d'un écart de performance de près de 9% sur le premier semestre entre l'indice CAC 40 et les indices DAX et EuroStoxx50. Une telle différence semble indiquer que le risque politique français est désormais bien intégré dans les cours (« pricé » pour reprendre le langage parlé des traders). Une sous-performance de cette ampleur entre le CAC 40 et le Dax 40 ne s'est produite que deux fois au cours des 10 dernières années (après les élections de 2017 et au moment de la remontée post-Covid des marchés en 2020 qui avait été beaucoup plus rapide pour les valeurs allemandes). A chaque fois le fossé a été comblé. Si le scrutin du premier tour éloigne la menace d'une arrivée au pouvoir des extrêmes et favorise la recherche d'un gouvernement de compromis écartant toute tentation de dépenses budgétaires inconsidérées, les actions françaises devraient rebondir dès les premières séances de la semaine de l'entre-deux tours. Dans ce cas nous n'hésiterons pas à renforcer les positions sur l'ensemble des portefeuilles, comme nous avons commencé à le faire ce jeudi sur l'Offensif.

Un « rallye de soulagement » typique des périodes post-électorales a de fortes chances de favoriser les valeurs ayant le plus souffert au cours des quinze derniers jours. Au sein du CAC 40, nous pensons en priorité aux valeurs financières (BNP Paribas et Société Générale), les concessions autoroutières (Vinci notamment), les services aux collectivités (Veolia par exemple), l'automobile (Renault et Stellantis), l'énergie (comme Engie) ou le secteur de l'armement et de l'aéronautique (Thales et Safran). Mais aussi certaines valeurs de croissance ayant été maltraitées, comme L'Oréal, Capgemini, Publicis ou Air Liquide. Sans oublier nos champions nationaux du luxe, comme Hermès International ou LVMH. Il faut aussi bien garder à l'esprit que pendant que les opérateurs européens se concentrent sur le tumulte causé par les élections françaises, la tendance de fond du marché se joue aux Etats-Unis, où les signes de ralentissement de l'activité industrielle et de la consommation des ménages, ainsi que l'évolution des données relatives à l'inflation, joueront un rôle crucial sur les perspectives boursières du second semestre qui démarre cette semaine.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

6 commentaires

  • 20:28

    la poussée vient des 2,lol


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