La réforme de la gouvernance des entreprises chinoises soutient les versements de dividendes et les rachats d'action dans un environnement économique incertain.
Ces réformes poussées par Pékin et l'obligation, pour certains acteurs institutionnels comme les fonds de pension, d'augmenter leurs achats d'actions domestiques contraignent les entreprises à s'aligner sur les objectifs du gouvernement en assurant des rendements stables aux investisseurs.
Selon les données LSEG, le rendement des dividendes s'élevait à 2,8% fin 2024 pour les entreprises chinoises, son niveau le plus élevé en huit ans.
Le volume total de dividendes versés par plus de 2.000 entreprises a atteint 3.400 milliards de yuan (448 milliards d'euros) en 2023, un record. La croissance de ce volume est attendu à 1,2% en 2024 et 8,6% en 2025, selon LSEG SmartEstimates.
Les rachats d'actions pour les entreprises de classe A ont atteint un record sur les huit premiers mois de 2024, près de 1.900 entreprises rachetant pour 130 milliards de yuans, selon les données de la Commission chinoise de régulation des valeurs mobilières.
De telles réformes renforcent l'attrait des stratégies à dividendes élevés, qui se focalisent sur les entreprises aux stratégies de retour aux investisseurs intéressantes.
Selon des données LSEG Lipper, les flux entrants dans les fonds chinois à dividendes élevés ont atteint environ 8 milliards de dollars depuis 2020, contre 273 millions de dollars seulement au cours des cinq années précédentes.
Le ratio de distribution des dividendes atteint 52% en Chine fin 2024 contre 27,6% pour la Corée du Sud et 36,1% pour le Japon, qui ont également mis en place des réformes de la gouvernance d'entreprise.
Les valorisations des actions chinoises restent inférieures à leur moyenne historique: les actions chinoises se négocient à environ 13 fois les bénéfices futurs, contre 15 fois pour le Nikkei et 25 fois pour le S&P 500.
Selon Julius Baer, plus de 40 entreprises chinoises ont un ratio cours/bénéfice inférieur à leur rendement en dividendes, les rendant très attrayantes.
"En termes de valorisation, la Chine est vraiment bon marché", conclut Vis Nayar, directeur des investissements chez Eastspring Investments.
(Reportage Patturaja Murugaboopathy et Gaurav Dogra, Ankur Banerjee à Singapour et Jiaxing Li à Hong Kong, version française Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)
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