(AOF) - Maurel & Prom (-15,07% à 4,824 euros) chute fortement et occupe la dernière place du SBF 120 après la révocation de sa licence pour ses activités au Venezuela. La société pétrolière spécialisée dans l'extraction de pétrole et de gaz naturel a reçu une notification en ce sens de l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor des États-Unis, datée du 28 mars dernier. Sa licence lui avait été accordée en mai 2024. Les autres sociétés pétrolières présentes au Venezuela, comme Chevron, sont également visées alors que l'administration Trump renouvelle sa pression sur Caracas.
Ce développement représente un coup dur pour Maurel & Prom. Comme indiqué lors de la présentation de ses résultats 2024 début mars, le groupe avait augmenté sa production de plus de 40% au Venezuela entre le premier et le quatrième trimestre 2024.
Cette année, le groupe prévoyait de produire 10 000 barils par jour au Venezuela et de recevoir 100 millions de dollars de dividendes pour la participation de 40% dans PRDL au Venezuela.
Réagissant à cette annonce, Portzamparc a abaissé sa recommandation d'Acheter à Conserver et son objectif de cours de 7,6 euros à 5,2 euros. L'analyste a décidé de retrancher de sa valorisation par la somme des partie, la valorisation des actifs vénézuéliens (2,6 euros par action), corrigée des considérations cash supplémentaires qui pourraient être rapatriées d'ici le 27 mai 2025. Elles sont évaluées à environ 40-50% des 100 millions de dollars de dividendes initialement attendus sur la période.
Dans le cadre de cette décision, l'OFAC a délivré une licence de transition valable jusqu'au 27 mai prochain autorisant le groupe pétrolier à effectuer les transactions nécessaires à la conclusion des opérations précédemment couvertes par la licence désormais révoquée.
Evaluation des implications de cette décision
Maurel & Prom " évalue actuellement les implications de cette décision en étroite concertation avec ses conseils juridiques. Le groupe reste activement en contact avec les autorités américaines et continue de suivre de près l'évolution de la situation ".
L'entreprise française dit "comprendre que cette mesure s'inscrit dans une initiative plus large de l'OFAC, touchant tant des entreprises pétrolières américaines qu'internationales opérant au Venezuela sous des autorisations similaires, dans l'attente d'un éventuel accord entre les États-Unis et le Venezuela, et alors que la situation continue d'évoluer ".
Hier soir, Caracas a annoncé que les Etats-Unis ont révoqué les licences des entreprises transnationales de pétrole et gaz qui avaient obtenu l'autorisation d'opérer au Venezuela en dépit des sanctions et l'embargo pétrolier destinés à évincer du pouvoir le président Nicolas Maduro.
En outre, la semaine dernière, Donald Trump avait menacé les pays achetant des hydrocarbures au Venezuela. " Tout pays qui achète du pétrole et/ou du gaz au Venezuela sera contraint de payer un droit de douane de 25% aux États-Unis sur tous les échanges commerciaux qu'il effectue avec notre pays ", avait prévenu le président américain sur son réseau social.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points clés /=
- Opérateur d’exploration et production d’hydrcbarbures créé en 1831 et recentré depuis 2001 sur sur l’exploitation d’huile&gaz ;;
- Chiffre d’affaires de 682 M$ réalisé à 87 % en Afrique (dont 77 % Gabon, 13 % Angola et 10 % Tanzanie) et en Amérique latine (Venezuela), réparti entre la production d’huile pour 87 %, le gaz pour 10 % et les forages ;
- Production de 28 057 bep/j (baril équivalant pétrole/jour) et réserves brutes de 182Mbep (65 % au Gabon, 23 % en Tanzanie, 11 % en Angola) ;
- Ambition de croissance de l’activité par l’exploration et la veille d’opportunités de fusions-acquisitions en Afrique et Amérique latine et, à moyen terme, par la diversification dans les activités bascarbone connexes à l’exploration-production ;
- Capital contrôlé à 71,09 % par PIE, holding de la pétrolière indonésienne Pertamina, John Anis présidant le conseil de 8 administrateurs et Olivier de Langavant étant directeur général.
=/ Enjeux /=
Agilité du modèle d’affaires alliant développements et désendettement :
- maximisation de la valeur des actifs existants par recherche de ressources en bordure des champs existants telle l’acquisition de Wentworh Ressources dans le champ gazier tanzanien de Mnazi Bay, contrat en cours d’acquisition à Assala, Tanzanie…,
- monétisation- farm-out, vente ou introduction en Bourse- favorisant à la fois le désendettement et l’autofinancement libre,
- Stratégie environnementale :
- 2050 : neutralité totale en 2050 sur les champs opérés au Gabon et en Tanzanie :- 2030 vs 2020 : réduction de 90 % du gaz torché, de 97 % des rejets de gaz, de 60 % des émissions de CO2,
- réalisations 2023 vs 2019 : élimination à 94 % des émissions de méthane et fort repli du torchage, entraînant une réduction de 55 % de l’intensité carbone, à 11kg de CO2/b,
- préservation et remédiation des impacts des milieux naturels ;
- Bilan très assaini avec une dette nette de 120 M$ à fin 2023, des liquidités de 159 M$ dont 97 M€ de trésorerie, l’objectif étant de parvenir à une trésorerie nette positive dès la fin du 1 er semestre.
=/ Défis / =
- Reprise des activités sur le champ Urdaneta Oeste au Venezuela
- Objectifs 2024 : production de 29500 b/j (14 800 b/j au Gabon, 4 200 b/j en Angola et 63 Mpc/j en Tanzanie), 130 M$ d’investissements en développement et 15 M$ en exploration, un flux de trésorerie de 230 à 315 M$ (selon le cours moyen du Brent, de 70 à 90 $/b), la remontée de 90 M$ de dividendes de la part de ses participations dans PRDL et Seplat au Venezuela ;
- Dividende 2023 de 0,23 €.
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