(AOF) - Vallourec (+5,83% à 14,525 euros) vire en tête au sein du SBF 120 après avoir annoncé jeudi soir que ses résultats 2023 seront supérieurs à ses objectifs relevés en novembre. Selon des données préliminaires, le spécialiste des tubes en acier sans soudure anticipe désormais un résultat brut d'exploitation (RBE) 2023 qui devrait dépasser les 1,19 milliards d'euros (contre une estimation précédente entre 1,075 et 1,175 milliards d'euros et un consensus de 1,137 milliards d'euros).
Le RBE du quatrième trimestre 2023 dépasserait 275 millions d'euros.
L'entreprise explique que "la progression séquentielle du RBE est portée par l'augmentation des livraisons en Amérique du Nord et dans la région Hémisphère Est". La hausse des volumes vendus en Amérique du Nord a plus que compensé les baisses de prix dans la région, tandis qu'une meilleure exécution en Amérique du Sud a entraîné une augmentation séquentielle du RBE.
En outre, les résultats du groupe ont également bénéficié de prix du minerai de fer plus favorables et d'une amélioration séquentielle du RBE en Allemagne. Par rapport aux perspectives précédemment communiquées, les résultats ont dépassé les attentes pour les deux principaux segments, en particulier grâce à l'activité tubes dans les Amériques.
Selon ses estimations, son chiffre d'affaires 2023 dépasserait celui de 2022 : plus de 5,11 milliards d'euros contre 4,88 milliards d'euros. Au quatrième trimestre 2023, il s'élèverait à plus de 1,27 milliard d'euros.
La génération de trésorerie globale au quatrième trimestre 2023 devrait dépasser 140 millions d'euros, qui incluent environ 37 millions d'euros liés à la cession du site de Muelheim.
La dette nette de Vallourec, à la fin du mois de décembre 2023, devrait être inférieure à 580 millions d'euros. Comme attendu, les décaissements liés aux restructurations ont été un facteur défavorable important, mais les flux de trésorerie ont été soutenus par un RBE élevé et la poursuite de la réduction du besoin en fonds de roulement.
Vallourec : meilleur RBE et génération de trésorerie depuis près de 15 ans
Vallourec anticipe aussi la poursuite de la réduction de son endettement pour atteindre une dette nette zéro fin 2025, au plus tard (contre -286 millions d'euros attendus par le consensus fin 2025, rappelle Invest Securities), ce qui permettra un "retour significatif aux actionnaires, potentiellement dès 2025".
Philippe Guillemot, Président du conseil d'administration et directeur général de Vallourec a souligné que les résultats du quatrième trimestre clôturent une année en forte progression pour le groupe. Il précise que la société a réalisé son meilleur RBE et sa meilleure génération de trésorerie depuis près de 15 ans, fort de l'exécution du plan New Vallourec.
Avant d'ajouter : "Suite à notre désendettement, nous avons pour objectif un retour significatif aux actionnaires, potentiellement dès 2025."
Commentant ce relèvement d'objectifs annuels, Jefferies reste à l'Achat sur Vallourec avec un objectif de cours maintenu à 20 euros. Le broker considère que "la poursuite de l'exécution opérationnelle et la mise en œuvre des plans de désendettement sont fondamentales pour son scénario d'investissement".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Co-leader mondial, avec Tenaris, du marché des tubes en acier sans soudure (12 % de parts de marché) et leader mondial des solutions tubulaires premium ;
- Chiffre d’affaires de 3,4 Mds€, généré à 95 % par les tubes, avec un positionnement fort dans le secteur pétrole-gaz (73 %), devant l’industrie ;
- Nouveau modèle économique en 2 piliers : regroupement des capacités de production dans les 2 Amérique, et en Asie et plan de transformation vers une meilleure compétitivité ;
- Capital non opéable en raison de la présence de la BPI (14,56 % des actions et 14,82 % des droits de vote), les salariés étant 2 ème actionnaire (3,03 % et 3,30 %) Edouard Guinotte, directeur général, présidant le conseil de 9 administrateurs
- Bilan assaini avec des capitaux propres de 1,7 Md€ et, à fin juin, des disponibilités de 1,5 Md€ face à 868 M€ de dette nette.
Enjeux
- Stratégie « New Vallourec » :
- transfert des sites de production en Amérique du nord, du sud et en Asie et contrôle total de leur propriété, 5 usines seulement étant maintenues en Europe, dont 4 en France,
- amélioration de 230 M€ par an du bénéfice d’exploitation,
- désendettement total en 2025 ;
- Stratégie d’innovation soutenue par 5 centres de R&D visant à capitaliser sur l’avantage technologique (connexions filetées VAM®) et les solutions digitales diffusées auprès des clients via la plateforme Smartengo Vallourec.smart :
- services et solutions : solutions pour le stockage d’énergie et sa mobilité. regroupées sous le nom de Vallourec New Energies et solutions digitales au sein du département VAM DATA,
- marché industrie : allégement des structures des câbles,
- pétrole et gaz : solutions de réduction du coût total de possession ou TCO,
- nouvelles énergies : solutions pour géothermie, transport et stockage de CO2 et d’hydrogène avec pour objectif une contribution de 10 à 15 % au résultat opérationnel ;
- Stratégie environnementale en 2 étapes ;
- 2030 : réduction de 30 % vs 2021 des émissions de CO2 pour les scopes 1 et 2,
- 2035 : réduction de 35 % vs 2021 des émissions de CO2 pour toute la chaîne de valeur ;
- Qualité productive des 3 sites industriels majeurs : Youngstone aux Etats-Unis d’où un avantage compétitif pour le groupe favorisé par la hausse des droits de douane sur l’acier, VSB au Brésil, et Tianda en Chine ;
- Maîtrise des approvisionnements via les mines de fer et les forêts, essentiellement brésiliennes pour la transformation de l’acier.
Défis
- Sensibilité aux cours du brut et du minerai de fer et à la parité euro vs real brésilien et dollar ;
- Réalisation des 2 projets d’extension de la mine de fer brésilienne, dont la finalisation est attendue en 2024 et 2027 ;
- Fort impact positif des hausses de prix sur la croissance du chiffre d’affaires ;
- Après un bond de 31 % des ventes et un doublement de la marge opérationnelle au 2nd semestre, objectifs 2023 d’une croissance du bénéfice d’exploitation entre 950 M€ et 1,1 Md€, d’un autofinancement libre positif et d’une réduction de de la dette ;
- Retour à la distribution de dividende en 2025, soit 85 à 100 % de la génération de cash.
En savoir plus sur le secteur Produits de base / métaux
Les multiples enjeux de la criticité environnementale
Elle fait d'abord référence à l'offre et à la disponibilité des différents métaux dans le sous-sol. L'autre élément déterminant est la demande. D'après l'Agence internationale de l'énergie, la consommation de lithium va être multipliée par plus de 40 d'ici à 2040. Le cuivre est aussi le parfait exemple de cette criticité. Selon S&P Global, la consommation de cuivre va doubler d'ici à 2035, passant de 25 millions de tonnes par an à 50 millions de tonnes. Or les investissements dans de nouvelles mines sont pénalisés par la baisse des prix et la hausse des coûts de financement et de production. Des pénuries sont donc à craindre dans dix ou quinze ans. Enfin, l'industrie minière va se heurter à l'opposition croissante des populations à cause de ses impacts (notamment en termes de déchets et de pollution de l'eau).
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