(AOF) - Les deux sociétés occidentales phares du secteur des semi-conducteurs, ASML et Nvidia , sont sous pression en Bourse ce mercredi, victimes de la guerre commerciale. Plus forte baisse de l’indice AEX, l’équipementier pour le secteur des semi-conducteurs perd 5,19% à 574 euros en raison d'une incertitude accrue sur son activité en 2025 et 2026 du fait des droits de douane. Nvidia (-6,24% à 105,20 dollars) émerge parmi les plus forts replis du S&P 500 car le gouvernement américain a renforcé l’embargo sur les puces exportées vers la Chine.
Le spécialiste des puces pour des applications d'intelligence artificielle a indiqué qu'il enregistrerait une charge de 5,5 milliards de dollars au premier trimestre car les États-Unis exigent désormais une licence pour l'exportation des processeurs H20 vers la Chine, la Russie et d'autres pays sous embargo, selon un document déposé auprès de la SEC. Ces processeurs ont été conçus pour respecter les contraintes imposées par les Etats-Unis sur les exportations de processeurs vers la Chine. Ils sont notamment moins puissants que les produits haut de gamme de Nvidia. D'après les discussions d'UBS avec la société, " il s'agit effectivement d'une interdiction ".
Décision surprise
" Le gouvernement américain a indiqué que l'obligation de licence répondait au risque que les produits couverts soient utilisés dans un superordinateur en Chine ou détournés vers celui-ci ", explique la société dans son document.
UBS se dit un peu surprise par cette décision car selon des articles parus à la suite d'une réunion à Mar-a-Lago entre notamment le patron de Nvidia, Jensen Huang, et le président américain, l'entreprise semblait avoir évité une interdiction. Nvidia avait d'ailleurs annoncé lundi 500 milliards de dollars d'investissements d'ici 2030 pour construire des usines aux Etats-Unis pour des puces d'IA.
" En supposant qu'environ 4 milliards de dollars de la charge de 5,5 milliards de dollars sont liés à l'inventaire, cela correspondrait à environ 13 milliards de dollars de revenus, ce qui est clairement un chiffre important ", analyse UBS. Le broker juge difficile de savoir dans quelle proportion Nvidia pourra compenser ce manque à gagner, mais fait aussi remarquer que la société n'a pas lancé d'avertissement sur son premier trimestre.
ASML : augmentation de l'incertitude en 2025 et en 2026
S'exprimant lors de la publication des résultats du premier trimestre, Christophe Fouquet, PDG d'ASML, a prévenu : " Les conversations que nous avons eues jusqu'à présent avec nos clients nous confortent dans l'idée que les années 2025 et 2026 seront des années de croissance. Cependant, les récentes annonces tarifaires ont accru l'incertitude dans l'environnement macro-économique et la situation restera dynamique pendant un certain temps. "
Pour autant, le groupe technologique a réaffirmé son objectif de ventes entre 30 et 35 milliards d'euros pour 2025 contre 28 milliards d'euros en 2024. La marge brute, une mesure très suivie de la rentabilité, est anticipée entre 51% et 53%. Sur le seul deuxième trimestre, les revenus sont anticipés entre 7,2 et 7,7 milliards d'euros pour une marge brute de 50% à 53%.
Prises de commandes faibles
Le bénéfice net d'ASML du premier trimestre s'est élevé à 2,36 milliards d'euros, contre 1,22 milliard d'euros, un an plus tôt. En un an, le résultat opérationnel est passé de 1,39 milliard d'euros à 2,74 milliards d'euros alors que le marché visait 2,654 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires a quant à lui augmenté de 46% à 7,74 milliards d'euros. Au premier trimestre, les prises de commandes sont ressorties à 3,94 milliards d'euros, soit nettement inférieures au consensus (4,8 milliards d'euros), après 3,6 milliards d'euros au premier trimestre 2024.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer