(AOF) - Les espérances des investisseurs étaient élevées avant les résultats d’Oracle. Cette publication s’est finalement révélée en demi-teinte, avec en particulier des revenus un peu courts. En conséquence, l’action de l'éditeur de logiciels professionnels dévisse de 11,65% à 111,95 dollars et ferme la marche de l’indice S&P 500. La sanction est d’autant plus importante que les investisseurs s’attendent à ce qu’Oracle soit l’un des bénéficiaires du boom de l'intelligence artificielle générative. Les promesses de cette dernière sont à l’origine de la forte performance du Nasdaq cette année.
Au premier trimestre, clos fin août, de son exercice fiscal 2024, l'éditeur de logiciels professionnels a vu son bénéfice net bondir de 56% à 2,42 milliards de dollars, soit 86 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 1,19 dollar, soit 4 cents de mieux que le consensus Bloomberg.
Les revenus d'Oracle ont progressé de 9% à 12,45 milliards de dollars alors que le marché ciblait 12,46 milliards de dollars. Ils sont en hausse de 8% à taux de change constants.
Oracle a précisé que les revenus générés par sa principale division, qui comprend ses activités dans le cloud, ont augmenté de 13% à 9,55 milliards de dollars. Leur progression est de 12% à taux de change constants. Le cloud seul a connu une croissance de 30% (+29% à taux de change constants) à 4,5 milliards de dollars. Il cependant nettement ralenti par rapport au quatrième trimestre : il avait alors affiché une croissance de 54% (+55% à taux de change constants).
Son activité, Iaas, qui consiste à offrir une infrastructure informatique à distance (ressources de calcul, stockage…), a enregistré une croissance de 66% à taux de changes constants à 1,5 milliard de dollars contre 77% au trimestre précédent. UBS souligne que si la croissance est impressionnante, les revenus de cette activité n'ont pas réservé de bonnes surprises. Ce qu'il juge décevant.
Les ventes de licences sur site et pour le cloud ont reculé plus que prévu, baissant de 10% à 809 millions de dollars. Elles sont en repli de 11% à taux de change constants.
Pour le trimestre en cours, Oracle vise un bénéfice par action hors éléments exceptionnels compris entre 1,30 dollar et 1,34 dollar par action. Le consensus s'élève à 1,25 dollar.
Le concurrent de SAP cible également des revenus en hausse de 5% à 7% y compris Cerner. Le consensus Bloomberg est plus élevé à 8%. A taux de change constants, la progression est attendue entre 3% et 5%. Le cloud est anticipé en croissance de 27% à 39% à taux de change constants.
" Nous sommes en train d'accélérer la transition de Cerner vers l'informatique dématérialisée. Cette transition entraîne des vents contraires à court terme sur le taux de croissance de Cerner, car les clients passent des achats de licences, qui sont comptabilisés d'emblée, aux abonnements au cloud ", a expliqué la Directrice, Safra Catz lors de la conférence avec les analystes.
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Belle dynamique
Selon le dernier classement Truffle 100, le chiffre d'affaires total du secteur en France a bondi de 15% l'an passé pour franchir la barre des 25 milliards d'euros. Le secteur a bénéficié d'un taux de croissance inédit et confirme sa reprise après la crise sanitaire. La croissance moyenne annuelle sur quinze ans est 12 fois plus élevée que celle du PIB ! Dassault Systèmes conserve la première place avec plus de 5,6 milliards d'euros de revenus l'an passé. Cegid, spécialiste des logiciels pour experts-comptables, et la fintech Murex se placent en seconde et troisième position avec respectivement 791 et 711 millions d'euros de chiffre d'affaires. La polarisation est une des caractéristiques du secteur : l'écart de chiffre d'affaires entre le 50e et le 100e éditeur s'est encore accru en 2022 pour atteindre près de 28 millions d'euros. Les performances ont été rehaussées car le taux de profitabilité (en pourcentage du chiffre d'affaires) est passé de 9,1 % à 10,4 %. Les perspectives sont bonnes car l'intelligence artificielle, perçue comme révolutionnaire, devrait tirer le marché en 2023, de même que la cybersécurité.
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