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Les dirigeants de l'UE se penchent sur la relance post-coronavirus
information fournie par Reuters 19/06/2020 à 12:56

par Anthony Deutsch et Gabriela Baczynska

BRUXELLES, 19 juin (Reuters) - Les dirigeants de l'Union européenne ont commencé ce vendredi à débattre du plan de relance sans précédent élaboré par la Commission face aux ravages économiques provoqués par la crise du coronavirus, avec le souci de s'entendre rapidement malgré des divergences persistantes sur la taille et les termes de ce programme.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se sont réunis par visioconférence à partir de 08h00 GMT. Cette volonté de limiter les contacts pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus, qui a fait plus de 100.000 morts dans l'UE, empêche aussi les apartés en coulisses qui permettent habituellement de débloquer les négociations lors des sommets européens.

Les dirigeants européens affichent néanmoins la volonté d'aller vite face à l'ampleur de la crise, que leur a une nouvelle fois rappelée la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. Un accord pourrait intervenir en juillet après une ou deux réunions supplémentaires, cette fois en présence physique, selon des responsables et diplomates.

"C'est une crise sans précédent qui a eu un impact énorme, économique, social et aussi sur la viabilité de l'UE", a dit un haut diplomate européen. "Pour montrer que l'Europe protège, on ne peut plus se permettre de faire durer car tout retard ne fait que rendre les choses plus difficiles et plus coûteuses."

Les débats portent sur le prochain cadre financier pluriannuel - le "budget" de l'UE - pour la période 2021-2027, d'un montant d'environ 1.100 milliards d'euros, et sur un fonds de relance économique de 750 milliards qui lui serait adossé et financé par des emprunts souscrits par la Commission européenne.

"En tout (...) cela fait un énorme soutien de 1.850 milliards d'euros. Cela n'aide pas seulement les économies des pays qui ont été les plus durement touchés par le virus. Cela aide aussi les pays dont les économies ont été durement touchées indirectement en raison des confinements de population", a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

QUELLES CONDITIONS EN ÉCHANGE DE L'AIDE ?

"Nous avons la responsabilité collective d'aboutir", a dit de son côté le président du Conseil, Charles Michel.

Les négociations pourraient cependant ne pas être faciles.

Les pays les plus touchés par la crise sanitaire, comme l'Italie et l'Espagne, sont aussi déjà parmi les plus endettés et ils souhaitent pouvoir bénéficier de transferts financiers sans avoir le sentiment d'être placés sous tutelle politique. Un autre groupe de pays, plutôt du nord de l'Europe et en meilleure santé financière, ne veut entendre parler que de prêts assortis de conditions.

"La conditionnalité est un point majeur. Un accord sur des réformes pourrait créer des marges de manoeuvre sur la question des prêts", a dit un diplomate.

La Suède, le Danemark, l'Autriche et les Pays-Bas, baptisés les "quatre frugaux", jugent aussi que le fonds de relance, tel que proposé par la Commission, est trop gros et que la répartition de l'argent n'est pas suffisamment liée aux conséquences économiques de la pandémie.

Ces pays sont en outre vigilants sur les modalités de remboursement des emprunts effectués par la Commission. Cette question est aussi éminemment sensible en Allemagne même si la chancelière Angela Merkel a paru accepter, via un accord avec le président français Emmanuel Macron, le principe d'une forme de mutualisation de cette dette.

Les pays de l'est de l'UE, qui bénéficient depuis leur adhésion de transferts massifs, craignent pour leur part d'être les perdants de ces tractations. Ils réclament que ne soient pas oubliées les questions du soutien à l'agriculture et de la réduction des écarts de richesse avec l'Ouest, qui étaient au coeur des débats avant la crise sanitaire.

(Avec Robert Muller, Andrius Sytas, Kate Abnett, Philip Blenkinsop, Jan Strupczewski, Andreas Rinke, Francesco Guarascio, Robin Emmott, Belen Carreno version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)

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