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Les gestionnaires d’actifs continuent d’investir dans les obligations des groupes d’énergies fossiles
information fournie par Newsmanagers 04/07/2023 à 10:15

(NEWSManagers.com) - Trente grandes sociétés de gestion ont investi au moins 3,5 milliards de dollars dans de nouvelles émissions obligataires de 38 entreprises à l’avant-garde de l’expansion des énergies fossiles entre janvier 2022 et mai 2023, montre une nouvelle étude de cinq ONG dont Reclaim Finance. Pour ces dernières, cela montre que les gestionnaires d’actifs continuent d’investir « à rebours de leurs engagements en matière climatique ».Au moins 21 des 30 gestionnaires d’actifs étudiés ont par exemple participé à la dernière émission obligataire de TotalEnergies pour lever des capitaux en janvier 2022 (1,75 milliard d’euros), alors que « la major est le septième développeur au monde de nouveaux projets de production de pétrole et de gaz et est derrière le projet Eacop », déplorent les auteurs de l’étude. Ce pipeline chauffé de 1.400?km de long, produirait chaque année plus de 34 millions de tonnes de CO2, détruirait la biodiversité de ces régions et déplacerait plus de 100.000 personnes, estime l’étude.Les chiffres des achats d’obligations par ces gestionnaires d’actifs sont largement sous-estimés en raison du caractère opaque du marché obligataire et de la réticence des investisseurs à communiquer sur ces opérations, note l’étude.
Vanguard et BlackRock en têteA l’échelle internationale, l’Américain Vanguard occupe la première place du classement des investissements dans ces nouvelles obligations liées à l’expansion fossile, avec 1,2 milliard de dollars engagés dans 18 sociétés. BlackRock le suit, avec 851 millions de dollars dans 22 entreprises.En Europe, le groupe allemand Allianz (maison-mère de Pimco et AllianzGI) et le groupe français BPCE (maison-mère de Natixis IM et de ses affiliés Ostrum AM et Loomis) sont les plus gros investisseurs. Ils ont placé respectivement 193 millions et 122 millions de dollars dans des obligations nouvellement émises par de grands développeurs d’énergies fossiles. Reclaim ne dispose pas des données détaillées sur ces nouvelles émissions, mais note que l’exposition de ces deux groupes aux entreprises d’énergie fossile provient principalement de Pimco et Loomis.« Pour que l’expansion des combustibles fossiles s’arrête et que la production commence à décroître, il faut mettre un terme au financement. Et comme une part importante de ce financement provient d’obligations, le rôle des gestionnaires d’actifs dans ce financement est clair », observe Reclaim dans son étude.Ces investissements sont rendus possibles grâce « aux politiques sectorielles lacunaires desgestionnaires d’actifs », analyse l’étude. Si quatre d’entre eux ont mis fin à tout nouvel achat d’obligations d’entreprises développant des projets de charbon (Axa IM, DWS, M&G, Ostrum AM, aucun n’y a mis fin pour les développeurs de nouveaux projets de production de pétrole et gaz. Aucun de ces gestionnaires d’actifs ne demande aux majors pétro-gazières de mettre fin à leurs plans d’expansion, à l’exception d’Ostrum AM. Aucune sanction systématique n’est par ailleurs mise en place pour inciter les développeurs de projets de pétrole et de gaz à changer, ni par les votes, ni par les restrictions d’investissement, regrettent les auteurs de l’étude.
Une exposition obligataire de 8?%Les cinq ONG ont aussi étudié l’exposition totale des gestionnaires d’actifs aux principaux développeurs d’énergie fossile. Au total, les 30 sociétés de gestion analysés détiennent 597 milliards de dollars d’obligations et d’actions des principaux groupes d’énergies fossiles en janvier 2023. Cette exposition se compose à 92?% d’actions et à 8?% d’obligations.BlackRock est l’entreprise qui est le plus fortement exposé aux obligations des principaux groupes d’énergie fossiles (13,4 milliards de dollars), devant Vanguard (11,9 milliards). En Europe, UBS AM arrive en tête dans ce domaine (1,6 milliard de dollars), devant Amundi (1,2 milliard de dollars).« L’exposition obligataire peut sembler relativement faible. Mais les obligations sont la principale source de levées de capitaux pour les entreprises de combustibles fossiles. Ces expositions sont donc loin d’être négligeables. Et même, si une entreprise de combustibles fossiles a des obligations populaires, il sera plus facile pour elle de lever des capitaux », souligne l’étude.Dans ce contexte, les ONG appellent les clients institutionnels de ces gestionnaires, dont les fonds de pension, à exiger un renforcement rapide de leurs politiques. A lire aussi: Les ambitions climatiques et de biodiversité des gérants d’actifs sont toujours trop faibles, selon Shareaction

Laurence Marchal

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