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Lloyd Diamond, Pixium : «L’arrêt du rapprochement avec Second Sight ne va pas nous empêcher d’avancer»
information fournie par Boursorama 13/04/2021 à 09:10

(Crédits photo : DR)

(Crédits photo : DR)

Après l'annonce de l'arrêt du rapprochement avec l'américain Second Sight, Lloyd Diamond, le directeur général de Pixium, revient sur les raisons de ce revirement et réaffirme les ambitions de la medtech française.

Boursorama : L'annonce de l'arrêt du rapprochement avec Second Sight a pris les investisseurs de court. Est-ce que vous pouvez revenir sur le déroulement des événements ?
Lloyd Diamond : C'est assez simple à expliquer. Second Sight a rompu l'accord de rapprochement entre nos deux sociétés. Il faut rapprocher ce qui vient de se passer des événements récents et de la fièvre spéculative qui a entouré GameStop avec, à l'origine de nombreux investisseurs individuels s'échangeant des tuyaux boursiers sur des forums de discussion comme Reddit. Le 5 mars, Second Sight annonce qu'elle a obtenu l'approbation de la FDA pour la seconde génération de lunettes ARGUS, ARGUS 2S. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au moment où la société fait cette annonce, elle a arrêté ARGUS depuis dix-huit mois, a même vendu les machines permettant de fabriquer le dispositif et que l'effectif est passé d'une centaine d'employés… à moins d'une dizaine. Quand Second Sight nous a soumis le communiqué de presse envisagé pour annoncer cette annonce, nous avons fait apporter des précisions ; comme par exemple bien qu'ayant obtenu l'approbation de la FDA, Second Sight n'était pas sûr de mettre le dispositif sur le marché et que la nouvelle direction, issue du rapprochement avec Pixium, déciderait de la stratégie à suivre. Mais les investisseurs individuels se sont emparés du sujet, en fantasmant sur le potentiel de cette approbation. Résultat, le cours a pris plus de 1000% en quelques jours pour un capitalisation qui a presque atteint les 400 millions de dollars.

Boursorama : Et c'est quand Second Sight a voulu profiter de cet engouement pour faire une augmentation de capital que le rapprochement est devenu impossible…
Lloyd Diamond :
Exactement, Second Sight  devait avoir notre approbation préalable pour lever des fonds et nous avons dit non. Je comprends cette volonté de chercher des liquidités sur le marché mais ce n'était pas la bonne façon de faire. Cette levée de fonds faisait qu'on ne respectait plus la parité structurée pour le rapprochement et entrainait de la dilution et cela retardait notre propre augmentation de capital. Ils ont tout de même décidé de le faire, contre notre avis et contre l'avis de la banque Oppenheimer qui gérait le rapprochement entre nos deux sociétés. Je ne pouvais pas mettre en risque Pixium et ses actionnaires dans ces conditions. Devant ce refus, ils ont décidé de rompre unilatéralement le protocole d'accord.

Boursorama : Vous allez exiger des pénalités pour cette violation de l'accord de rapprochement ?
Lloyd Diamond :
On va se défendre autant que possible. Comment vous le dites, il s'agit d'une infraction directe. Il faut préciser deux choses. D'une part le « memorandum of understanding » était de droit français, on peut donc envisager une action devant le tribunal de commerce. De plus, Second Sight a proposé 1 million de dollars en guise de pénalité mais c'est très inférieur aux 6 millions d'euros que nous réclamons.

Boursorama : L'objectif de ce rapprochement, c'était d'acquérir une « coquille vide » pour avoir accès au marché américain, est-ce que Pixium repart de zéro ?
Lloyd Diamond : Non, ce n'était pas une perte de temps, loin de là : nous avons a eu l'opportunité de discuter avec beaucoup d'investisseurs américains très intéressés par la technologie PRIMA et nous avons reçu de nombreuses marques d'intérêt et d'offres d'investissement. Maintenant nous devons trouver le bon chemin.  Nous étudions deux ou trois possibilités : celle de la cotation directe, une autre RTO (reverse takeover) en rachetant une coquille vide ou encore un SPAC même si je ne suis pas sûr que ce soit la solution à privilégier pour Pixium.

Boursorama : La cotation est Nasdaq est souvent présentée comme le Graal par les biotechs / medtechs françaises et pourtant, les montants levés sont souvent décevants, le cours est ensuite  peu animé alors que le coût récurrent est lui bien réel. En termes plus simples, est-ce qu'il est si intéressant que ça d'être côté au Nasdaq pour une medtech française ?
Lloyd Diamond :
Vous avez raison. Pour moi l'histoire commence avec les investisseurs d'origine. Ce serait intéressant d'ailleurs d'analyser le parcours des biotechs / medtechs sur le Nasdaq en se focalisant sur ce point. Au moment de la RTO ou de l'IPO, il faut être accompagné par des investisseurs qui ont l'intention d'accompagner la société dans la durée et que la première augmentation de capital soit suffisante pour amener l'entreprise jusqu'au prochain milestone.  Aujourd'hui faire une opération ponctuelle sur le Nasdaq, c'est possible parce qu'il y a tellement de cash que les investisseurs sont prêts à financer beaucoup de dossiers. Mais ce n'est pas une garantie de succès sur le long terme. Avec Pixium, les milestones sont clairement définis, nous sommes dans notre dernière phase clinique, nous savons quand nous aurons les résultats, quand nous demanderons l'approbation si ceux-ci sont concluants.

Boursorama : Pour vous, cette opération avortée n'a donc pas de conséquence sérieuse dans la stratégie de Pixium ?
Lloyd Diamond :
Non, cela ne va pas nous empêcher d'avancer, même s'il n'y avait pas eu ce revirement, nous gardions bien en tête qu'une opération de ce genre n'est jamais requise et qu'elle demande l'adhésion des actionnaires des deux côtés.  Nous avons tout de même un peu de flexibilité et assez de cash pour aller au moins jusqu'à la fin de l'année. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, nous annoncerons lors de notre assemblée générale qui se tiendra fin mai les grandes orientations que nous prendrons pour le financement de Pixium.

Boursorama : L'objectif réaffirmé de Pixium, c'est de boucler dans les meilleurs délais l'étude pivot PRIMAvera ?
Lloyd Diamond :
Absolument, nous avons annoncé le 7 avril la réussite de la première implantation chez un patient de son Système Prima. L'objectif est d'accélérer le recrutement des patients et de poursuivre les discussions avec la FDA afin de bien valider les contours de notre projet.

Propos recuellis par Laurent Grassin

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