M. Biden sélectionne 7 centres d'hydrogène dans 16 États pour des subventions américaines d'un montant de 7 milliards de dollars

information fournie par Reuters •13/10/2023 à 15:10

(Ajoute des détails sur les entreprises impliquées dans les paragraphes 2, 10 et 11) par Valerie Volcovici et Jarrett Renshaw

13 octobre (Reuters) - Leprésident Joe Biden annoncera vendredi à Philadelphie les bénéficiaires de 7 milliards de dollars de subventions fédérales pour le développement de centres régionaux de l'hydrogène, faisant ainsi progresser un élément clé du plan plus large de son administration visant à décarboniser l'économie américaine.

Sept projets de centres impliquant des entreprises allant d'Exxon Mobil XOM.N à Amazon AMZN.O ont été sélectionnés, et leurs projets couvrent 16 États, de la Pennsylvanie à la Californie. Le programme vise à relancer la production d'"hydrogène propre" ainsi que l'infrastructure nécessaire pour l'acheminer vers les utilisateurs industriels tels que les aciéries et les cimenteries.

Quelque 79 propositions avaient initialement été déposées pour obtenir des fonds.

"Les centres régionaux d'hydrogène donneront le coup d'envoi d'un réseau national de production d'hydrogène propre, de consommateurs et d'infrastructures connectées nécessaires, tout en soutenant la production, le stockage, la livraison et l'utilisation finale de l'hydrogène propre", a déclaré un haut fonctionnaire de l'administration.

L'hydrogène est produit par électrolyse de l'eau, et le combustible peut être considéré comme propre - ou à faibles émissions - s'il est produit à partir d'énergies renouvelables, d'énergie nucléaire ou de gaz naturel associé à une technologie de capture du carbone.

L'administration Biden s'est fixé pour objectif de porter la production d'hydrogène propre à 10 millions detonnes métriques d'ici à 2030 et à 50 millions d'ici à 2050, soit cinq fois plus qu'aujourd'hui, et considère ce carburant comme une option idéale pour réduire les émissions des utilisateurs industriels difficiles à décarboniser.

Les représentants de l'industrie ont exprimé des inquiétudes quant à l'économie d'un développement rapide, citant les taux d'intérêt élevés, l'inflation et l'incertitude concernant l'obtention des permis et l'accès à des subventions fédérales supplémentaires.

La sélection des centres va maintenant donner le coup d'envoi d'un long processus qui comprend plusieurs phases, de la conception et du développement à l'obtention des permis, au financement et à la construction.

Les plateformes sélectionnées desserviront les États du Middle Atlantic, des Appalaches, du Midwest, du Minnesota et des Plaines, la côte du Golfe, le nord-ouest du Pacifique et la Californie. Les deux projets les plus importants comprennent 1,2 milliard de dollars chacun pour le Texas et la Californie - le premier étant un géant du pétrole et l'autre un leader de l'énergie verte.

Le pôle texan, appelé HyVelocity Gulf Coast hub, est dirigé par des acteurs industriels majeurs, notamment Exxon, Chevron Corp

CVX.N , Air Liquide, Mitsubishi Power Americas, Orsted, AES Corp AES.N et Sempra Infrastructure. Amazon figure parmi les utilisateurs finaux prévus de la plate-forme.

Amazon, Mitsubishi et Air Liquide sont également partenaires de la plateforme gagnante du nord-ouest du Pacifique, aux côtés de Fortescue Future Industries et des services publics locaux Portland General Electric et Puget Sound Energy.

Chacun des projets proposés implique des dizaines de partenaires, depuis les entreprises énergétiques jusqu'aux gouvernements locaux et nationaux.

Les fonctionnaires de l'administration ont présenté ce programme comme l'un des plus importants investissements jamais réalisés dans l'industrie manufacturière propre aux États-Unis. Les subventions devraient permettre de mobiliser plus de 40 milliards de dollars d'investissements privés, de créer des dizaines de milliers d'emplois et de mettre en place une économie nationale de l'hydrogène.

"Cet investissement fédéral est important parce qu'il complète et débloque une grande partie des investissements privés et des investissements des États", a déclaré Chris Hannan, président du State Building and Construction Trades Council of California, partenaire du pôle ARCHES, qui figure parmi les bénéficiaires.

"Cela lance le processus de réduction du coût de l'hydrogène", a-t-il ajouté.

Les acteurs de l'industrie américaine de l'hydrogène attendent également des directives du département du Trésor sur la manière d'accéder aux subventions supplémentaires créées par la loi sur la réduction de l'inflation de l'année dernière. Ces règles sont attendues pour la fin de l'année.

Les écologistes souhaitent que le Trésor exige que les crédits d'impôt, d'une valeur maximale de 100 milliards de dollars, ne soient accordés qu'aux producteurs d'hydrogène qui utilisent de nouvelles sources d'électricité propre au lieu d'exploiter l'énergie déjà présente sur le réseau.

"Nous avons besoin de garde-fous rigoureux pour nous assurer que l'hydrogène américain ne crée pas de désordre en matière d'émissions et que nous ne subventionnons pas un hydrogène qui n'est propre que de nom", a déclaré Rachel Fakhry, directrice politique pour les technologies émergentes au Natural Resources Defense Council (Conseil de défense des ressources naturelles).

La plupart des centres sélectionnés prévoient l'utilisation du gaz naturel pour alimenter la production d'hydrogène, qui, selon les fonctionnaires de l'administration, devrait être équipé d'une technologie de capture du carbone pour être éligible.