La « respiration » boursière que nous attendons depuis un mois ne se produit pas. La résistance sur les marchés est elle devenue support? Eléments de réponse
La « respiration » boursière que nous attendons depuis un mois ne se produit pas. Le cours des actions poursuit sa progression imperturbable. Contrairement à nos anticipations, le rebond technique s'est bien transformé en retournement haussier, puisque désormais le cours du CAC 40 est supérieur à sa moyenne mobile un an. Cette résistance est devenue support, le retournement est bien construit.
Source : Factset et VALQUANT EXPERTYSE
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Pour comprendre ce mouvement et essayer d'anticiper l'évolution future du CAC 40, nous proposons plusieurs réflexions :
1. La forte hausse depuis la fin de l‘année dernière est favorisée par la saisonnalité des marchés, qui est bien orientée en début d'année. En effet, en moyenne sur les 69 dernières années, les 4 premiers mois calendaires de l'année sont les plus haussiers. Notamment, avril qui vient de commencer, est en fait le mois le plus favorable sur les marchés d'actions.
Source : Factset et VALQUANT EXPERTYSE
2. Il faut admettre que les banques centrales continuent à souffler le chaud sur les marchés. Un nouveau gouverneur de la banque centrale américaine, M. Moore, vient d'être nommé par M. Trump. C'est une « colombe parmi les colombes », puisqu'il souhaite une baisse des taux dès le mois de septembre de cette année. C'est dire que le revirement de la Fed est désormais complet : d'une anticipation de 2 à 4 hausses de taux en 2019 encore envisagées jusque décembre dernier, désormais il faut s'attendre à une baisse des taux ! Ce phénomène couplé aux annonces faites par certains officiels de la BCE, explique la nouvelle chute des taux observée récemment. Elle permet de considérer que l'hyper liquidité est bien confirmée, avec le passage sous zéro des taux allemands à 10 ans. Aux USA, la baisse est aussi impressionnante, sous 2,5%.
3. Evolution du repli du taux des emprunts d'Etat à 10 ans
Source : Factset et VALQUANT EXPERTYSE
4. La question se pose finalement de savoir si les phénomènes monétaires et financiers déterminent le cycle réel, et pas l'inverse. Le fait que les taux d'intérêt soient devenus structurellement inférieurs au taux de croissance de l'économie, constituent un moteur favorable à la croissance. Cette situation n'est pas seulement à l'origine du monde de bulles et de krachs qui est le nôtre depuis 20 ans, elle pourrait finalement contribuer à la croissance elle-même …
Source : Factset et VALQUANT EXPERTYSE
Cette inversion de la causalité explique pourquoi nous nous avons tout, tout de suite.
Nous profitons tout de suite du « carburant » prévu en cas de crise grave, (le volteface des banques centrales ), alors que la croissance des bénéfices des entreprises demeure positive, malgré les révisions en baisse des derniers mois. Cela veut dire aussi que demain, nous n'aurons ni le carburant (la surprise que constitue le changement de politique monétaire) ni la croissance des bénéfices (le ralentissement économique associé à la hausse des couts des entreprises va finalement susciter un effet de ciseaux sur les bénéfices des entreprise …)
Vive l'instant ! Il ne durera plus très longtemps…
Le 2 AVRIL 2019
Eric GALIEGUE,
Président de VALQUANT EXPERTYSE
Président du Cercle des Analystes Indépendants
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