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Maxence Dhoury, Portzamparc : "Nous faisons partie de ceux qui pensent que la crise va amplifier sur le long terme des grandes tendances déjà à l'œuvre"
information fournie par Boursorama 06/07/2020 à 09:25

Sarah  Belhadi
Sarah  Belhadi

Sarah Belhadi

BoursoBank

Chef de rubrique Bourse

Crédit Photo : BNP Paribas, Portzamparc

Crédit Photo : BNP Paribas, Portzamparc

Trois questions à Maxence DHOURY, co-responsable de l'analyse financière chez Portzamparc, spécialiste des petites et moyennes valeurs

Retrouvez également la liste Convictions du second semestre du bureau d'analyses

Quel bilan peut-on tirer de ce premier semestre pour les petites et moyennes valeurs ?

Ce semestre revêt évidemment un caractère inédit ponctué par plusieurs séquences. Le début d'année a été marqué par les premiers effets de la crise du Covid-19 en Chine avec des conséquences boursières uniquement sur les sociétés présentes dans le pays (GL Events par exemple). A l'époque, nous estimions à tort que l'impact serait limité géographiquement comme ce fut le cas avec l'épidémie de Sras au début des années 2000. Les risques ont ainsi été minimisés.

L'arrivée de la pandémie en Europe a changé notre vision. Les sociétés, analystes et investisseurs ont progressivement dégradé leurs attentes, au fur et à mesure de l'extension du confinement à de nouveaux pays et à son allongement dans le temps. De notre côté, nous avons travaillé sur plusieurs scénarios avec une réévaluation régulière en fonction de l'évolution de la situation. Depuis le redémarrage mi-mai, nous sommes entrés dans une phase de stabilisation des projections financières. La visibilité sur la demande future adressée aux sociétés demeure néanmoins limitée : attentisme des entreprises pour investir, évolution des comportements et impact macroéconomique de la hausse du chômage. Dans ces conditions, la majorité des entreprises ne sont pas encore en capacité de formuler des objectifs.

Face à la crise, nous constatons toutefois que les petites et moyennes valeurs, historiquement plus vulnérables que les grandes valeurs dans les phases de krach boursier, ont finalement plutôt bien résisté au choc. Ainsi, le CAC 40, le CAC Mid 60 et le CAC Small accusent une baisse très similaire sur le premier semestre, autour de 17%. Parmi d'autres facteurs comme la composition sectorielle des indices, il faut noter que les valeurs moyennes avaient sous-performé les grandes en 2018 et 2019. Leurs niveaux de valorisation étaient donc moins exigeants, ce qui a permis d'amortir la chute.

Vous avez constaté que cette première partie de l'année a paradoxalement donné lieu à un rebond de la liquidité sur les valeurs moyennes…

Après plusieurs années de fort enthousiasme des investisseurs sur cette classe d'actifs jusqu'à l'été 2018, nous avons constaté un phénomène de décollecte quasi-continue sur les fonds spécialisés, laissant penser que cette classe d'actifs était à l'époque sur-représentée dans le portefeuille des investisseurs. Ce phénomène s'était doublé d'un fort recul des volumes de transactions, qui ont été divisés par plus de deux sur le CAC Small pour tomber aux environs de 50 millions d'euros par jour au cours de 2019. Nous semblons désormais être entrés dans une nouvelle phase avec un rebond de la liquidité quotidienne à plus de 70 millions d'euros en 2020 et des fonds spécialisés qui collectent de nouveau régulièrement depuis deux mois, signe que les investisseurs retrouvent de l'appétit pour ces valeurs.

Quelles sont les perspectives de croissance des mid and small post-Covid-19 ?

Nous faisons partie de ceux qui pensent que la crise va amplifier sur le long-terme des grandes tendances déjà à l'œuvre. La nécessité de verdir davantage tout un panel de secteurs offre aux énergies renouvelables et aux valeurs positionnées sur la transition écologique de belles perspectives de croissance. Bien qu'affecté à très court-terme, le segment des services numériques a également été projeté sur le devant de la scène avec la crise du Covid-19. La généralisation du télétravail, la dépendance croissante aux outils numériques et les questions relatives à la cybersécurité devraient être porteurs à moyen-terme.

De manière plus générale, beaucoup de valeurs moyennes développent des positions de leadership dans des niches très spécialisées, ce qui leur offre un potentiel de croissance à long terme malgré les soubresauts de la crise. En outre, certaines ont su saisir des opportunités créées par la crise sanitaire, comme Chargeurs (ndlr, dans la sélection Convictions du second semestre). Attention toutefois à ne pas céder à l'effet de mode autour de la santé, avec des annonces liées au Covid qui ont souvent enflammé les cours de bourse des sociétés concernées. Prenons l'exemple du diagnostic où beaucoup se lancent dans la course. Les besoins sont colossaux mais, in fine, nous estimons que ce seront les leaders du marché, déjà bien positionnés, qui seront les grands gagnants.

Propos recueillis par S.B

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