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Mobilité bancaire et banques en ligne : quels impacts pour les valeurs bancaires ?
information fournie par Le Cercle des économistes 13/02/2017 à 11:00

Mobilité bancaire et banques en ligne : quels impacts pour les valeurs bancaires ?

Mobilité bancaire et banques en ligne : quels impacts pour les valeurs bancaires ?

Alors que la dérégulation du secteur bancaire est en marche outre-Atlantique par la volonté de Donald Trump, sur le Vieux continent, les banques doivent gérer les assauts de la numérisation et les nouveaux services clients. Selon Bertrand Jacquillat, ces défis à relever auront un impact indéniable sur les valeurs bancaires.

Tous ceux qui ont déjà vécu l’expérience peuvent en témoigner : il faut s’armer d’une bonne dose de patience pour passer d’une banque à une autre, avec toutes les tracasseries des transferts de domiciliation bancaire (sécu, EDF, livrets…). Jusqu’au 6 février dernier, date à laquelle s’est mise en place la mobilité bancaire prévue par la loi Macron, les activés financières étaient concentrées entre les mains de six grands groupes bancaires. Seulement 4.5% des Français changeaient de banque chaque année, un chiffre très en-deçà de la norme européenne qui affiche un taux d’attrition annuel de 11%.

Maintenant, les banques françaises doivent prendre à leur charge les formalités administratives nécessaires au changement d’établissement, en lieu et place de leurs nouveaux clients. Cette nouvelle disposition va accroître la concurrence au sein du secteur bancaire et contribuer à la baisse des frais bancaires, dont le niveau, jugé élevé par les consommateurs, est donné comme principal motif pour changer de banque.

Selon une enquête d’Opinion Way, cette nouvelle disposition réglementaire multiplierait par quatre la proportion des clients envisageant un transfert de compte. Et, bonne nouvelle pour les banques, tous les clients ne devraient pas se précipiter puisque cette nouvelle disposition ne concerne que la mobilité des comptes courants, le coût du transfert des contrats d’assurance vie, des comptes-titres, des livrets d’épargne devant continuer à être pris en charge par les clients.

Mais il n’y a pas que la réglementation qui mette en question l’oligopole bancaire français, il y a aussi la technologie qui est aux activités bancaires ce que le réchauffement climatique est au mix énergétique : un puissant facteur de disruption. Elle affecte particulièrement le comportement bancaire des jeunes qui sont par ailleurs la cible privilégiée des transferts de compte, car ils n’ont souvent que des produits simples et pas d’attachement particulier à leur conseiller.

Les grands gagnants pourraient donc être les banques en ligne, entièrement gérées par internet, qui, à fin 2016, avaient capté plus de 3 millions de clients au travers des six principales : ING Direct et Boursorama, les plus anciennes qui comptent à ce jour chacune plus d’un million de clients, aux côtés de Fortuneo, Hellobank, Monabanq et BforBank, qui toutes appartiennent à un groupe bancaire.

Mais le big bang bancaire  ne fait que commencer, d’autant qu’il est aussi ailleurs, il est dans la vague digitale qui n’a pas fini de transformer les habitudes des particuliers.  La banque ne se fait plus en agence, elle se fait chez soi, en magasin, dans les bureaux de tabac, sur Internet, sur son smartphone ou entre « pairs » sur des plateformes de prêts participatifs. L’activité financière est traitée non seulement par les banques traditionnelles ou en ligne mais aussi par des opérateurs Telecom (Orange), demain par les géants de la high tech.

La loi Macron aura quelques effets sur la concurrence mais la lame de fond est déjà en marche, qui bouleverse le monde, avec l’apparition de nombreuses start up, les Fintech, qui se glissent dans les interstices du marché. L’accélération du changement est technologique et permanente et les banques traditionnelles  s’adaptent à marche forcée à ce nouvel environnement qui affecte leur valorisation, en baisse, et inférieure à la valeur de leurs fonds propres.  Mais dans ce secteur comme dans d’autres, ces bouleversements font un heureux, le consommateur.

Bertrand Jacquillat

Professeur Emérite à Sciences-Po Paris

Président directeur général d’Associés en Finance

Membre du Cercle des économistes

1 commentaire

  • 13 février 11:04

    ou est la reonse a la questiond e depart ?


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