(Actualisé tout du long avec émissaire de l'UE, déclarations supplémentaires, précisions; photo à disposition)
par Francois Murphy
VIENNE, 2 juin (Reuters) - L'émissaire de l'Union européenne coordonnant les discussions visant à relancer l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien a exprimé mercredi son optimisme sur une issue favorable lors du prochain cycle de pourparlers, qui doit débuter la semaine prochaine, même si d'autres diplomates se sont montrés plus mesurés.
"Je suis sûr que le prochain cycle sera celui lors duquel nous obtiendrons enfin un accord", a dit Enrique Mora aux journalistes alors que prenait fin mercredi soir dans la capitale autrichienne Vienne un cinquième cycle de discussions.
De hauts diplomates des pays européens signataires du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPoA en anglais) - France, Royaume-Uni et Allemagne - se sont toutefois montrés plus prudents.
"Nous continuons d'effectuer des progrès et des parties importantes d'un futur accord ont désormais été complétées, mais les décisions les plus difficiles sont devant nous", ont dit les "E3" dans un communiqué.
"Nous travaillons sur le principe que rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", ont-ils ajouté. "Nous comprenons que le temps n'est l'allié de personne. L'heure de la décision approche. Nous nous réunirons à nouveau la semaine prochaine".
Plus tôt, deux diplomates ont indiqué que les discussions, débutées en avril, devaient être ajournées pour une semaine et reprendre jeudi 10 avril - une date cependant pas encore inscrite dans le marbre, ont-ils précisé.
Ce calendrier laisserait aux parties toujours prenantes du PAGC - Iran, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne et Union européenne - seulement huit jours pour s'entendre avant l'élection présidentielle en Iran.
Selon des délégués, un accord est toujours possible avant le scrutin qui devrait déboucher sur l'arrivée au pouvoir à Téhéran d'un partisan d'une ligne dure avec l'Occident, mais cette hypothèse s'amenuise au fil des jours.
Les réunions organisées à Vienne servent de plateforme à des discussions indirectes entre l'Iran et les Etats-Unis, dont l'ancien président Donald Trump a dénoncé l'accord en mai 2018 et rétabli des sanctions contre Téhéran, poussant ce dernier à s'affranchir par étapes des termes du PAGC.
En amont de la réunion de mercredi soir, le négociateur en chef de l'Iran sur le nucléaire avait fait état d'obstacles à un retour dans le cadre de l'accord mais assuré que ceux-ci n'étaient pas insurmontables.
"Les divergences ont atteint un point où tout le monde pense qu'elles ne sont pas insolubles", a déclaré Abbas Araqchi à la télévision publique iranienne. "Mais les détails sont importants et il est important que les positions fermes de l'Iran soient observées", a-t-il ajouté.
A Washington, une porte-parole du département d'Etat américain a indiqué que "certains progrès ont été effectués" mais que le processus ne serait ni simple, ni rapide.
(avec Parisa Hafezi à Dubai; version française Jean Terzian)
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