( AFP / ERIC PIERMONT )
Orpea devra toutefois attendre, avant d'appliquer son projet, que la cour d'appel de Paris ait validé, "au plus tard le 13 novembre", un dernier point de la procédure.
Une "étape fondamentale" pour Orpea. Lundi 24 juillet, la justice commerciale a donné son feu vert au plan de sauvegarde du géant des maisons de retraite : le groupe devrait pouvoir, à partir de novembre, effacer une partie de sa dette et passer sous le contrôle d'un groupement d'actionnaires mené par la Caisse des Dépôts.
Le tribunal de commerce de Nanterre a rejeté l'ensemble des requêtes déposées par des créanciers et des actionnaires minoritaires et a donc validé le plan de l'actuelle direction de l'entreprise, selon la décision consultée par l'AFP. Orpea devra toutefois attendre, avant d'appliquer son projet, que la cour d'appel de Paris ait validé, "au plus tard le 13 novembre", un dernier point de la procédure, à savoir l'autorisation donnée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) de procéder à la restructuration sans passer par une offre publique d'achat (OPA). La justice a validé ce point en première instance, mais des opposants ont fait appel. Une audience devant la cour d'appel est prévue le 5 octobre.
Le plan prévoit notamment la transformation de 3,8 milliards d'euros de dettes des créanciers non sécurisés en actions. La dette nette d'Orpea sera ainsi réduite de 60%. A l'issue des opérations, le groupement mené par la Caisse des dépôts, bras financier de l’État, avec la Maif, CNP et MACSF (Mutuelle des professionnels de santé) devrait prendre 50,2% du capital par le biais d'une augmentation de capital de 1,55 milliard d'euros.
Pour le dirigeant, l'important est d'abord de restaurer la qualité — "la rentabilité viendra ensuite"
La décision rendue lundi constitue une "étape fondamentale" pour qu'Orpea retrouve l'équilibre financier et puisse ainsi se consacrer à ses "priorités", à savoir le "bien-être" de ses 76.000 salariés (dont 28.000 en France), ainsi que de ses résidents et patients, a commenté auprès de l'AFP le directeur général Laurent Guillot. "Je ne vois pas d'opposition entre profitabilité et qualité", a ajouté le dirigeant, pour qui l'important est d'abord de restaurer la qualité — "la rentabilité viendra ensuite".
Plombé par une stratégie d'achats immobiliers massifs notamment à l'international, Orpea s'est retrouvé en grande difficulté financière dans le sillage de la publication du livre "les Fossoyeurs" en janvier 2022. Le journaliste Victor Castanet y révélait les malversations financières de l'ancienne direction et les mauvais traitements infligés aux résidents et aux salariés. "La réputation de l'entreprise a été entachée, clairement", d'où "une baisse du taux d'occupation début 2022", mais "nous allons tout faire pour que ça s'estompe et on commence à en voir les premiers résultats", a assuré Laurent Guillot, arrivé au sein d'Orpea après le scandale.
"Le moment venu", l'entreprise, parce qu'elle "a changé et est encore en train de changer", pourrait prendre un nouveau nom, peut-être au premier trimestre 2024, selon le directeur général.
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