La semaine s'annonce chargée pour les investisseurs entre la guerre commerciale de Donald Trump, le cessez-le-feu chancelant au Moyen-Orient, celui espéré en Ukraine et les banques centrales asiatiques et britannique.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ GUERRE ET PAIX
Le sort des deux conflits majeurs actuels de la planète pourrait bientôt être scellé avec l'intervention du président américain Donald Trump.
La journée de samedi pourrait être décisive pour le fragile cessez-le-feu de 43 jours entre Israël et le Hamas, la trêve dépendant de la prochaine libération par le Hamas d'un groupe d'otages israéliens dans les délais.
Les deux parties s'accusent mutuellement de violer cet accord d'ores et déjà ébranlé par le plan de Donald Trump visant à faire disparaître Gaza pour créer une "Riviera du Moyen-Orient".
Il y a aussi la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Le président américain a jeté les bases d'un probable échange lors de longues discussions avec ses homologues ukrainien et russe alors que les marchés européens ont été soutenus par les espoirs de paix.
2/ L'OR VERS LES SOMMETS
Rien ne semble pouvoir arrêter l'envolée de l'or XAU= alors que la classique relation "inverse" avec le dollar, où le prix de l'or baisse quand la monnaie américaine se renforce, semble révolue.
L'or profite de sa qualité de valeur refuge alors que la politique de Donald Trump bouleverse le commerce mondial, les flux financiers et la géopolitique. Trois éléments qui devraient être au centre des discussions du G20 des 20 et 21 février, où Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, brillera par son absence.
Les banques centrales achètent de l'or, en partie pour diversifier leurs réserves et y inclure moins de dollars, tandis que les négociants américains accumulent des réserves par crainte de futurs droits de douane de Donald Trump sur le précieux métal.
Les investisseurs s'interrogent sur la probabilité que l'once d'or, qui s'est envolé pour atteindre environ 3.000 dollars avec une hausse de plus de 10% depuis l'élection américaine, dépasse les 4.000 dollars ?
3/ SANTÉ DU CONSOMMATEUR AMÉRICAIN
Les résultats trimestriels de Walmart, publiés jeudi, devraient éclairer sur la santé du consommateur américain, alors que Wall Street s'inquiète d'une forte inflation. Ils pourraient mettre en évidence les conséquences de la hausse des prix sur les comportements d'achat et donner un aperçu des retombées potentielles des tarifs douaniers de Donald Trump.
Home Depot, TJX Cos et Target, d'autres détaillants américains, publieront leurs résultats dans les prochaines semaines tandis que les entreprises du S&P 500 devraient avoir augmenté leurs bénéfices au quatrième trimestre de 15,1% par rapport à l'année précédente, contre des attentes de +9,6% au 1er janvier, selon LSEG.
Selon une récente enquête, le moral des consommateurs a chuté en février à son plus bas niveau depuis sept mois, tandis que les prévisions d'inflation ont grimpé en flèche. En janvier, les prix à la consommation aux États-Unis ont connu leur plus forte hausse depuis près d'un an et demi, selon les dernières données.
Il n'est donc pas étonnant que les paris sur une réduction des taux d'intérêt aux États-Unis soient revus à la baisse.
4/ DÉCISIONS DE POLITIQUE MONÉTAIRE
La semaine sera riche en termes d'actualité monétaire dans la région Asie-Pacifique, avec des décisions sur les taux en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Indonésie.
La Reserve Bank of Australia devrait réduire ses taux mardi avec prudence étant donné la bonne santé du marché du travail tout comme la Banque centrale de Nouvelle-Zélande qui devrait procéder à une nouvelle baise d'un demi-point de pourcentage.
En Indonésie, la situation est plus délicate. Après une baisse surprise des taux le mois dernier, les économistes s'attendent à ce que la Banque centrale d'Indonésie maintienne sa position, même si les récentes données relatives à l'inflation et à la croissance soulignent la nécessité d'un nouvel assouplissement.
5/ DONNÉES BRITANNIQUE
Les responsables de la Banque d'Angleterre (BoE) scruteront les données britanniques attendues la semaine prochaine après que l'institution a réduit son principal taux directeur à 4,5%.
L'inflation, qui sera publiée mercredi, est attendue en hausse à 3,2% en janvier, contre 2,5% en décembre, ce qui la porterait à plus d'un point de pourcentage au-dessus de son objectif de 2% et obligerait le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, à s'expliquer auprès de la Chancelière l'Echiquier Rachel Reeves après la réunion de mars sur les taux d'intérêt.
La BoE estime que l'inflation n'était que de 2,8% en janvier, mais qu'elle est en passe d'atteindre 3,7% au troisième trimestre en raison de facteurs ponctuels qui pourraient faire augmenter les prix réglementés de l'énergie, les factures d'eau, les tarifs des bus et les frais d'inscription dans les écoles privées.
Les données du marché du travail pour le quatrième trimestre, publiées mardi, sont également au centre de l'attention. L'économiste en chef de la BoE, Huw Pill, a qualifié la récente croissance de 6 % des salaires du secteur privé de "quelque peu aberrante" et a déclaré que les prévisions des entreprises concernant les augmentations de salaires de 3,7 % pour 2025 étaient encore trop élevées.
(Rédigé par Rae Wee à Singapour, Lewis Krauskopf et David Milliken à New York, Amanda Cooper et Marc Jones à Londre ; compilé par Dhara Ranasinghe ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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