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POINT HEBDO-Les marchés face à l'emploi US, le budget européen et les risques géopolitiques
information fournie par Reuters 01/12/2023 à 11:58

Un rapport clé sur l’emploi américain, une rencontre très attendue entre l’Union Européenne et la Chine - sur fond d’inquiétude sur les trajectoires économique et budgétaire des deux blocs - et le retour de l’appétit pour l’or rythmeront les marchés la semaine prochaine.

Tour d'horizon des perspectives de marché dans les prochains jours:

1) PAROLE CONTRE PAROLE

Le principal indicateur attendu la semaine prochaine sera le rapport sur l’emploi américain, publié vendredi, et qui constitue un indicateur clé de la santé du marché du travail et de l’état de l’économie.

Si cet indicateur s’inscrit dans la continuité des dernières données, qui montrent un ralentissement de l’activité et des tensions sur le marché du travail qui se dissipent, les investisseurs pourraient être encouragés à parier sur une baisse des taux de la Réserve fédérale encore plus rapide que prévu.

Mais le rapport risque de compliquer la tâche de la banque centrale, qui doit gérer les anticipations de marché en tenant un discours restrictif, tout en restant attentive aux objectifs de son double mandat - lutte contre l’inflation et soutien à l’emploi.

"Les marchés ont pris note des efforts de la Fed pour réorienter les anticipations des investisseurs après que les remarques du gouverneur Waller ont encouragé les intervenants de marché à parier sur davantage de baisses de taux", écrivent les stratégistes d’ING.

"Mais désormais, c’est la parole de la Fed contre les données publiées".

Les investisseurs ont choisi : les marchés monétaires suggèrent une baisse de 25 points de base dès mai. FEDWATCH

La période de "blackout", durant laquelle les responsables de politique monétaire ont interdiction de s’exprimer, et qui précède la réunion de politique monétaire de décembre, commence samedi 2 décembre et ne facilitera pas la gestion des anticipations de marché.

L'ISM des services et l'indicateur de confiance du Michigan aux Etats-Unis seront également publiés mardi et vendredi.

2) RENCONTRE AU SOMMET

L’Union européenne (UE) et la Chine se rencontreront le 7 décembre à l’occasion d’un sommet organisé par Pékin, le premier sous ce format depuis quatre ans.

Si la rencontre est attendue, il est à craindre que le sommet ne se termine sans avancées notables : l’exécutif européen a lancé une enquête sur les aides chinoises aux véhicules électriques, qu’elle pourrait étendre à d’autres secteurs, et la dernière rencontre entre les Etats-Unis et Pékin n’avait abouti à aucune avancée réelle.

La relation de dépendance réciproque qui lie Chine et UE ne suffira pas.

Certes, les exportations chinoises ont besoin d’un accès au marché unique, et une partie importante des investissements directs étrangers sont détenus par des entreprises européennes -ce qui, dans un contexte de repatriation des chaînes de production, représente un risque.

Par ailleurs, les échanges commerciaux entre l’Union européenne et la Chine totalisent 900 milliards de dollars, selon Natixis IM, 5% du PIB du bloc.

Malgré ces enjeux, "l’économie n’est plus une priorité pour les dirigeants chinois", constate Vincent Juvins, stratégiste marchés mondiaux chez JP Morgan AM, tandis que l’UE est de plus en plus sensible à la défense de ses intérêts - le Parlement européen a ainsi voté, en octobre, la mise en place d’un instrument "anti-coercition".

"Il existe un degré élevé d'incertitude quant aux futures relations économiques entre la Chine et l'Occident, d'autant plus qu'elles seront également déterminées par le résultat des futures élections aux États-Unis et en Europe", estime Alicia Garcia Herrero, chef économiste Asie-Pacifique chez Natixis IM.

"Mais elles seront sans doute moins intenses, car chaque partie prenante tentera de réduire sa dépendance aux autres".

3) PANIERS PERCÉS

Cette fois, c’est sûr : le "quoi qu’il en coûte" est terminé.

Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront vendredi pour décider des nouvelles règles budgétaires européennes, suspendues depuis 2020 mais qui doivent revenir en application l’an prochain.

Le ministre des Finances français, Bruno Le Maire, a prévenu qu’il faudrait encore quelques jours pour que la France et l’Allemagne s’accordent sur le degré de rigueur des nouvelles règles en matière de déficit et de dette.

Le contexte n’aide pas : les Pays-Bas viennent de placer le parti de Geert Wilders, opposé à l’UE, en tête des législatives, tandis que l’Allemagne est confrontée à une véritable crise budgétaire, le budget 2024 risquant de ne pas être finalisé avant janvier.

Un manque d’ambition pourrait se payer cher, en particulier pour les pays de la périphérie, alors même que les écarts de rendement demeurent pour le moment contenus, grâce notamment à des décisions encourageantes des agences de notation.

Même les Etats-Unis se sont astreints à une meilleure discipline fiscale : les volumes d’émissions ont été tels en octobre que la demande pour certaines souches s’est avérée insuffisante, forçant le pays à étaler davantage son programme de financement.

4) ACTIVITÉ ANÉMIQUE

Plusieurs indicateurs d’activité sont attendus en Chine, et pourraient confirmer le ralentissement de la reprise économique.

L’indicateur PMI des services, qui flirte déjà avec la contraction, et les chiffres de la balance commerciale seront publiés respectivement mardi et jeudi.

Une déception sur l’un ou l’autre indicateur serait de mauvais augure, car ce sont les services et la consommation privée qui ont tiré la reprise de l’activité depuis août.

"A court terme, la croissance devrait se stabiliser sans gagner davantage en vigueur. Les vents contraires restent en effet puissants", appuie Christine Peltier, économiste chez BNP Paribas, qui évoque la crise immobilière, la confiance entamée des ménages et le chômage des jeunes, et le cadre réglementaire contraignant dans les services.

Difficile de voir quel catalyseur précipitera la reprise.

"L’épargne accumulée en Chine est très importante, mais nous ne voyons pas quel élément déclencheur pourrait convaincre les consommateurs chinois de la dépenser", résume Vincent Juvins, qui prévoit une croissance du PIB chinois de 3,8% en 2024.

Selon les données du Bureau national des statistiques, l’épargne excédentaire atteindrait 3.800 milliards de yuan (486 milliards d’euros).

5) MÉDAILLE D’OR

L’or a retrouvé des couleurs, soutenu par les incertitudes géopolitiques, des achats forcés importants, destinés à clore des positions vendeuses, et une révision à la baisse de la trajectoire des taux de la Réserve fédérale.

Selon les chiffres du World Gold Hub, la performance à trois mois de l’or en dollars atteignait 4,37%, contre un repli de 1,97% pour un indice de matières premières diversifié et 4,79% pour l’indice MSCI US.

L’or, qui a retrouvé un plus haut depuis mai, pourrait donc continuer à progresser, en particulier si les données sur l’emploi américain ralentissent plus que prévu.

"Les marchés ne craignent plus une escalade du conflit israélo-palestinien, mais les achats de banques centrales demeurent importants, en particulier ceux de la banque centrale chinoise", remarque Ehsan Khoman, responsable de la recherche matières premières, ESG et marchés émergents chez MUFG.

"Dans ce contexte, l'or démontre ses mérites en tant que couverture du risque et protection de valeur".

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(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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