Bruno Le Maire à Berlin, en Allemagne, le 19 mars 2024. ( AFP / ODD ANDERSEN )
"C’est vital pour ces entreprises. EDF le met en œuvre", a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire lundi 25 mars, à l'issue de sa participation au comité exécutif d'EDF.
L'appel aura été entendu. Lundi 25 mars, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé que EDF s’engage à "renégocier les contrats" qui ont été signés avec les petites et moyennes entreprises et de taille intermédiaire, "au moment où les prix étaient au plus haut" pendant la crise énergétique.
"EDF s’est engagé à renégocier les contrats des TPE, PME, et ETI qui ont été signés au moment où les prix étaient au plus haut. C’est vital pour ces entreprises. EDF le met en œuvre", a indiqué Bruno Le Maire à l'issue de sa participation au comité exécutif d'EDF, une première pour un ministre depuis la nationalisation complète du groupe en juin 2023. Vendredi, devant la fédération des entreprises de boulangerie, le ministre avait assuré qu'il "passerait commande" au PDG Luc Rémont "de répondre entreprise par entreprise à cette nécessité de renégocier les contrats".
Des tarifs "injustement élevés", "totalement disproportionnés"
Plusieurs organisations professionnelles dénoncent les conditions tarifaires de sociétés qui restent liées à des contrats de fourniture d'électricité de deux ou trois ans signés en 2022, au plus fort de la flambée des prix de l'énergie, alors que les cours ont depuis nettement baissé.La Confédération des commerçants de France (CDF) avait demandé plus tôt lundi au ministre de réunir les fournisseurs d'électricité pour renégocier leurs prix, jugés "injustement élevés". La Confédération, qui réunit une vingtaine d'organisations de commerçants indépendants (fleuristes, habillement, marchés, libraires, buralistes, forains...), dénonçait dans un communiqué des prix de l'électricité "totalement disproportionnés par rapport aux tarifs réels du marché".
Cette demande fait suite à celle des hôteliers et restaurateurs. Le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) et l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) en avaient appelé à Bruno Le Maire le 12 février, pour renégocier les prix de leurs contrats d'électricité jugés "hors sol". Selon la CDF, qui dit représenter plus de 450.000 entreprises et un million de salariés, les fournisseurs d'électricité "refusent obstinément d'ajuster leurs tarifs malgré la baisse du coût de l'énergie". Les petits commerces du centre des villes seraient "contraints de supporter des tarifs d'énergie pouvant aller jusqu'à 350 euros le MWh alors que le tarif actuel du marché est inférieur à 90 euros le MWh", assure l'organisation. La CDF rappelle les "profits record" des électriciens en 2023 : EDF a fini l'année avec un bénéfice net de 10 milliards d'euros.
Les tarifs de l'électricité ont augmenté pour une majorité de Français le 1er février
D'après une enquête menée fin janvier par le GHR et l'UMIH, "plus de la moitié des professionnels (59%) restent tenus par des contrats d'approvisionnement en énergie à des prix extrêmement élevés, c'est-à-dire supérieurs à 180 euros le MWh alors que le prix du MWh a diminué depuis la fin 2022 et qu'il se situe à moins de la moitié de ce prix". "10 à 15% des professionnels seraient même liés par des contrats avec des tarifs dépassant les 350 euros le MWh", selon les deux syndicats.
Les tarifs de l'électricité ont augmenté pour une majorité de Français le 1er février, avec la fin du "bouclier tarifaire". Pour les petites entreprises, la hausse a été de 5,2 à 8% selon les contrats.
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