Le lot mis en lumière dans le cadre de cette vente n'est qu'une petite partie des enchères réalisées chaque année par l'Etat. Ces dernières ont rapporté 160 millions d'euros en 2024.

( AFP / LUDOVIC MARIN )
Pyramide de lingots d'or, voitures de grand luxe, sacs Vuitton, montres Rolex, vaisselle Hermès : dans une grande salle du ministère des Finances, l'Etat expose et vend aux enchères jeudi 30 janvier plus de 300 biens saisis chez des fraudeurs.
Les prix de mise en vente totalisent de 2,4 millions d'euros et le ministère espère en retirer "au moins 2,5 millions", a déclaré devant la presse la ministre des Comptes Publics Amélie de Montchalin avant le démarrage des enchères qui dureront toute la journée.
Derrière elle, garée dans la cour de Bercy, une Porsche GT3 RS vert pomme, star de la vente, éditée à seulement 800 exemplaires. Mise à prix à 120.000 euros, elle est partie à 133.000 euros.
"Ce qui est vendu aujourd'hui sont les biens les plus exceptionnels, mais l'Etat procède à des ventes aux enchères presque tous les jours: en 2024, 160 millions d'euros sont ainsi rentrés dans les caisses de l'Etat", précise la ministre. "Ce n'est qu'une petite partie des saisies : en 2024, 1,3 milliard d'euros d'actifs ont été saisis".
Quelque 400 particuliers étaient venus jeudi matin à Bercy en espérant la bonne affaire, mais aussi 4.000 enchérisseurs en ligne.
En pleine disette budgétaire, le ministère a voulu donner une visibilité maximale à cette opération. La vente est organisée par les enchères du Domaine (DNID) et l'Agrasc (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués).
23 lingots détenus par la même personne
"Tous ces objets font partie de saisies dans le cadre d'enquêtes menées par l'ONAF, l'Office national anti-fraude. Concrètement, on a des gens qui devaient de l'argent au fisc. Les jugements ne sont pas encore passés, mais l'Agrasc nous confie ces objets pour les vendre", a expliqué à l'AFP Stéphane Meijer, responsable des ventes de la DNID.
Parmi les lots, 23 lingots d'or d'un kilo, des accessoires pour enfants, de la vaisselle Hermès, une trentaine de vélos électriques... Tous appartiennent à une poignée de gros fraudeurs: ici est exposé le fruit de 14 enquêtes. "Et les lingots appartiennent à la même personne", souligne Virginie Gentile, secrétaire générale de l'Agrasc.
"C'est la criminalité du haut du spectre, avec des faits d'escroquerie, de contrebande, de fraude fiscale. Celui qui va importer, par exemple, une très grande quantité des véhicules en Allemagne et ne pas payer de TVA", explique le directeur de l'ONAF, Christophe Perruaux. "Notre obsession est de saisir pour montrer que le crime ne paie pas".
Mais parfois, les enquêteurs sont déçus: "ce ne sont que des contrefaçons", sourit Mme Gentile.
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer