
Un logo de Renault est visible à l'extérieur d'un concessionnaire automobile Renault à Arnhem
par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) -Deux ans après avoir assoupli leur alliance fondée deux décennies auparavant, Renault et Nissan ont annoncé lundi un nouvel assouplissement pour aider notamment au redressement du constructeur automobile japonais, chaque partenaire pouvant désormais abaisser à 10% sa participation croisée, contre 15% jusqu'à présent.
Le groupe au losange a également annoncé son intention de monter à 100% dans l'usine indienne co-détenue jusqu'ici à 49% par Renault et à 51% par Nissan afin de renforcer son propre développement à l'international, tandis que Nissan "serait libéré de son engagement à investir dans Ampere", l'entité électrique et logiciels de Renault, à laquelle il avait promis un investissement de 600 millions d'euros.
"Renault et Nissan ont regardé comment ils pouvaient s'aider, et comment ils pouvaient accroître la flexibilité de chaque partenaire", a dit le directeur financier de Renault Group, Duncan Minto, au cours d'une téléconférence.
"La décision d'aujourd'hui donne à Nissan une flexibilité supplémentaire, avec la possibilité pour lui de vendre des actifs et d'augmenter sa position de cash, ce qui est bénéfique à nos yeux à un moment où un plan de restructuration est engagé."
Renault a confirmé sa prévision d'un free cash flow supérieur ou égal à deux milliards d'euros en 2025 malgré un impact d'environ 200 millions lié à la reprise des parts de Nissan dans l'usine indienne, ainsi que son objectif d'une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7% cette année.
UNE NISSAN SUR BASE TWINGO CONFIRMEE
Prié de dire ce qu'il restait de l'alliance franco-japonaise alors que les projets communs en Inde et dans l'électrique étaient au coeur du rééquilibrage annoncé deux ans plus tôt, Duncan Minto a répondu que le partenariat était toujours bien vivant car les produits communs en Inde étaient maintenus, et que le projet d'une version pour Nissan de la future Renault Twingo électrique avait été confirmé.
Ce programme prévu pour 2026 viendra compléter d'autres partages en Europe, notamment sur la Micra dérivée de la nouvelle R5 électrique.
"Nissan s'engage à préserver la valeur et les bénéfices du partenariat stratégique au sein de l'alliance tout en mettant en œuvre des mesures de redressement pour améliorer son efficacité", a déclaré de son côté Ivan Espinosa, nouveau directeur général du constructeur automobile japonais, cité dans un communiqué.
Le groupe japonais a nommé début mars son directeur de la planification pour succéder à Makoto Uchida, qui était contesté après la détérioration des résultats du troisième constructeur automobile japonais et l'échec des négociations autour d'une fusion avec Honda <7267.T>.
Nissan, dont Renault est le principal actionnaire avec aujourd'hui 17,05% du capital détenu directement, est plombé depuis plusieurs années par des ventes en déclin et des remous au sein de sa direction, n'ayant jamais réellement réussi à se relever des secousses provoquées par la chute de Carlos Ghosn, architecte de l'alliance Renault-Nissan, accusé par le parquet de Tokyo de malversations financières qu'il dément.
L'amendement du nouvel accord d'alliance de 2023 et la résiliation de l’accord d'investissement de Nissan dans Ampere deviendront effectifs sous réserve de la réalisation de certaines conditions préalables, attendue d'ici fin mai 2025, ont ajouté Renault et Nissan dans leur communiqué.
(Rédigé par Gilles Guillaume, avec Daniel Leussink à Tokyo, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)
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