SANOFI SE PRÉPARE EN VUE DE L'IPO DE SES PRINCIPES ACTIFS
par Matthias Blamont, Gwénaëlle Barzic et Arno Schuetze
PARIS/FRANCFORT (Reuters) - Sanofi a commencé les préparatifs en vue d'une introduction en Bourse de ses activités de production des principes actifs pharmaceutiques (API), dans le cadre de sa nouvelle stratégie centrée sur les activités les plus rentables, a appris Reuters de plusieurs sources.
Le groupe pharmaceutique français a présenté en décembre dernier un plan mettant fin à ses recherches sur le diabète et les maladies cardiovasculaires dans le cadre d'une réorganisation qui doit lui permettre d'économiser deux milliards d'euros et dégager une marge opérationnelle de 30% d'ici 2022.
Le groupe a également annoncé en février son intention de créer une entité dédiée aux principes actifs entrant dans la composition d'un médicament, qui pourrait être cotée d'ici 2022.
Sanofi devrait commencer à l'automne sa tournée auprès de potentiels investisseurs tout en lançant les préparatifs en vue d'une cotation fin 2021 si tout se déroule comme prévu, ont précisé les sources.
L'entité API pourrait être valorisée entre un et deux milliards d'euros, selon les sources.
La banque d'investissement publique Bpifrance est impliquée dans les discussions et pourrait prendre une participation dans l'entitité de Sanofi, ont déclaré plusieurs sources.
Des investisseurs institutionnels, en Allemagne et en France, ont également été approchés et des discussions sont en cours, selon deux sources.
PROJET POLITIQUEMENT SENSIBLE
Le projet de Sanofi est politiquement sensible, le président Emmanuel Macron s'étant engagé à réduire la dépendance de la France aux importations de médicaments à la suite de la pandémie liée au nouveau coronavirus.
"Sanofi reste déterminé à réaliser (son) introduction en Bourse sur Euronext Paris comme prévu. Nous n'étudions aucune autre alternative financière", a déclaré un porte-parole du groupe.
La banque Rothschild, qui conseille Sanofi, n'a fait aucun commentaire. Bpifrance n'était pour sa part pas disponible dans l'immédiat.
"La scission de l'entité API est extrêmement complexe et prendra du temps. Sanofi pourrait décider de conserver les éléments les plus rentables. Le bénéfice réalisé par une division faisant cavalier seul dépendra également des contrats d'approvisionnement signés avec Sanofi", a expliqué l'une des sources.
En février, Sanofi avait déclaré vouloir conserver une participation minoritaire d'environ 30% dans le capital de la nouvelle société et devenir son client.
Il avait indiqué que son projet consisterait à rassembler les activités commerciales et de développement d'API avec six de ses sites de fabrication d'API au sein d'une nouvelle entreprise autonome: Brindisi (Italie), Francfort Chimie (Allemagne), Haverhill (Royaume-Uni), St-Aubin-lès-Elbeuf (France), Újpest (Hongrie) et Vertolaye (France).
Sanofi avait aussi déclaré que la nouvelle entité aurait son siège en France, compterait environ 3.100 employés et que son chiffre d'affaires devrait s'élever à environ un milliard d'euros d'ici à 2022, ce qui ferait d'elle le numéro deux du secteur derrière le suisse Lonza, sur un marché de 170 milliards de dollars où figurent nombre de fabricants indiens et chinois.
L'un des obstacles au projet consistera à définir le statut et les contrats de travail des salariés de la nouvelle entité, a indiqué l'une des sources.
Les relations entre les syndicats et la direction du groupe sont déjà tendues. Sanofi a annoncé le mois dernier son intention de supprimer jusqu'à 1.680 postes en Europe afin de réduire ses coûts et augmenter ses profits.
(Avec Pamela Barbaglia, version française Claude Chendjou)
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