( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ROB KIM )
Le groupe de spiritueux Rémy Cointreau , touché de plein fouet par le recul des ventes de ses cognacs, a vu son bénéfice net annuel chuter de 37%, mais mise sur un regain de vigueur dans les mois à venir, selon un communiqué publié jeudi.
"Dans un environnement complexe et marqué par une visibilité limitée sur ses principaux marchés, Rémy Cointreau anticipe une reprise graduelle de son activité au cours de l'année 2024-2025", débutée en avril, indique le groupe dans son communiqué.
Le premier semestre devrait encore être affecté par la "poursuite des ajustements de stocks dans la région Amériques", "une base de comparaison élevée" pour la région Asie-Pacifique et une "consommation en demi-teinte" dans la région Europe-Moyen Orient-Afrique, précise Rémy Cointreau.
Aux Etats-Unis, marché majeur pour l'entreprise, cette dernière ne prévoit pas de réelle reprise des ventes de cognac avant l'automne, ce qui est "plus tardif que ce que nous avions anticipé", a déclaré le directeur général du groupe, Eric Vallat, lors d'un point avec les journalistes.
Rémy Cointreau ne prévoit pas pour autant d'y baisser ses prix pour relancer les ventes.
"Le futur de notre activité, les spiritueux, est-ce vraiment plus de volume, vendu moins cher? Je ne crois pas", a justifié Eric Vallat.
"C'est pourquoi nous ne voulons pas faire de compromis sur les prix, d'autant que nous sommes en avance sur nos objectifs pour 2030 et que, même si l'année passée a été compliquée, elle reste la troisième meilleure année (en termes de résultats financiers) dans l'histoire de Rémy Cointreau", a-t-il ajouté.
Il s'est félicité d'avoir les membres d'une même famille comme actionnaire de référence, "qui se concentre sur le long terme, pas sur les trois prochains mois".
La situation actuelle a toutefois "mis en avant la nécessité de mieux balancer notre activité sur le long terme" et d'investir dans des pays comme l'Inde, le Nigeria, certains pays d'Asie du Sud-Est, a aussi indiqué le directeur général.
A court terme, pour maintenir sa rentabilité, le groupe prévoit notamment "une hausse mesurée et sélective de ses prix" et "un strict contrôle de ses coûts de structure".
Lors de son exercice décalé, clos fin mars, l'entreprise, qui commercialise aussi la liqueur Cointreau, le rhum Mount Gay ou le gin The Botanist, a dégagé un bénéfice net annuel de 185 millions d'euros, contre 294 millions l'année précédente. Cela représentait alors un résultat record, dopé par la reprise des ventes de spiritueux après la pandémie de Covid.
Mais ses ventes se sont ensuite essoufflées, notamment du côté des grossistes aux Etats-Unis qui avaient constitué des stocks importants.
Rémy Cointreau avait déjà annoncé que son chiffre d'affaires 2023-2024 avait reculé de 23%, à 1,19 milliard d'euros.
Sa marge opérationnelle courante s'est repliée sur la période, passant de 27,7% à 25,5%.
Le groupe met notamment en avant la hausse de ses coûts de production, qui avait été partiellement compensée par l'augmentation des prix réalisée en avril 2023. Il a toutefois réduit l'ensemble de ses coûts plus que prévu, de 145 millions d'euros contre 100 millions attendus.
A l'ouverture de la Bourse de Paris, l'action prenait 4,1%, à 86,80 euros.
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