(Actualisé avec citation AG, précisions)
par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari
Stellantis STLAM.MI a établi une liste de cinq candidats pour succéder à Carlos Tavares dans la dernière ligne droite du processus de recrutement de son nouveau directeur général, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier.
Depuis la démission brutale de l'homme fort du groupe aux 14 marques en décembre dernier, après une dégradation spectaculaire des ventes et des résultats ainsi que des relations avec les actionnaires, les sous-traitants, les concessionnaires et les salariés, le constructeur né de la fusion entre PSA et FCA a pré-sélectionné deux candidats internes, le patron italien de l'Amérique du Nord Antonio Filosa et le directeur français des Achats mondiaux Maxime Picat.
"Il y a deux candidats internes (...) et le conseil d'administration a auditionné trois candidatures externes, ça suit son cours", a dit une des sources.
Aucune des deux n'a donné d'indication sur l'identité ou le profil des trois hommes auditionnés.
Stellantis, qui tient son assemblée générale annuelle mardi après-midi à Amsterdam, a refusé de faire un commentaire.
En préambule de l'évènement, John Elkann, président du groupe et à la tête du comité exécutif intérimaire, a confirmé que le calendrier pour la nomination du nouveau directeur général était le premier semestre 2025.
Il a salué le travail du comité intérimaire pour corriger les erreurs commerciales qui ont conduit à un gonflement des stocks et à des pertes de parts de marché, à la fois en Amérique du Nord et en Europe. "Des mesures importantes et décisives ont été prises pour garantir que Stellantis soit dans la position la plus forte quand notre nouveau directeur général sera nommé", a-t-il ajouté.
À l'AG, les actionnaires de Stellantis se sont prononcés à 66,9% en faveur de l'enveloppe finale de rémunération de 35 millions d'euros proposée pour Carlos Tavares, un montant qui inclut des indemnités de départ et dix millions d'euros de bonus correspondant à la réalisation d'un certain nombre d'objectifs.
Artisan du redressement de PSA, puis d'Opel, et l'un des architectes de Stellantis, l'ex-directeur général a incarné plusieurs années d'affilée la réussite d'un groupe aux marges records, jusqu'à sa sortie de route de 2024.
Le montant de sa dernière rémunération a ainsi suscité une controverse chez les syndicats, la CFDT parlant en février des "adieux indécents" de Carlos Tavares.
L'action Stellantis a encore perdu plus de 35% de sa valeur depuis le début de l'année. Le titre a touché ce mois-ci un plus bas historique depuis la création du groupe en 2021, à 7,51 euros, alors qu'il se négociait à plus de 25 euros un an plus tôt.
(Reportage Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari, avec Florence Loève, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)
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