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Suez: Le conseil rejette le projet Veolia, recherche d'un plan B
information fournie par Reuters 10/09/2020 à 18:41

SUEZ: LE CONSEIL REJETTE LE PROJET VEOLIA, RECHERCHE D'UN PLAN B

SUEZ: LE CONSEIL REJETTE LE PROJET VEOLIA, RECHERCHE D'UN PLAN B

par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration de Suez a annoncé jeudi qu'il rejetait l'offre "hostile et opportuniste" de Veolia et qu'il soutenait la direction dans la mise en oeuvre de son plan stratégique et dans la recherche de solutions alternatives au rapprochement proposé par son concurrent.

L'instance considère dans un communiqué que la proposition de Veolia - qui passerait dans un premier temps par le rachat de l'essentiel de la participation d'Engie dans Suez avant une offre sur le solde du capital - est "un mirage industriel" omettant "des risques d'exécution et des di-synergies majeurs".

Le conseil, qui s'est réuni mercredi, évoque aussi la perspective de "multiples cessions d'actifs locaux conduisant à un démantèlement et à une dilution de l'empreinte de Suez", numéro deux mondial du traitement de l'eau et des déchets derrière son prétendant.

Reprenant à son compte les "craintes légitimes" exprimées par les salariés de Suez sur la préservation de leurs emplois en cas de fusion, il ajoute que des clients, municipalités et collectivités "ont exprimé une forte opposition au projet de Veolia, qui menace les équilibres de concurrence en place et qui n'offre pas les perspectives de maintien de la qualité de service et d'innovation sur le long terme (...)".

L'instance présidée par Philippe Varin estime en outre que le projet de cession à Meridiam de l'activité Eau France de Suez, envisagé par Veolia pour éviter des problèmes de concurrence, "est flou, imprécis et ne semble pas offrir les garanties de sérieux et de crédibilité qui seraient susceptibles d'en faire une solution acceptable (...)".

Toujours selon le conseil d'administration de Suez, le prix de 15,50 euros par action proposé par Veolia pour la quasi-totalité de la participation d'Engie (soit 29,9% sur un total de quelque 32%) est "significativement inférieur" à la valorisation intrinsèque de Suez et le schéma proposé comporte "un risque de prise de contrôle dans des conditions inacceptables".

UNE CONTRE-OFFENSIVE DE SUEZ AVEC DES FONDS ?

Les administrateurs, dont l'ex-directrice générale d'Engie Isabelle Kocher, reprennent ainsi globalement les arguments du directeur général de Suez Bertrand Camus et considèrent à l'unanimité - en dehors des deux représentants d'Engie, qui n'ont pas participé à la réunion - que la proposition de Veolia est "incompatible avec l'intérêt de Suez et de l'ensemble de ses parties prenantes".

Ils réitèrent aussi leur "plein soutien" à la direction dans la mise en oeuvre d'une accélération du plan Suez 2030, qui prévoit notamment trois à quatre milliards d'euros de "rotation" d'actifs (cessions et acquisitions), ainsi que dans la recherche d'une solution alternative.

Alors que La Lettre A rapportait que Suez comptait s'allier aux fonds Ardian et Antin Infrastructure Partners pour racheter à Engie sa participation, Suez et Antin n'ont pas souhaité commenter ces informations mais Ardian a déclaré qu'il discutait à la fois avec Suez et avec Veolia.

"Ardian parle avec toutes les parties mais il n'y a absolument aucune opération concrète en cours de travail qui soit engagée (...), il n'y a aucun accord de signé avec qui que ce soit, ni Suez ni Veolia", a dit une porte-parole du fonds, après avoir dans un premier temps déclaré qu'il n'avait pas été approché.

Guillaume Thivolle, administrateur de Suez représentant les salariés actionnaires - qui détiennent 4,1% du capital -, a pour sa part assuré dans une lettre ouverte aux administrateurs d'Engie et aux pouvoirs publics que "les salariés (de) Suez, et tout particulièrement les salariés actionnaires, sont prêts à se mobiliser fortement et concrètement pour augmenter leur participation" et à "s'engager financièrement" dans le rachat des parts d'Engie.

Il demande aussi à Engie de surseoir à la vente de ses 32% afin de permettre à Suez de proposer "dans des délais raisonnables, un dispositif alternatif" au projet de Veolia.

A la suite de déclarations gouvernementales oscillant entre soutien prudent au projet de Veolia et neutralité, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a pour sa part déclaré sur BFM Business : "L'objectif, c'est vraiment qu'il n'y ait pas de suppressions d'emplois en France et qu'on ait un champion mondial encore plus fort, ce qui serait rendu possible si cette fusion va à son terme."

Engie a quant à lui déjà jugé que le prix proposé par Veolia était trop faible et s'est dit ouvert à l'examen de solutions alternatives qui pourraient être proposées par Suez, tout en appelant ce dernier à dialoguer avec son prétendant.

(Avec Henri-Pierre André et Bertrand Boucey, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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