(AOF) - Les dirigeants de la Fed "sont perplexes et vont rester prudents". C’est ce qu’a déclaré Anton Brender, chef économiste de Candriam, lors d’un déjeuner de presse organisé le 12 juin 2024 à Paris. "Pour que l'inflation soit maîtrisée, la Fed a essayé de hausser les taux, et de freiner la croissance de la demande intérieure", or la demande intérieure rebondit "depuis plus d’un an". "La croissance est autour de 3 %, et pour l’économie américaine, c'est trop", estime-t-il.
Le plus probable reste selon l'économiste que la Fed baisse les taux en septembre après avoir vu des chiffres "un peu plus rassurants" sur l'inflation CPI et qu'ensuite il y ait "deux baisses au total cette année alors qu'on attendait plus il y a quelques mois".
Une des raisons pour lesquelles la Fed devrait rester prudente selon Anton Brender c'est qu'un "executive order" vient d'être signé par Joe Biden il y a quelques jours qui prévoit de limiter les entrées de migrants. Il s'agit de limiter à 2500 par jour les migrants qui passent en dehors des points d'entrée officiels. Selon les calculs de Candriam, cela réduirait les entrées d'adultes de 85 000 par mois (car on suppose qu'à peu près 50 000 de ces adultes rentrent sur le marché du travail) et "c'est un facteur qui contribuerait à tendre le marché du travail".
Selon l'économiste, ce qui explique que le marché du travail américain ne soit pas plus tendu actuellement, malgré l'accélération continue des créations d'emploi, c'est l'afflux de migrants sur le territoire américain, qui atteint 300 000 personnes par mois. Sans ces arrivées, le taux de chômage serait tombé vers 2,5% avec à la clé une accélération des salaires, or les salaires actuellement continuent de décélérer.
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