Le PDG de LVMH s'en est pris à la surtaxe d'impôt sur les sociétés visant les plus grosses fortunes prévue dans le projet de budget pour 2025. "Je comprends sa colère", a admis la porte-parole du gouvernement.
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Bernard Arnault, à Paris, le 28 janvier 2025 ( AFP / DIMITAR DILKOFF )
"Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal!". A l'occasion de la présentation des résultats de LVMH, le PDG du groupe Bernard Arnault a dénoncé le projet de "taxe du Made in France" prévu dans le budget 2025, qu'il décrit comme une "douche froide" contrastant avec l'écosystème pro-business promu outre-Atlantique.
Interrogée sur la sortie du patron de l'emblême français du luxe, la porte-parole du gouvernement a fait valoir une mesure "temporaire" prise par un exécutif qu'elle décrit comme "pro-entreprise".
"Je comprends sa colère. Je comprends que dans la condition budgétaire dans laquelle nous nous trouvons, chacun doit prendre part aux efforts", a estimé Sophie Primas mercredi 29 janvier, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Elle répondait aux menaces, la veille, du patron du numéro un mondial du luxe de partir aux États-Unis en raison de cette "taxe made in France" qui, selon lui, "pousse à la délocalisation".
Comparant M. Arnault et son groupe à "un monument économique", la porte-parole du gouvernement de François Bayrou a pris le soin de rappeler qu'elle appartenait à "un gouvernement pro-entreprise" qui a prévu que cette surtaxe serait "temporaire", pour un an. "Taxe Made in France" et délocalisations : le gouvernement répond au coup de gueule de Bernard ArnaultLe gouvernement planche sur "un plan de compétitivité français pour accompagner le plan de compétitivité européen et donc notre politique pro-business, pro-entreprises, pro-développement économique ne fait pas de doute", a-t-elle encore justifié.
Surtaxe à 8 milliards d'euros en 2025
Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France qui s'est rendu à Washington pour l'investiture de Donald Trump, a apprécié qu'aux États-Unis, "les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d'Etats". "Quand on revient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c'est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal !", a-t-il dénoncé lors de la présentation des résultats de LVMH.
La surtaxe d'impôt sur les sociétés, prévue pour les plus grosses fortunes, figure dans le budget pour 2025 qui doit faire l'objet jeudi d'un compromis entre le Sénat et l'Assemblée nationale. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d'euros à l'État cette année.
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