
thales (Crédit: / crédit photo thales)
Le point de départ était flatteur pour Thales , devenu, au cours des dernières années, un groupe définitivement ancré dans la défense, au carnet de commandes bien rempli (à 45 milliards d'euros), présent dans l'aéronautique civile et positionné parmi les leaders mondiaux de la cybersécurité. Fort de ces activités au long cours, il ne fallait pas attendre une révolution stratégique lors de la présentation du nouveau plan 2024-2028.
De fait, il n'y en a pas eu, mais les engagements et les convictions de la direction ont permis de dresser un tableau solide des performances à attendre: une croissance organique annuelle de 5% à 7%, une augmentation de la marge d'exploitation en vue d'atteindre 13% à 14%. La trésorerie libre opérationnelle devrait représenter 95% à 105% du bénéfice net ajusté. De quoi mener Thales vers les 25 milliards d'euros de chiffre d'affaires avec une belle rentabilité. Le bénéfice par action ajusté, qui a bondi de 53% entre 2018 et 2023, devrait croître encore de 50% à 60% d'ici à 2028. Le groupe va, par ailleurs, s'atteler à réduire son endettement au cours des douze à dix-huit prochains mois.
Thales a l'avantage d'être positionné sur des mégatendances soutenant ses marchés. «Dans la Défense, nous sommes entrés dans un cycle haussier pour au moins dix ans dans la plupart des pays. Je n'ai jamais connu une période où nous ayons eu autant de visibilité pour investir, faire de la recherche… Nous avons en carnet de commandes presque quatre ans d'activité et, donc, une hausse quasi certaine du chiffre d'affaires à venir», a commenté Patrice Caine, le PDG. Même constat dans l'aéronautique, avec «au moins pour les dix prochaines années, un cycle haussier, hors événement exceptionnel», tandis que «la tendance de fond derrière Cyber & Digital [le nouveau nom de la division Identité et sécurité numériques] est la numérisation de nos sociétés. Et qui dit digitalisation dit vulnérabilité. Or, Thales est des deux côtés de la digitalisation, offensif et défensif», a ajouté Patrice Caine.
Montée en gamme
Mais, pour en profiter, le groupe veut renforcer son positionnement premium - avec un design, une qualité, une expérience utilisateur, des services permettant d'augmenter les prix -, tout en maintenant son avancée technologique. Thales va continuer d'augmenter ses dépenses dans ses capacités de production, les portant à 3%-3,5% du chiffre d'affaires, ainsi que ses frais de recherche et développement dont la part autofinancée devrait représenter 6,5% des revenus (environ 20% avec la part financée par les clients). Enfin, le groupe, qui a embauché 30.000 personnes entre 2022 et 2024, veut continuer d'attirer les ingénieurs.
Seul point noir dans ce beau tableau, mais de court terme: la santé des activités civiles dans le spatial pour lesquelles un plan de redressement est en cours et qui devrait commencer à produire ses effets en 2025. Le patron de Thales «ne nie pas des discussions exploratoires avec Airbus», mais «des discussions exploratoires ne peuvent pas constituer une stratégie».
Nous conseillons d'acheter le titre. Les objectifs présentés étaient dans l'ensemble conformes aux attentes des investisseurs, même si certains en auraient voulu plus concernant le redressement de l'espace. Les perspectives sont solides. Les enquêtes pour des faits présumés de corruption en France et au Royaume-Uni contre le groupe présentent un risque pour son image, mais n'auront pas d'impact sur l'activité.
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