( AFP / INA FASSBENDER )
La branche acier du conglomérat allemand Thyssenkrupp s'enfonce dans la crise après une salve de démissions, dont celle du président du conseil de surveillance, qui dénonce des pressions du patron du groupe pour pousser les dirigeants de cette unité vers la sortie.
Sigmar Gabriel, ancien ministre de l'Economie social-démocrate, va quitter le poste de premier superviseur de l'entreprise, fustigeant une "campagne sans précédent" que le PDG de ThyssenKrupp AG, Miguel Lopez, a "publiquement lancée et menée ces dernières semaines contre le directoire de ThyssenKrupp Steel Europe", a-t-il déclaré jeudi lors d'une conférence de presse.
Trois autres membres du conseil de surveillance de cette filiale ont également remis leur démission, dont le vice-président du conseil, Detlef Wetzel, représentant les salariés.
La récente campagne imputée à M. Lopez a "porté atteinte à la capacité d'action" des dirigeants de l'activité acier, dont le patron Bernhard Osburg, qui a également démissionné jeudi avec effet immédiat. Deux autres membres du directoire ont aussi claqué la porte.
Miguel Lopez avait récemment critiqué publiquement le patron de la branche acier et a appelé à un concept viable pour sa restructuration.
L'avenir du premier fabricant allemand d'acier est en jeu dans cette nouvelle tempête qui s'ajoute à la crise de son modèle industriel plombé par la hausse des coûts de l'énergie et les importations massives d'acier en provenance d'Asie.
Thyssenkrupp Steel a déjà dû réduire sa capacité de production et supprimer des emplois sur son site historique de Duisbourg dans la Ruhr. Des milliers de suppressions de postes supplémentaires sont redoutées par les salariés.
Les problèmes de gouvernance ont empêché toute avancée sur le plan de restructuration nécessaire pour redresser l' activité acier en difficulté, qui emploie 27.000 personnes.
Aucun plan de financement à long terme n'a non plus encore été conclu pour cette division, qui a besoin de milliards d'euros.
Le conglomérat cherche toujours à séparer sa division sidérurgie du reste de son portefeuille d'activités.
La première étape a été bouclée en juillet avec l'entrée de la société énergétique EP Corporate Group (EPCG) du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky avec 20 pour cent au capital de la filiale dans l'acier.
Les deux parties continuent de négocier une participation supplémentaire de 30 % pour EPCG, avec l'objectif de créer une société commune détenue à parts égales.
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