Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Tokyo Metro s'envole après son entrée en Bourse, dopé par l'appétit du grand public
information fournie par Boursorama avec AFP 23/10/2024 à 08:06

( AFP / RICHARD A. BROOKS )

( AFP / RICHARD A. BROOKS )

Le principal gestionnaire du métro de Tokyo a fait une entrée fracassante en Bourse mercredi, son titre s'envolant de presque 50%, dopé par l'appétit des investisseurs individuels pour la plus grosse introduction boursière en six ans dans le pays.

A 02H30 GMT, l'action Tokyo Metro Co. s'échangeait à 1.722 yens à la Bourse de Tokyo en fin d'échanges matinaux, soit un bond de 43% par rapport à son prix d'introduction de 1.200 yens (7,4 euros). Il avait brièvement bondi de 47% peu après sa cotation.

Par contraste, la place tokyoïte était dans son ensemble atone, l'indice vedette Nikkei cédant 0,29% à la même heure, miné par les incertitudes politiques.

Signe d'une demande enthousiaste, très supérieure au nombre de titres proposés, l'émission de Tokyo Metro a été sursouscrite quinze fois selon la presse financière: largement médiatisée, l'opération a suscité un vif engouement parmi le grand public.

Né en 1927 --ce qui en fait le plus ancien d'Asie-- le métro de Tokyo bénéficie d'une image extrêmement positive, avec son dense réseau très bien connecté et ses rames climatisées, propres et extrêmement ponctuelles.

Etablie en 2004, Tokyo Metro Corp. exploite neuf lignes de métro dans l'une des zones urbaines les plus densément peuplées du monde, un réseau long de 195 km au total transportant 6,52 millions de passagers par jour --le double du métro de New York.

-Revenus prévisibles-

Autant soucieux de convaincre les investisseurs institutionnels (fonds d'investissement, banques...) que d'attirer les petits actionnaires individuels, jugés moins interventionnistes, Tokyo Metro a multiplié les avantages à l'intention de ces derniers.

Les détenteurs de 200 actions ou davantage pourront disposer de billets gratuits, d'accès gratuits à son musée et à son terrain de golf, et de garnitures "tempura" (fritures) gratuites dans les magasins de nouilles du groupe.

Avec des revenus prévisibles et par conséquent "une faible volatilité" attendue, des titres comme Tokyo Metro constituent une perspective d'investissement sûre pour les ménages japonais, a indiqué à l'AFP Hideaki Miyajima, professeur à l'université Waseda de Tokyo.

Avec la forte reprise de sa fréquentation post-pandémique et l'afflux record de touristes étrangers, attirés par un yen affaibli, Tokyo Metro a affiché pour son exercice 2023-24, achevé en mars dernier, un bénéfice net en hausse de 67% sur un an.

"Quant aux investisseurs institutionnels (étrangers), le marché japonais leur est très favorable en raison du taux de change très bas du yen et des récentes réformes en matière de gouvernance d'entreprise", ajoute M. Miyajima.

L'opération permet à l'entreprise de lever 349 milliards de yens, soit 2,3 milliards de dollars.

Ce qui en fait la plus grande introduction boursière à Tokyo depuis SoftBank Corp, filiale de télécommunications mobile du conglomérat SoftBank qui avait levé en 2018 l'équivalent de 23,5 milliards de dollars.

-Test pour le marché-

C'est également la première privatisation d'importance depuis une décennie et notamment l'introduction en Bourse de Japan Post, qui avait levé 12 milliards de dollars en 2015.

Le capital de Tokyo Metro était détenu à 53,4% par le gouvernement japonais et à 46,6% par les autorités de la métropole de Tokyo: après l'entrée en Bourse, ils conservent à eux deux 50% du capital.

Les sommes levées doivent permettre de rembourser les dettes contractées par l'Etat pour reconstruire dans le nord-est du pays les infrastructures détruites par le tsunami de 2011.

Des analystes restent cependant circonspects sur les perspectives à long terme du groupe --valorisé 700 milliards de yens (4,28 milliards d'euros) au moment de sa cotation-- dans un pays marqué par le vieillissement de sa population.

Pour l'heure, la cotation de Tokyo Metro est vue comme un test alors que le nouveau gouvernement de Shigeru Ishiba, qui fait face dimanche à de difficiles élections législatives, cherche à dynamiser les entreprises pour relancer une activité économique morose.

Une performance d'autant plus surveillée que le groupe japonais Kioxia, géant mondial des puces-mémoires, devrait reporter en début d'année prochaine sa propre introduction boursière.

"On s'attend à d'autres introductions à grande échelle par le biais de restructurations d'entreprises --mais un nombre croissant de jeunes firmes nippones (cryptomonnaies, biotechnologies...) préfèrent se coter à New York", indique à l'AFP Choichiro Koguchi, de KPMG.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.