Constatant une "recrudescence des recommandations d'investissement ou recommandations de sites de trading par des influenceurs sur les réseaux sociaux", l'Autorité des marchés financiers (AMF) appelle à la "vigilance", vis-à-vis notamment de la "crédibilité des opinions partagées".
(Illustration) ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )
Peut-on boursicoter comme on achète un produit de beauté ? Sur Instagram ou Snapchat, de plus en plus d'influenceurs se sont lancés dans le social trading en faisant la promotion de plateformes de trading auprès de leurs milliers, voire millions, d'abonnés, pour la plupart néophytes. Un système dangereux qui suscite l'inquiétude des autorités financières. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a notamment mis en garde jeudi 28 octobre contre ces pratiques, appelant à la "vigilance", vis-à-vis notamment de la "crédibilité des opinions partagées"
Le régulateur boursier a constaté une "recrudescence des recommandations d'investissement ou recommandations de sites de trading par des influenceurs sur les réseaux sociaux", qui a accompagné l'arrivée massive des investisseurs particuliers depuis le début de la pandémie, selon un communiqué. Plus de 800.000 boursicoteurs, "au profil plus jeune", ont fait leurs premiers pas sur les marchés depuis deux ans , a recensé l'AMF.
Ceux-ci doivent "construire progressivement une culture boursière" et "se méfier des promesses irréalistes de gains rapides, sans effort et sans risque", rappelle-t-elle. Les investisseurs en outre doivent "s'interroger sur la crédibilité des opinions partagées en ligne et à fonder leur décision d'investissement sur des informations fiables".
Partager son opinion en public sur une action cotée "doit respecter des règles précises, en particulier celles de révéler son identité, ses sources, et ses éventuels conflits d’intérêts" , rappelle-t-elle, avertissant que sa plateforme de surveillance des marchés intégrait la sortie de données en provenance de "forums ou de réseaux sociaux."
L'Autorité européenne des marchés financiers (Esma) a aussi rappelé jeudi qu'un investisseur devait toujours être en mesure d'évaluer "la crédibilité de la recommandation", ainsi que "les intérêts de ceux qui la faisaient". Si une personne propose "fréquemment" des recommandations, vise "un large public" et se présente comme "ayant une expertise financière", les exigences du règlement européen des Abus de marché (MAR) sont plus fortes, prévient-elle également.
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