
siège publicis (Crédit: L. Grassin / )
Avoir une exposition forte au marché américain n'est pas forcément la meilleure idée du moment au vu des incertitudes économiques liées à la politique du président Donald Trump. Or Publicis est le plus exposé du secteur, avec 61% de son chiffre d'affaires réalisés aux Etats-Unis et au Canada en 2024, et sans doute plus encore en termes de résultat d'exploitation. Néanmoins, la plus forte croissance du groupe par rapport à ses concurrents ces dernières années est due, certes à son exposition américaine, mais surtout à sa stratégie centrée sur les données et les technologies, explique régulièrement le publicitaire.
Il vient encore de se renforcer dans le domaine des données en acquérant Lotame, spécialisé dans leur gestion. Cette société du Maryland propose une solution d'identification lui permettant d'accéder à une base de données de 1,6milliard d'identifiants dans plus d'une centaine de pays et, donc, d'apporter à ses quelque 4.000 clients «des audiences adressables cohérentes et pertinentes», afin d'optimiser leurs campagnes marketing. Les termes financiers de l'opération, qui reste sujette à l'aval des autorités, n'ont pas été publiés.
Lotame rejoindra Epsilon (2,3milliards d'identifiants détenus en propre), ce qui, avec de l'intelligence artificielle, permettra aux clients de Publicis de «mieux connaître et de pouvoir interagir avec 91% des individus utilisant Internet dans le monde, de manière sécurisée et transparente», indique le groupe. Il rejoint ainsi le club très fermé des walled gardens, Meta Platforms et Alphabet, capables de connecter, avec leurs propres données, la planète Internet. Des données mises au service de tous les métiers du groupe pour ses clients.
Connecter ou mourir
« Lorsque l'on regarde l'évolution du marketing aujourd'hui, c'est vraiment connector die», a commenté Arthur Sadoun, le PDG de Publicis, lors d'une conférence avec les analystes financiers pour faire le point sur la stratégie du groupe en matière d'intelligence artificielle. Cette transformation et cette stratégie déployées depuis dix ans s'appuient sur 12milliards de dollars d'acquisitions.
«Cela a mené à notre surperformance au cours des cinq dernières années et à notre position de numéro un [mondial]», a rappelé Arthur Sadoun assurant: « C'est aussi pour cela que nous sommes confiants dans le fait que, cette année encore et malgré les défis auxquels le monde est confronté, nous continuerons de croître deux à trois fois plus vite que nos concurrents […]. Il est vrai qu'il y a de nombreux vents contraires et c'est pourquoi nous avons donné comme objectif une croissance organique de 4% à 5%. Mais rien n'a changé. Nous visons un 4% solide comme un roc qui prend en compte tout ce qu'il se passe actuellement.»
Le titre a cédé plus de 15 % depuis son plus-haut historique du 6 février à 109,30 € ramenant sa valorisation à seulement 11,4 fois les résultats estimés pour 2025. On en profitera.
Retrouvez cet article sur INVESTIR
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer