Arnaud de Langautier, Président d'Amplegest.
Amplegest annonce une réorganisation de son Asset Management ; pourriez-vous nous en dire davantage ?
Arnaud de Langautier : Nous souhaitions nous concentrer sur nos points forts autour de la gestion actions européennes. Nos fonds Pricing Power, petites valeurs et Long/Short se sont construits autour d’une organisation en silos, conséquence des créations les uns après les autres. Nous voulions passer à une gestion en équipe ; chaque gérant s’appuiera dorénavant sur notre bureau d’analyse interne (4 analystes plus 3 gérants). Ainsi, avec 7 analystes financiers dédiés, notre Asset Management a les moyens de ses ambitions en termes de performances et de collecte.
En 2016, les fonds de petites valeurs AMPLEGEST PME et AMPLEGEST MIDCAPS progressent encore de + 20.5% et + 16%, après + 39.9% et + 36.8% en 2015. Comment expliquez-vous ces performances ?
A de L : Si en 2015, nous pouvions dire que le secteur des petites et moyennes valeurs comblait son retard sur les grandes capitalisations, la hausse de 2016 ne concerne que l’environnement des valeurs Françaises ; les fonds Européens de petites valeurs ont eu des performances médiocres (2/3%). Premièrement nos deux fonds sont concentrés sur la France qui retrouve une dynamique de croissance favorable à cet univers. Deuxièmement, l’approche très sélective du gérant avec un prisme Private Equity fait merveille, je dois le reconnaitre. Troisièmement, nous investissons dans ce fonds avec une perspective long terme (3/5 ans) et cela permet au gérant de bâtir ses positions sans précipitation.
L’arrivée des Fintech est-elle une menace pour les sociétés de gestion comme vous ?
A de L : Comme en 2000 avec l’arrivée d’Internet et des Web Agency, l’apparition des Fintech correspond à un saut technologique autour des Datas et des réseaux sociaux. Cette évolution plutôt que révolution est encore une fois très profitable aux épargnants : baisse des frais, simplicité, accès à des produits très ouverts… mais elle reste une offre large, très couteuse à déployer pour les petits nouveaux. Des acteurs anciens de la révolution 2000 sont déjà très présents (Boursorama, ING), les banques se réveillent (BNP, Crédit Mutuel …) et des monstres arrivent (Orange Bank). Pour les « boutiques » le positionnement haut de gamme, la connaissance des clients et le service restent un bouclier puissant mais elles se doivent de bouger pour éviter de voir leur rentabilité disparaitre.
La Réglementation se durcit da ns l’univers de la gestion, quelle est votre analyse ?
A de L : D’une grande liberté il y a 20 ans, le monde de la gestion après la crise de 2008 a subi le durcissement de la réglementation au niveau mondial puis européen. Encore une fois le but était de protéger les épargnants et cela a obligé le monde de la finance à plus de rigueur. Néanmoins, cela nécessite des investissements importants que les plus petits auront du mal à supporter. Si vous ajoutez à cette tendance longue, la baisse des frais de gestion liée à l’effondrement des performances des actifs sans risque en particulier, vous comprenez pourquoi je parle de consolidation du secteur.
Amplegest 2020, où vous amène votre nouveau plan stratégique ?
A de L : Nous avons réalisé notre objectif 2018 plus vite que prévu ! Nous avons donc réfléchi sur les notions de Vision, Mission et Valeurs pour définir notre nouveau plan 2020. L’objectif est simple : 1 milliard d’actifs dans chacun de nos 3 métiers (Gestion privée, Asset Management et Family Office). Pour atteindre cet objectif ambitieux, nous voulons accompagner nos clients différemment en portant 3 valeurs : Cohérence, Courage et Symétrie des attentions (le bonheur des salariés fait le bonheur des clients)
Vous portez les valeurs de la finance altruiste ou solidaire depuis 2009, pouvez nous expliquer en quoi cela consiste ?
A de L : A la suite de la crise financière de 2008 et du manque de cohérence de quelques grands établissements financiers qui n’ont vu que leurs intérêts, nous avons commencé à nous interroger sur le sens… Une réflexion de mon fils qui après avoir vu avec moi le très bon film « Insight Job » m’a dit que je faisais un « métier de merde » a été la goutte d’eau … la rencontre avec Vincent Auriac (AXYLIA) qui portait les valeurs de la finance altruiste bien seul, mais avec conviction, a été le déclic pour nous engager à notre tour dans ce combat de l’autre. Nous avons commencé doucement, sans bruit, en équipe, à donner à des Associations, nous avons appris aussi.
Aujourd’hui nous appliquons grâce à Vincent le 3 fois 1% : 1% de notre chiffre d'affaires en dons, 1% du temps des salariés en chantiers solidaires et 1% du même temps en prestations intellectuelles auprès d’Associations. De ridicule, possible à évident que de chemin parcouru …
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