(AOF) - La Commission européenne a annoncé que sa proposition visant à imposer des droits de douane "compensateurs" sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine "a obtenu le soutien nécessaire des États membres". L'Allemagne, avec quatre autres pays (Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Malte) a voté contre, mais a échoué à rassembler la majorité nécessaire pour renverser la décision, selon l’AFP. Les géants allemands du secteur, Mercedes, BMW et Volkswagen, ainsi que la centrale syndicale IG Metall, ont dit leur opposition.
Si 5 pays ont voté pour, dont la France et l'Italie, douze autres se sont abstenus, laissant la proposition passer.
Bruxelles souligne qu'en parallèle à cette "nouvelle étape vers la conclusion de l'enquête antisubventions", l'UE et la Chine continuent de rechercher une solution alternative qui soit à la fois "pleinement compatible avec les règles de l'OMC" et capable de "remédier aux subventions préjudiciables" dont l'enquête a établi l'existence.
L'Allemagne en première ligne
L'Acea qui représente les constructeurs actifs en Europe, souligne que "le libre-échange et l'équité sont essentiels pour créer une industrie automobile européenne compétitive à l'échelle mondiale". Selon cette association, pour que le secteur automobile européen soit compétitif sur le marché mondial des véhicules électriques, "une stratégie industrielle globale" est essentielle. Ce qui implique "de garantir l'accès aux matériaux critiques et à une énergie abordable, d'établir un cadre réglementaire cohérent, d'étendre les infrastructures de recharge et de remplissage d'hydrogène, de fournir des incitations commerciales et de traiter divers autres facteurs clés".
" Les droits de douane supplémentaires décidés par l'UE sur les voitures électriques chinoises ne seront pas sans conséquences pour une économie allemande tournée vers l'exportation " souligne Volker Treier, responsable du commerce extérieur de la chambre de commerce et d'industrie allemande (DIHK). Il rapporte que les entreprises allemandes " s'inquiètent d'une éventuelle spirale tarifaire avec la Chine ". " Même si les droits de douane pourraient également stimuler la production dans l'UE, il existe dans un premier temps un risque de prix plus élevés pour les consommateurs et d'une certaine perte de pouvoir d'achat " affirme Volker Treier.
Rémy Cointreau (-0,98% à 66,00 euros) et Pernod Ricard (-1,05% à 131,50 euros) sont sous pression depuis cette nouvelle. L'annonce début janvier d'une enquête antitrust de Pékin sur les importations en Chine d'alcools en provenance de l'Union européenne avait été interprétée comme une mesure de rétorsion au projet de surtaxer les véhicules électriques chinois. Pour l'interprofession du cognac (BNIC) le vote "confirme la menace imminente de surtaxes sur le Cognac exporté vers la Chine". "Les autorités françaises nous ont abandonnés", accuse-t-elle, "notre filière est ainsi sacrifiée".
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