La croissance de l'activité économique en zone euro est ressortie ce mois-ci tout juste à l'équilibre avec un secteur des services en contraction et un nouveau ralentissement dans le secteur manufacturier, montre une enquête publiée mercredi.
L'indice composite préliminaire des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, compilé par S&P Global, est tombé à 50,1 en avril, contre 50,9 en mars. Il se situe à peine au-dessus de la barre des 50 séparant croissance et contraction, et en deçà de la prévision médiane des économistes interrogés par Reuters qui tablaient sur un chiffre de 50,3.
"Le secteur des services est devenu un peu un fauteur de trouble", constate Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank.
"L'activité a diminué au lieu de croître, ce qui était le cas presque continuellement depuis février 2024. Cela a poussé l'ensemble de l'économie en territoire de stagnation", a-t-il ajouté.
L'indice PMI couvrant le secteur des services est ressorti à 49,7 en avril, contre 51,0 en mars et un consensus à 50,5.
L'optimisme des entreprises de services a reculé, l'indice des perspectives d'activité passant de 57,8 à 53,1, le niveau le plus bas depuis la mi-2020, lorsque la pandémie de COVID-19 sévissait dans le monde.
L'activité manufacturière, en déclin depuis près de trois ans, a connu une certaine amélioration. L'indice PMI du secteur a atteint son plus haut niveau en 27 mois, passant de 48,6 à 48,7. L'enquête Reuters tablait sur une baisse à 47,5.
L'indice mesurant la production, qui alimente l'indice PMI composite, a bondi de 50,5 à 51,2, son plus haut niveau en près de trois ans.
"Le secteur manufacturier semble mieux résister que prévu. Malgré l'annonce par les Etats-Unis de droits de douane globaux de 10% et de droits de douane de 25% sur les automobiles début avril, la plupart des industriels dans la zone euro ne sont pas trop perturbés", relève Cyrus de la Rubia.
"Au lieu de chuter d'une falaise, ils ont en fait augmenté leur production pour le deuxième mois consécutif, et de manière encore plus robuste qu'en mars", ajoute-t-il.
Les entreprises ont souffert de l'incertitude liée aux changements de politique en matière de droits de douane du président américain, Donald Trump.
Mais une partie de l'activité provenait des usines qui n'avaient pas achevé leurs commandes passées. L'indice des arriérés d'activité, celles restant à honorer, est tombé à son plus bas niveau en trois mois, de 47,7 à 46,8.
Alors que la demande globale a de nouveau chuté, les entreprises ont recommencé à réduire leurs effectifs. L'indice composite de l'emploi a reculé à 49,9, après avoir atteint 50,4 en mars.
(Rédigé par Jonathan Cable; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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