LONDRES, 22 avril (Reuters) -
Les marchés boursiers européens ont légèrement baissé mardi, après que l'attaque du président américain Donald Trump contre le président de la Réserve fédérale a déclenché un selloff des actifs américains, mettant une nouvelle pression sur les Treasuries, tandis que l'or a atteint un nouveau record.
M. Trump a intensifié ses critiques à l'encontre du président de la Fed, Jerome Powell, pour ne pas avoir réduit les taux d'intérêt, le qualifiant de "grand perdant", dans un message publié sur les médias sociaux lundi (link), ce qui a suscité des inquiétudes quant à l'influence du président sur la banque centrale.
Les indices de Wall Street ont perdu environ 2,4 % lundi et le dollar a atteint son plus bas niveau depuis trois ans. Les rendements du Trésor américain ont augmenté, les traders craignant que le gouvernement n'essaie de remplacer Powell par quelqu'un qui réduirait les taux.
La semaine dernière, M. Trump a déclaré (link) qu'il pensait que M. Powell quitterait son poste s'il le lui demandait, bien que M. Powell lui-même ait déclaré qu'il ne le ferait pas. Il n' est pas clair (link) si Trump a le pouvoir de renvoyer Powell, bien que des poursuites judiciaires concernant des licenciements sans rapport avec Trump soient observées comme des substituts possibles.
La confiance des investisseurs a déjà été ébranlée par la volatilité de la politique de M. Trump et par les annonces contradictoires concernant les droits de douane américains, dont les traders craignent qu'ils ne perturbent gravement le commerce mondial.
Le selloff a été moins sévère pendant les échanges asiatiques mardi, et les marchés boursiers européens ont montré des signes de stabilisation, bien que les marchés étaient mixtes, avec le STOXX 600 en baisse de 0,4% et le DAX de l'Allemagne en baisse de 0,2% à 0909 GMT. Le FTSE 100 était en hausse de 0,2% .
L'indice MSCI World Equity était en baisse de moins de 0,1% sur la journée .
"Le marché est très nerveux et tout sentiment de négativité ou d'inquiétude est amplifié ou exagéré", a déclaré Fiona Cincotta, analyste principal du marché chez City Index.
"Il y a beaucoup d'anxiété chez les investisseurs, de manière générale, autour de la guerre commerciale, mais vous voyez que cela s'intensifie à cause de la confrontation entre Trump et Powell."
L'indice du dollar américain se situait autour de 98,369, se stabilisant après avoir atteint lundi son plus bas niveau depuis mars 2022 . L'euro était un peu plus bas à 1,1502 dollar .
"L'indépendance de la Réserve fédérale est une pierre angulaire de la crédibilité du dollar", a noté Quasar Elizundia, stratège de recherche chez le courtier Pepperstone.
"Le statut du dollar en tant que valeur refuge ultime ne peut plus être considéré comme acquis; il est activement remis en question
Les rendements du Trésor américain - qui ont augmenté (link) ces dernières semaines - ont montré des signes de stabilisation dans les premiers échanges lundi, avec le rendement américain à 10 ans à 4,4125% .
La faiblesse du dollar et la demande de valeurs refuges ont permis à l'or d'atteindre un nouveau record historique de 3 500,05 dollars, avant de redescendre aux alentours de 3 455,43 dollars, tout en restant en hausse sur la journée .
Tesla (link) doit publier ses résultats plus tarddans la journée de mardi, après avoir déjà perdu près de 6 % lundi à la suite d'informations faisant état de retards de production, et Alphabet, propriétaire de Google, doit publier ses résultats jeudi .
Les prix du pétrole ont augmenté, en raison de la couverture des positions courtes (link), mais les traders sont restés préoccupés par l'impact des droits de douane américains sur la demande de carburant.
Alors que les discussions de la Maison Blanche sur les différents accords commerciaux sont en cours ou sur le point de commencer, une résolution rapide semble peu probable. Les analystes de JPMorgan ont noté qu'il fallait en moyenne 18 mois pour négocier un accord commercial et 45 mois pour le mettre en œuvre.
"Nous réitérons notre opinion selon laquelle, si les politiques actuelles ne changent pas, la probabilité d'une récession américaine en 2025 est de 90 %", ont-ils déclaré dans une note.
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