L’Europe en folie
Les bonnes nouvelles annoncées dans la nuit de mardi à mercredi ont donc permis aux marchés européens de repartir à la hausse et de faire fi de la séance de lundi, on ne va pas dire que l’euphorie était parmi nous, mais disons que là aussi, le soulagement s’est fait sentir. Le soulagement, plus quelques chiffres trimestriels qui n’étaient pas mauvais. En Allemagne, c’est SAP qui tirait tout l’indice a eux tout seuls, leurs excellents chiffres, plus une guidance d’une autre planète ont entrainé le reste de la techno à la hausse et ce malgré un chiffre du PMI qui montrait une nouvelle contraction de l’économie allemande (mais on s’en fout parce qu’il y a plein de pognon qui arrive) et malgré le fait que le modèle de croissance allemand, tiré par les exportations, est confronté à de sérieux défis. La bonne nouvelle c’était que le merdier made in Trump n’a pas encore provoqué de ralentissement majeur dans le secteur manufacturier. Enfin, pour le moment. Le DAX terminait en hausse de plus de 3%. On notera que depuis les bas du 7 avril, l’indice allemand a repris 19%… Rien que ce chiffre et la vitesse de la hausse en dit long sur l’état mental des marchés boursiers.
Du côté de Paris c’était la folie générale avec un grand ouf de soulagement (là aussi). Entre Trump qui se détendait et la Chine qui déclarait que les portes étaient « grandes ouvertes », on ne pouvait pas rêver mieux. Pour le moment. Les chiffres publiés hier étaient à voile et à vapeur, puisque d’un côté nous avons eu Eurofins qui a confirmé ses objectifs annuels, estimant que les droits de douane américains ne devraient pas avoir de conséquences sur ses coûts, tout en exprimant une certaine prudence dans ce « climat économique incertain ». Tu m’étonnes, mais le marché se foutait pas mal de la prudence et le titre explosait de 12%. Histoire de voir les deux côtés de la pièce, nous avons également eu des chiffres pas terribles chez Kering qui nous rejouent le scénario des trimestres précédents : Gucci ça va pas bien, on n’arrive pas à s’en sortir, gna-gna-gna, ils annoncent des baisses de fréquentations dans leurs boutiques – surtout chez Gucci – bon, en même temps quand tu vois combien c’est moche – t’as pas envie de fréquenter une boutique, même depuis la vitrine. Enfin, peu importe, le titre a tout de même fini en hausse de 3% ou presque, parce que « tu comprends, Trump s’est détendu ». Il n’a pas acheté de baskets Gucci, mais il s’est détendu.