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VALNEVA : CHIK/Réunion - Analyse d'impact détaillée

18 janv. 2025 17:35

20 ans après la crise sanitaire de 2005, le chikungunya nous refait le coup de l’épidémie à basse intensité ; le préfet Latron a donc déclenché le niveau 3 du dispositif ORSEC, et Gérard Cottelon de l’ARS, porte la bonne parole pour la Haute Autorité de Santé, pour laquelle la lutte contre le CHIKV se limite à la destruction des gîtes larvaires et au “flytoxage” à la Deltaméthrine. Comme en 2005. Comme s’il n’existait pas de vaccin !

Pourtant il y a 20 ans, en quelques mois, 266 000 Réunionnais se sont retrouvés “chikungunyés”, sans compter les asymptomatiques, dans une île qui comptait, 750 000 habitants, selon Antoine Flahaut, docteur en médecine et en biomathématiques, alors président de la “cellule de coordination des recherches sur la dengue et le chikungunya” ; dans les faits, La Réunion comptait alors 781 962 habitants. Le Dr. Flahaut a établi que 38,8% de la population avaient été atteints par le virus, et 255 décès comptabilisés, soit un décès pour mille, associé au CHIKV. Ce qui fait beaucoup pour une maladie annoncée comme “bénigne” par tout ce que l’administration de la Santé comptait de mandarins et d’experts.

Plus personne ne doute de la létalité du CHIKV, maladie à déclaration obligatoire, et nous pouvons encore espérer une issue favorable à l’actuelle épidémie, qui a tout de même été précédée par deux épisodes notables, le premier en 2009 dont les cas confirmés se comptaient sur les doigts, un second en 2010 avec 112 cas confirmés… Nous sommes encore loin, avec nos 192 cas de chikungunya autochtones depuis le 23/08/2024, du seuil de déclenchement de l’alerte de 2005, avec 4184 cas, 6 mois après l’identification du chikungunyé originel en provenance des Comores.

Il y a 20 ans, la population réunionnaise était vierge de tout contact avec le virus, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, 303 401 Réunionnais ayant été immunisés en 2006, soit 38,8 % de la population… Selon le Pr. De Lamballerie du Centre National de Référence (CNR) des Arbovirus de Marseille, “même si l’immunité à La Réunion s’est érodée, elle était en 2006 autour de 40%, mais devrait tout de même tourner autour de 20 à 25% de la population actuelle…” De fait29% de la population réunionnaise sont âgés de moins de 20 ans… et 177 140 personnes seraient encore immunisées contre le CHIKV.

Quoi qu’il en soit, la communication de l’ARS présente ceci de particulier qu’elle se limite, en sus des prestations pédagogiques de Mamie Georgette, star de la Lutte Anti Vectorielle, à l’énoncé d’une litanie de comptes propitiatoires destinée à justifier l’action des “commandos flytox” sur le terrain. Ainsi le point de situation du 13 janvier dernier, explique-t-il que “depuis l’apparition des premiers cas, 120 agents sont mobilisés et réalisent quotidiennement des actions de lutte et de prévention. Cet effectif est régulièrement revu à la hausse pour faire face à l’apparition de nouveaux cas dans des quartiers qui jusqu’à présent n’étaient pas concernés par le virus. En chiffres : 43 périmètres ont bénéficié d’une intervention ; 436 maisons ou appartement ont été visités ; 87 gîtes larvaires ont été éliminés ; 217 traitements ont été réalisés…“

La deltaméthrine présente une forte toxicité pour les abeilles

Une action relativement symbolique, car en termes de productivité, 87 gîtes larvaires éliminés depuis la fin août 2024, au regard du nombre d’agents de terrain engagés, cela nous fait 0,7 gîte par agent sur 5 mois… Quid alors de la nécessité d’embaucher et de former une quarantaine d’intérimaires supplémentaires via Pole Emploi ? Quant aux 400 bénéficiaires de contrats Parcours Emploi Compétences (PEC), attribués aux municipalités par l’État, avant de devenir d’authentiques PEC-LAV, ils devront suivre une formation, sachant que leurs “missions principales sont le nettoyage et l’entretien des sites, la sensibilisation et la médiation auprès du grand public…”

L’effort du service de LAV de l’ARS péi, en dépit d’effectifs pléthoriques à l’année, s’avère insuffisant en matière de conviction des Réunionnais, ce qui est plus grave encore. Car l’aedes albopictus tel que le décrit l’Institut Pasteur, est un moustique capable de coloniser des gîtes larvaires naturels et ceux créés par l’homme, dépôts d’ordures y compris…

Les Réunionnais ne facilitent pas l’accès à leurs cours et jardins, des commandos flytox, parce qu’ils n’ont pas confiance dans les méthodes de la LAV, dont les nébulisations de deltamethrine, depuis 2006, sont devenus inutiles, du fait de la résistance établie de l’aedes albopictus. Le moustique tigre, confronté à ce pyréthrinoïde employé comme un adulticide, s’est “adapté” par sélection naturelle. En revanche la deltaméthrine présente une forte toxicité pour les abeilles et pour l’ensemble des insectes…

Cet aspect de la LAV explique, partiellement, l’incapacité du service éponyme de l’ARS à juguler l’expansion, même lente, de l’épidémie. Un état de fait dommageable, quand on considère la signification humaine du risque porté par une épidémie de chikungunya. Un facteur que l’on ne peut plus ignorer aujourd’hui, avec le recul dont nous bénéficions par rapport à la crise sanitaire de 2006, ce qui rend la non-utilisation de l’atout vaccin (IXCHIQ), difficilement compréhensible. D’autant que le vaccin a reçu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne le 28 juin 2024 et qu’il est disponible en pharmacie, sur prescription médicale, quand bien même il est contre-indiqué chez les personnes immunodéficientes ou immunodéprimées.

CHIKV : transmission mère-enfant et encéphalite néonatale

Entre août et octobre 2005, les médecins hospitaliers de Saint-Pierre ont confirmé des cas d’encéphalites à CHIKV, chez des adultes, et des enfants avec transmission materno-néonatale. Mais la DRASS et l’ARH avaient refusé de prendre en considération leurs signalements.

Quand ces cas graves furent révélés dans la presse, l’ARH ordonna une enquête administrative visant à rechercher les médecins “responsables du non-respect du secret médical ou du droit de réserve des médecins hospitaliers…” Pourtant sur 1296 grossesses suivies entre le 1er décembre 2005 et le 28 février 2006, 23 pertes fœtales ont été déplorées, dont 7 morts in utero, suite à une infection au chikungunya maternelle antérieure, et trois autres cas où le fœtus était directement touché par le virus.

Le 18 mars 2008, afin d’expliquer l’apparition de la maladie chez des nouveau-nés, qui n’avaient pas été exposés aux piqûres des moustiques vecteurs, des médecins du GHSR, de l’Institut Pasteur/Avenir Inserm U604 et du Centre National de Référence des Arbovirus, Institut Pasteur, ont communiqué les résultats de leurs travaux – 22 mois d’investigations cliniques chez plus de 7500 femmes enceintes, dont 678 ont été infectées au cours de leur grossesse – pour étudier la possible transmission mère-enfant du Chikungunya. Ils ont ainsi observé que “plus une mère contractait l’infection au voisinage du terme de sa grossesse, plus la probabilité de transmettre le virus à son enfant était importante. Ainsi, alors qu’au total moins de 3% des enfants nés de mères ayant développé un Chikungunya au cours de leur grossesse sont contaminés, ce taux de transmission atteint 50% lorsque l’infection de la mère se fait dans les deux jours avant l’accouchement. L’étude a également montré que les enfants ayant contracté le Chikungunya par transmission materno-fœtale développent dans un cas sur deux une forme sévère de la maladie, avec notamment une encéphalopathie se traduisant par un oedème cérébral, et parfois des complications hémorragiques”.
Cette approche, a donné lieu à un suivi des Dr. Boumahni et Bintner, des services de réanimation néonatale pédiatrique et de radiologie du CHU Sud Réunion, dont les travaux ont été publiés en 2012 dans Médecine Tropicale, sous l’intitulé “Devenir à cinq ans des infections materno-fœtales à virus chikungunya”.

Leur étude portait sur le devenir de 19 nouveau-nés admis en néonatologie alors qu’ils étaient infectés par le virus. Ils détaillaient un cas dit “index”, de l’intubation, suite à un choc septique, au constat d’atteintes cérébrales, avec pour conséquence immédiate une “hypotonie axiale”, soit l’incapacité du bébé à soutenir sa tête. A l’âge de deux ans, “des troubles du langage et une microcéphalie” étaient constatés. A cinq, des troubles neuro-moteurs et des retards de langage. Les auteurs de l’étude résumaient ensuite le tableau clinique de 18 autres enfants : “Au niveau neurologique, 3 enfants avaient une infirmité motrice d’origine cérébrale. Concernant les séquelles sensorielles, deux cas avaient présenté une cécité et un cas une myopie ; au niveau cognitif, 9 cas présentaient des troubles du comportement et bénéficiaient d’un suivi par un orthophoniste pour retard de langage…”

Les conséquences d’une infection néonatale au CHIKV sont essentiellement neurologiques

Leur conclusion était glaçante : “Le virus CHIK a entraîné des encéphalites à l’origine d’un handicap prolongé. Ces enfants auront probablement un retard scolaire et des difficultés d’insertion…” 51% des enfants infectés par le CHIK parmi les prématurés de la cohorte étudiée par Boumahni et Bintner, présentaient des retards neurologiques dans leur développement, contre 15% chez les enfants non infectés. Ces retards concernaient principalement la coordination et le langage (57%), la sociabilité (36%), le mouvement et la posture (27%).Ces 19 cas ne représentaient qu’un échantillon partiel des enfants concernés par les formes dites “atypiques”, nombre d’autres cas ayant été recensés – seize infections neuro-invasives (méningite, encéphalopathie, encéphalite) chez l’enfant, 13 dermatoses bulleuses exfoliantes chez le nourrisson, 38 infections materno-fœtales, dont 14 encéphalites et 24 prostrations douloureuses fébriles…

Le 26 avril 2019, Raphaëlle Sarton (U.F.R. Santé de de La Réunion) présentait une thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine intitulée “Conséquences d’une infection néonatale au virus du Chikungunya par transmission materno-fœtale. Évaluation neurocognitive à l’âge de 10 ans”.

Ses travaux ont montré que “les conséquences d’une infection néonatale au chikungunya sont essentiellement neurologiques. Dans notre cohorte, 19% des enfants présentent une infirmité motrice d’origine cérébrale avec retard psychomoteur sévère à l’âge de 10ans. Il avait été montré dans la cohorte CHIMERE que l’infection néonatale à chikungunya était un facteur prédictif de déficience neurodéveloppementale à l’âge de 2 ans (…) Il n’avait jamais été fait d’étude avec 10 ans de recul sur ce mécanisme d’infection par transmission materno-fœtale.

A cet âge, l’examen des fonctions cérébrales est plus fin, nous permettant de localiser précisément les zones cérébrales déficientes et de mettre en évidence une corrélation clinico-radiologique en IRM. Notre étude a montré que l’atteinte cérébrale touche principalement les fonctions verbales et non verbales avec notamment des troubles de la coordination, du langage et du raisonnement perceptif et conceptuel de l’enfant, zones associées au lobe frontal (…) nous voyons que les atteintes cérébrales sont très variables d’un enfant à l’autre allant de tableaux neurologiques extrêmement graves, à l’enfant sans presque aucune séquelle.“

L’ensemble de ces travaux démontre l’importance du suivi de la grossesse en zone d’endémie du Chikungunya, le risque élevé de transmission du virus au nouveau-né si sa mère est malade au cours de l’accouchement. Ils alertent sur le danger important que constitue cette maladie pour certaines populations à risque, comme les nouveau-nés, et soulignent que la transmission mère-enfant du virus doit impérativement être prise en compte par les autorités de santé publique.

Le chikungunya est très dangereux pour de nombreux Réunionnais

Si en 2005-2006, les hiérarques administratifs de la Santé publique, par leur aveuglement volontaire, ont fait d’une épidémie inédite en France, une crise sanitaire de première grandeur, il nous est aujourd’hui interdit de laisser s’installer une certaine forme d’indifférence face au risque épidémique.

L’Institut de Veille Sanitaire affirmait dans sa note d’information du 29 avril 2005, “L’importation de cas de Chikungunya dans les territoires de l’océan Indien et en métropole ne constitue pas un phénomène inquiétant en termes de santé publique”. En février 2006, en dépit d’un nombre conséquent de décès, le chikungunya était toujours officiellement considéré comme “une maladie incapacitante, mais bénigne”.

Heureusement, de nos jours, le Pr. De Lamballerie du Centre National de Référence (CNR) des Arbovirus de Marseille avec qui nous avons précédemment pu nous entretenir, déclare sans ambiguïté “que le CHIK est particulièrement dangereux pour les personnes atteintes de polymorbidités ; il y en a beaucoup à La Réunion à cause de la prévalence du diabète, et elles ne doivent en aucun cas contracter une arbovirose…”

En effet, car si 98% des patients atteints de ce virus sont supposés en guérir facilement, le taux de morbidité du CHIKV peut tourner autour de 40% de la population concernée, avec une létalité d’un cas pour mille. Des complications peuvent toucher les patients présentant des pathologies chroniques cardiaques, rénales ou respiratoires, fortes fièvres et douleurs constituant des facteurs aggravants (décompensation) en tel cas. Les complications du CHIKV sont d’autant plus fréquentes chez les personnes âgées, que leur gravité s’accroit avec l’âge. Or selon les chiffres donnés par le Projet Régional de Santé 2023-2033 de l’ARS, la prévalence des maladies chroniques est en augmentation, 20% de la population réunionnaise, soit 178 238 patientss, se trouvent en Affection Longue Durée. Le diabète touchant 1 personne sur 10, avec une mortalité 2 à 3 fois supérieure au niveau national ; plus de 83 000 patients sont ainsi diabétiques, 52% d’entre eux étant âgés de moins de 65 ans… Les Réunionnais sont aussi concernés par le surpoids et l’obésité, les maladies neuro-cardio-vasculaires et les pathologies respiratoires chroniques… Autant de personnes fragiles, susceptibles de développer des cas graves, nécessitant une hospitalisation, mais aussi des formes aiguës, voire post-aiguës, puis au-delà de 90 jours, chroniques. Ces formes ont été observées chez des patients âgés de plus de 40 ans, et d’autres ayant connu antécédents de maladies articulaires… Des problèmes neurologiques, syndromes de Guillain–Barré, ont encore été constatées en 2013 aux Caraïbes, montrant que l’infection au CHIKV aggraverait le risque de développer un tel syndrome, qui se traduit par une inflammation aiguë doublée une paralysie musculaire, éventuellement des muscles respiratoires …

Il n’y a donc ni petite épidémie, ni petit CHIK… Il faut s’en convaincre.

1 réponse

  • 18 janvier 2025 18:05

    Oui et certains continuent de dire que le chikunguya c'est rien : lisez cet article


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