En plein conflit sur le Cognac entre Paris et Pékin, la ministre française du Commerce extérieur Sophie Primas marquera "avec force le rejet de la France des droits de douane imposés arbitrairement" par la Chine sur les exportations européennes de spiritueux lors de la foire China International Import Expo (CIIE) de Shanghaï, a-t-on souligné mardi de source diplomatique française.
Annoncée entre dimanche et mardi à ce salon professionnel annuel, la ministre déléguée chargée du Commerce extérieur et des Français de l'étranger s'emploiera à défendre les intérêts tricolores, notamment lors d'un entretien avec son homologue chinois, Wang Wentao, a-t-on indiqué de même source.
Outre une visite du salon où la France comptera un pavillon propre, Sophie Primas rencontrera des représentants de la filière Cognac et des professionnels de divers secteurs comme les produits laitiers, les fruits et légumes et la viande, ont précisé ces sources.
Concernant le Cognac, la ministre doit "rappeler le message avec force" auprès des autorités chinoises, pour "contester l'imposition de ces droits de douanes qui sont politiques, et non justifiés".
Début octobre, le ministère chinois du Commerce a lancé des mesures antidumping contre le Cognac et d'autres spiritueux européens peu après le vote par la Commission européenne de droits de douane sur les voitures électriques chinoises.
Si la France entend faire part de son courroux sur ce dossier, l'idée est aussi d'engager un dialogue pour encourager les échanges entre les deux pays, à l'heure où la balance commerciale est largement favorable à la Chine.
"Des entreprises françaises dépendent du marché chinois, investissent et ont besoin de ce marché. Donc on défend nos intérêts mais pas question d'entrer dans une forme de confrontation stérile", souligne-t-on de source diplomatique française.
Lors de la CIIE, Sophie Primas doit aussi inaugurer une exposition proposée par le Comité Colbert, lobby français du secteur du luxe dont sont membres des maisons des groupes LVMH
"Le luxe fait partie des secteurs potentiellement visés [par les autorités chinoises], mais il n'y a pas pour le moment d'enquête lancée", ont déclaré les sources. "On interviendra le moment venu."
(Reportage Florence Loève, édité par Elizabeth Pineau)
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